Le flexitarisme, un bel effort à saluer ou une mascarade ? Pour mieux comprendre ce phénomène et ce qu’il représente, nous avons demandé à différents acteurs de la cause animale quel regard ils portent sur cette pratique alimentaire, qui consiste à être végéta*ienne ou végéta*ien à temps partiel.
(Les réponses sont présentées par ordre alphabétique.)
Kate Amiguet
Réalisatrice et cinéaste animalière, directrice de la Fondation MART
Je trouve que derrière le mot flexitarisme se cachent des personnes qui sont un peu sensibles aux animaux et à l’environnement, mais qui n’assument pas totalement leur choix par rapport à la société (par exemple je me réserve le droit de manger de la bidoche avec des amis) ou qui refusent de se passer de certains aliments (par exemple des raclettes, fondues, etc.).
Derrière le mot flexitarisme se cachent des personnes qui sont un peu sensibles aux animaux et à l’environnement, mais qui n’assument pas totalement leur choix par rapport à la société.
S’il est toujours mieux d’être végétarien que gros mangeur de viande, en revanche, pour moi, flexitarisme est un mot totalement inutile car c’est déjà ce que font la majorité des gens. Les végétariens permettent de sauver la vie des cochons, poissons, crustacés, etc., mais pas celle des bovins, caprins, ovins et gallinacés.
Par contre, je ne ferme pas la porte aux non-véganes, du moins au début, car j’ai réussi à faire devenir végétariens/végétaliens tellement de gens au départ totalement fermés et récalcitrants. Mais avec les bons arguments, mes images et l’exemple, ils finissent la plupart du temps par se rendre compte de leurs incohérences et changent forcément.
Yves Bonnardel
Philosophe et militant antispéciste
Du point de vue de la réduction ici et maintenant du nombre des victimes de la consommation de viande, le flexitarisme, à quelque échelle qu’il soit pratiqué, est certainement une excellente nouvelle, plus importante dans ses effets de réduction que le véganisme ou même le végétarisme, lorsqu’on se place à l’échelle de la société tout entière. C’est une très bonne chose que de chercher à l’intensifier, à le répandre et à l’élargir au maximum. Sébastien Arsac, récemment, lors d’une interview télévisée, déclarait ainsi que les personnes qui souhaitaient réduire leur consommation de viande devraient commencer par réduire ou arrêter celle de chairs de poulets (qui sont en effet les plus nombreuses victimes vertébrées terrestres).
Le flexitarisme est certainement aussi une bonne nouvelle en ce qu’il signifie que la viande (et « le » poisson ?) a perdu la place centrale, obligatoire, qui était encore la sienne il y a dix ans, et qu’elle est devenue « critiquable », peut être remise en question et que son statut est devenu plus fragile.
Le flexitarisme est certainement une bonne nouvelle en ce qu’il signifie que la viande (et le poisson ?) a perdu la place centrale, obligatoire.
Il est vraisemblable aussi que le flexitarisme ouvre la voie (chronologiquement et psychologiquement), pour les individus qui le pratiquent mais peut-être aussi pour l’ensemble de la société, vers l’arrêt de la consommation de produits animaux et, surtout, vers le militantisme pour l’abolition… et en fin de compte l’abolition. À ce niveau-là, il n’est pas très différent du végétarisme ou du véganisme, si ce n’est qu’il peut bien plus facilement être adopté par une majorité de la population (c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a des effets comptables plus marqués que les végétarismes*). On pourrait éventuellement imaginer une réduction progressive des consommations de viandes (corrélée peut-être aussi à une augmentation de consommation des viandes de culture), qui aboutisse à la suppression pure et simple un beau jour, par abolition/interdiction, des productions animales.
Il ne me semble pas, néanmoins, qu’en tant qu’antispécistes ce soit en priorité dans cette direction de développement du flexitarisme que nous devions faire porter nos efforts.
En effet, la rupture symbolique dont le flexitarisme est porteur (lorsqu’il est visible, ce qui n’est pas souvent le cas) reste évanescente, dérisoire : la remise en cause de l’ordre spéciste du monde est très peu affirmée par des pratiques qui continuent à provoquer directement, par des achats et des consommations publics, le meurtre de non-humains. Dans la psychologie individuelle, il ne semble pas que réduire quantitativement sa participation au massacre soit très opérant, nous aide beaucoup à opérer ce saut intellectuel et moral qui nous permet de considérer les autres êtres sentients non-humains comme nos égaux. Il est bien probable qu’au contraire, l’effet inverse l’emporte, qui entraîne notre adhésion au spécisme parce que nous continuons à faire massacrer. Si nous continuons à faire tuer, c’est bien nécessairement que ceux qui sont nos victimes ne sont pas nos égaux, n’est-ce pas ?
Il ne me semble pas qu’en tant qu’antispécistes, ce soit en priorité dans le développement du flexitarisme que nous devions faire porter nos efforts.
Or, en tant qu’antispécistes, ce sur quoi nous devons faire porter nos efforts en priorité, c’est sensibiliser la population à la question du spécisme, à l’inacceptabilité morale du spécisme et de l’exploitation sanguinaire qui en découle, et faire grandir la puissance du refus collectif. Parce que nous n’obtiendrons le changement de civilisation que nous visons que lorsqu’une fraction importante de la population sera profondément convaincue de cette inacceptabilité, au point d’être prête à mouiller sa chemise pour en finir. Tout ce que nous faisons doit permettre de progresser (au mieux, au plus vite) sur cette perspective. Cela ne veut pas dire ne brandir qu’un seul objectif (l’abolition totale, celle des lendemains qui chantent) et n’avoir qu’un seul discours (l’immoralité du spécisme), mais cela veut dire se polariser tout de même sur des objectifs et des discours qui vont nous faire avancer au mieux vers l’abolition (du spécisme et de l’exploitation).
Bref, la généralisation du flexitarisme ne me paraît pas être l’un des objectifs à se fixer en tant que mouvement antispéciste ; d’abord, il souffre des mêmes tares que le végétarisme ou le véganisme, c’est-à-dire qu’il apparaît dans l’imaginaire de nos sociétés comme un choix individuel, et en outre un choix de consommation plutôt qu’un positionnement politique. Et la symbolique que le flexitarisme trimballe, comme je le disais, ne nous fait guère avancer (ou moins bien, ou moins vite) vers une société non spéciste.
Nous n’obtiendrons le changement de civilisation que nous visons que lorsqu’une fraction importante de la population sera profondément convaincue de l’inacceptabilité morale du spécisme.
De façon générale, il me semble que le mouvement qui conteste que l’on consomme des produits animaux est déjà bien développé (il lui faut se développer plus encore, bien sûr !), et que les antispécistes peuvent peut-être laisser en partie le soin aux végétaristes, véganistes ou flexitaristes de le développer plus avant, pour par contre s’emparer de nouveaux champs de lutte, qu’ils soient institutionnels (de nouvelles lois, des abolitions de secteurs existants de l’exploitation, l’interdiction de développer de nouveaux secteurs comme les usines de protéines d’insectes…) ou culturels.
Tout particulièrement, au niveau culturel, nous portons une vraie révolution, et nous faisons bien peu pour la faire connaître, à tel point que c’en est criminel de notre part. Or, c’est sans doute d’un large travail de sape de nos approches traditionnelles (humanistes) du monde, de l’Humanité, des autres animaux, de la nature, de l’éthique, de la bio-éthique, que viendra en fin de compte le basculement de notre civilisation vers une prise en compte, et une prise en charge, des intérêts des autres êtres sentients. Ce travail de sape, c’est au mouvement antispéciste de le mener, de façon collective ; pour l’instant, des individus de plus en plus nombreux (mais bien trop peu nombreux encore !) y travaillent, mais c’est au mouvement lui-même (aux associations, aux collectifs, et même aux salons végés et autres) d’y travailler. C’est au niveau des idées dans notre société que tout se joue, c’est à ce niveau-là que tout doit se jouer en priorité pour le mouvement.
* Les végétarismes : le véganisme est l’un de ces végétarismes.
Jeanne Chatelain
Militante antispéciste
J’aurais tendance à regarder les flexitariens avec aussi peu d’intérêt que si je regardais un boucher manger une banane. Car, à mon sens, le flexitarisme est uniquement un mode de consommation, un vague régime alimentaire, et non pas une prise de conscience éthique. On n’est pas flexitarien parce qu’on se soucie du sort des animaux, mais par souci écologique ou de santé.
J’aurais tendance à regarder les flexitariens avec aussi peu d’intérêt que si je regardais un boucher manger une banane.
Cependant, je me bats pour faire cesser l’exploitation des animaux et de toute évidence nous ne rendrons pas tous les humains moraux et donc véganes.
Du point de vue de la libération animale, il est essentiel de rendre la compassion accessible à tous. Plus il y aura d’aliments sans cruauté animale sur le marché, plus les consommateurs seront tentés de les acheter. Une fois leurs habitudes alimentaires modifiées, il leur sera plus facile de reconnaître l’exploitation des non-humains pour ce qu’elle est : une injustice.
Or, les flexitariens influencent l’offre d’aliments non issus de l’exploitation des animaux ; c’est d’abord pour eux (bien plus nombreux que les véganes) que les grands groupes agro-alimentaires développent et commercialisent de plus en plus de produits végétaliens.
En conclusion, les flexitariens pourraient bien jouer un rôle déterminant dans l’avènement d’un monde végane, même si c’est malgré eux.
Maica Garcia
Militante antispéciste
Suite à une formation, organisée par Swissveg et PEA – Pour l’Égalité Animale, avec Mélanie Joy et Tobias Leenaert, pour le CEVA (Center for Effective Vegan Advocacy), mon point de vue sur le flexitarisme et le végétarisme a pas mal changé. J’ai également compris qu’une bonne manière de communiquer est primordiale lorsqu’on veut transmettre notre position éthique face à l’exploitation animale. D’ailleurs, je recommande vivement les lectures et exposés de ces deux intervenants.
Une bonne manière de communiquer est primordiale lorsqu’on veut transmettre notre position éthique face à l’exploitation animale.
À titre personnel, je ne vois, bien entendu, aucun intérêt au fait d’être flexi ou même végétarien-ne. Si on pense aux victimes, on est végane, c’est aussi simple et évident. Mais voilà, tout le monde n’est pas moi… et je suis consciente que le flexitarisme a bien un sens s’il est effectif pour les animaux non humains : réelle diminution des êtres exploités et tués pour la consommation humaine.
Donc je suis favorable au flexitarisme, végétarisme ou véganisme à temps partiel, dans le cas où une large majorité des carnistes déciderait de diminuer de manière conséquente sa consommation de POA (produits d’origine animale). De cette manière, cela aura un réel impact sur l’exploitation des animaux. Cela impliquerait un vrai changement au niveau de la consommation générale et les lobbies seraient bien obligés de s’adapter à la majorité. Chose que pour l’instant, nous sommes malheureusement bien loin de représenter (1% de la population ou moins).
Plus il y aura d’aliments sans cruauté animale sur le marché, plus les consommateurs seront tentés de les acheter. Une fois leurs habitudes alimentaires modifiées, il leur sera plus facile de reconnaître l’exploitation des non-humains pour ce qu’elle est : une injustice. (Jeanne Chatelain)
Virginia Markus
Auteure et militante antispéciste
Le flexitarisme est devenu le terme in qui donne bonne conscience : on tue des animaux pour les manger, mais pas à chaque repas. On tue selon notre humeur. Nos pulsions gustatives ou notre cercle social. Parce que c’est toujours plus agréable de ne pas avoir à affronter le regard méprisant de l’Oncle Gilbert à la Bourguignonne du dimanche soir en famille. Alors, on se cache derrière cette dénomination pour au final, continuer à consommer exactement de la même manière que nous le faisions auparavant, puisque je ne connais personne d’autre que les pauvres loups du Valais (pour ceux qui restent) qui ne consomment que de la chair animale aux trois repas habituels du quotidien.
Le flexitarisme, c’est le carnisme flouté par une bonne couche de mauvaise foi.
En fait, le flexitarisme, c’est le carnisme flouté par une bonne couche de mauvaise foi. En d’autres termes, il s’agit d’une récupération égo-capitaliste d’un concept nouveau, celui du questionnement de fond autour de la domination des humain.e.s sur les autres animaux, sans que la prise de position ne soit trop radicale. Car oui, la radicalité fait peur, dans un monde où la demi-mesure semble en conforter plus d’un-e. Sauf quand il s’agit de pédophilie et de tuerie sur des êtres humain-e-s. Là, on ne craint pas de clamer haut et fort la pendaison desdits criminels. Là, la radicalité passe. Mais quand il s’agit d’un même sort subi par les animaux, mieux vaut ne pas tomber dans le piège de l’extrémisme de la compassion. Ce serait mal vu.
Rossana Scalzi
Conseillère en nutrition
En tant que nutritionniste, je salue toujours chaque démarche qui vise à améliorer la santé personnelle, celle de notre planète et évidemment celle des animaux. Je trouve toujours dommage de condamner quelqu’un qui fait des efforts pour se tourner vers toujours plus de végétal juste parce qu’il n’est pas encore arrivé à un mode de vie complètement végane. En tant que professionnelle, j’encourage mes patients omnivores à réduire leur consommation de produits animaux et à ne pas s’arrêter en chemin.
Un flexitarien mérite d’être félicité pour sa démarche tout en étant encouragé à aller davantage plus loin dans sa prise de conscience.
Je pense donc qu’un flexitarien mérite d’être félicité pour sa démarche tout en étant encouragé à aller davantage plus loin dans sa prise de conscience. Si chaque omnivore réduisait sa consommation, cela aurait déjà un grand impact planétaire. Et il lui sera sûrement plus facile aussi de sauter le pas par la suite vers un monde 100% végétal. Ce n’est pas le jugement qui fait avancer l’individu, mais le dialogue et l’exemple. Chaque goutte compte...
Tobias Sennhauser
Président de Tier im Fokus (tif)
Les flexitarien-ne-s choisissent de réduire leur consommation de viande, ce qui est une bonne chose. Si nous ouvrons les yeux sur les conditions d’élevage et d’abattage des animaux en Suisse, nous n’avons pas d’autre choix.
Derrière le flexitarisme se cachent différentes stratégies : la grande distribution y voit un marché porteur pour commercialiser des alternatives aux produits carnés, tandis que les défenseurs de l’environnement considèrent que la réduction de la consommation de viande est une bonne occasion de réduire son empreinte écologique.
Les animaux sont pourtant les seuls à n’en tirer pas profit. La production de viande continue d’augmenter, tout comme les abattages. Pire encore : ceux qui renoncent à la viande se rabattent sur le fromage et les œufs, dont la production augmente également en Suisse. Si les cochons peuvent se réjouir de voir leur exploitation diminuer, pour les vaches et les poules, c’est une catastrophe.
Ce n’est pas au supermarché qu’il faut agir, mais dans la rue et au Parlement.
Le mouvement antispéciste reste essentiel pour dénoncer l’exploitation animale et exiger une cohabitation pacifique entre espèces. Dans une société antispéciste, les gens ne doivent pas consommer moins d’animaux, mais y renoncer complètement. Ainsi, les animaux de rente deviendront des membres à part entière de notre société.
Le flexitarisme est certes à la mode, mais ce n’est pas lui qui va amener à la libération animale. Des changements politiques sont nécessaires et l’ensemble du système spéciste doit disparaître. Ce n’est pas au supermarché qu’il faut agir, mais dans la rue et au Parlement.
Pia Shazar
Présidente et porte-parole de PEA – Pour l’Égalité Animale
La consommation carnée se trouve au cœur de critiques de plus en plus nombreuses et variées. Prise en étau entre des considérations écologistes, animalistes ou encore sanitaires, le moins qu’on puisse dire est que la viande a de moins en moins la cote. Reste le pourquoi, où règne le plus grand flou. Dans tous les cas, le grand public l’a compris : il y a un problème avec la viande. Tant mieux pour les animaux pour autant, ou jusqu’à ce que, ce flou argumentatif ne s’avère contre-productif.
Le flexitarisme fait son apparition comme une réponse à ces nouveaux rapports à la viande, habités de contradictions, entre critique de son mode de production et valorisation de ce qu’elle représente. Il s’agit, d’une part, de manger moins de viande et, d’une autre, d’en manger « mieux », dit-on. Le flexitarisme apparaît comme une notion fourre-tout qui, axée uniquement sur des modes de consommation, ne dit pas grand-chose de politique. Ce n’est pas un mal en soi, si ce n’est qu’il donne l’impression d’un engagement qui n’en est en fait pas vraiment un. Il est le produit de cette idéologie néfaste qui consiste à croire que les choix de consommation sont au cœur de la lutte politique, qu’ils sont la marge de manœuvre principale pour faire changer nos sociétés mais qui, de cette façon, négligent les modes d’action collectifs et organisés, pourtant bien plus porteurs politiquement (1).
Loin d’importuner l’industrie de la viande, celle-ci s’accommode facilement du discours paradoxal qui accompagne le flexitarisme et qui vient, au final, servir ses intérêts.
On sait seulement qu’il faut manger moins de viande, voire pas. Un peu pour les animaux, beaucoup pour l’environnement, surtout pour les humain-e-s. En découle un discours paradoxal qui accompagne cette pratique d’une valorisation de la viande qui doit désormais être considérée comme une ressource noble et rare. Loin d’importuner l’industrie de la viande, celle-ci s’accommode facilement de ce discours qui vient, au final, servir ses intérêts. Boucheries et supermarchés soignent la présentation des corps des animaux placés désormais sous vitrine comme une nourriture de choix. Vidées de leur sens politique, les réflexions autour de la consommation de viande sont rapidement récupérées par l’industrie qui y voit une opportunité de brouiller les pistes des critiques qu’elle reçoit.
L’exemple le plus frappant de cette récupération est certainement la dernière campagne de communication d’Interbev Naturellement flexitariens (2) pour qui être flexitarien, c’est ne se passer de rien et qui termine par nous dire aimez la viande, mangez-en mieux. Une campagne désolante qui nous rappelle l’importance de travailler un discours politique clair et bien construit, ce que le flexitarisme n’a pas.
Le flexitarisme est le signe que quelque chose se passe dans notre rapport à la viande, que les choses se bousculent. À nous de contrer ces incohérences avec un message politique clair, bien construit et accessible.
C’est bien dommage – pour ne pas dire que c’est carrément grave – puisque le flexitarisme a pourtant le potentiel d’instaurer une culture de la consommation carnée limitée et, par là, le mérite non négligeable de permettre la réduction du nombre de victimes de l’exploitation animale. Malgré que la tendance flexitarienne semble peu satisfaisante d’un point de vue antispéciste, elle permet tout de même de mettre à distance l’habitude de manger des animaux, de rendre cette pratique moins courante et, peut-être, moins normale.
Dans tous les cas, elle est le signe que quelque chose se passe dans notre rapport à la viande, que les choses se bousculent. À nous de contrer ces incohérences avec un message politique clair, bien construit et accessible (3).
(1) Pour en savoir plus sur cette tendance à faire de la consommation l’action politique par défaut, je recommande cet excellent interview avec Niklas Olsen, professeur d’histoire et auteur de The Sovereign Consumer. A New Intellectual History of Neoliberalism.
(3) Parce que là, je suis à Tibits devant une femme qui porte un manteau 100% fourrure tout en mangeant végétarien, et j’avoue que j’ai du mal à comprendre.
- propos recueillis par CL -
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