Les fêtes pascales sont le théâtre de toutes sortes de célébrations chrétiennes et juives à travers le monde. Si bien peu seraient aujourd’hui capables d’expliquer sans antisèche ce que Pâques signifie précisément, ils se plient pourtant docilement aux traditions, ces fameuses traditions qui ont la vie dure (c’est le cas de le dire), faisant ainsi les choux gras des industries et commerces de masse qui, non contents de battre des records de vente d’agneaux fraîchement emballés sous cellophane, farcissent nos panses de chocolats que la marmotte a mis dans le papier d’alu. Faut-il vraiment être des cloches pour ne pas voir ce qui cloche ?
Les origines de la tradition
En ce dimanche de Pâques, les familles chrétiennes – ou pas – se réunissent autour d’un festin généralement constitué d’un gigot d’agneau rôti. Vient ensuite (ou avant, c’est selon) la traditionnelle chasse aux œufs (ceux des poules, décorés par nos chères têtes blondes, mais aussi ceux des vaches, en chocolat quoi) apportés par le lapin de Pâques.
Commémorent ainsi la résurrection de Jésus, victime innocente sacrifiée pour racheter les pêchés des hommes, ceux-ci choisissent, selon une logique qui leur est propre, de sacrifier à leur tour le symbole de pureté et d’innocence qu’est l’agneau de lait. Chez les juifs, le sacrifice de l’agneau rappellera l’ordre de Dieu à Moïse, avant la traversée de la Mer Rouge et la libération du peuple d’Israël, d’immoler un agneau dont le sang, répandu sur les murs de la maison, était censé protéger la famille de la mort des nourrissons.
100’000’000 (cent millions) d’agneaux sont tués chaque année, en grande partie autour des fêtes pascales... pour célébrer la vie. Au nom de la religion. De la culture. De la tradition.
Certains théologiens mettent aujourd’hui en doute certains détails de ces récits. Qu’à cela ne tienne,100’000’000 (cent millions) d’agneaux sont tués chaque année, en grande partie autour des fêtes pascales... pour célébrer la vie. Au nom de la religion. De la culture. De la tradition. Mais avant de mourir, il faut naître. Les brebis sont donc inséminées selon un planning bien précis, le plus souvent de la main de l’homme, pour donner naissance à des agneaux qu’elles auront la chance d’allaiter avant leur mise à mort, programmée entre 60 et 80 jours plus tard. Leurs petits corps cuits seront joliment décorés d’un ruban. Il faut bien avoir sens de la fête.
Un massacre vraiment nécessaire ?
Au vingt-et-unième siècle, dans une société déjà gangrenée par les massacres (contre les humains, contre les autres animaux, contre notre planète et j’en passe), ne serait-il pas judicieux que d’aucuns remettent en question le bien-fondé de certaines traditions et s’autorisent à faire des choix plus rationnels ? N’y a-t-il d’autre moyen de célébrer la vie que de servir les intérêts des industries alimentaires qui exploitent et tuent par milliards chaque année toutes ces vies animales ? Le détournement de ces fêtes à des fins commerciales n’est-il pas aussi insensé qu’indécent ?
N’y a-t-il d’autre moyen de célébrer la vie que de servir les intérêts des industries alimentaires qui exploitent et tuent par milliards chaque année toutes ces vies animales ?
Biscuits et chocolats véganes sont de la fête !
Des fêtes sans souffrance
Si la symbolique nous touche, que nous soyons chrétiens ou juifs, réunissons-nous en famille et ouvrons notre cœur pour célébrer la vie sans faire de morts. Autour d’un délicieux festin garanti sans cruauté (voir nos nombreuses recettes ici ou ici), offrons à nos enfants des chocolats estampillés véganes (difficile de ne pas les trouver tellement l’offre est aujourd’hui riche !) et rendons hommage aux jeunes agneaux en confectionnant des biscuits à leur effigie. Pour la petite histoire, c’est ce biscuit qu’a offert Thomas Murner, célèbre théologien et humaniste alsacien, à sa promise en 1519 (dans sa version non-végétale de l’époque, il permettait d’écouler les stocks d’œufs accumulés pendant le carême).
Gageons que jeunes et moins jeunes seront sensibles à ces gestes qui – eux seuls – représentent la compassion, l’amour de son prochain (sans distinction d’espèce) et la vie.
- CL -
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