Les effets dévastateurs de l’élevage sur l’environnement sont aujourd’hui clairement démontrés et le sujet de la consommation de viande est sur la table plus que jamais. Si certains voient dans le véganisme la seule solution pour éviter l’effondrement tant redouté, d’autres cherchent des alternatives carnées pour répondre à une demande paradoxalement toujours plus grande. Des start up se sont ainsi lancées dans la production de viande de laboratoire.
L’entreprise suisse Bell, géant de l’industrie agroalimentaire spécialisé dans la transformation de produits carnés, a récemment investi dans la société néerlandaise Mosa Meat. Fondée en 2015, cette start up est se destine à la production de viande in vitro. Elle annonce pouvoir produire 80’000 hamburgers à partir d’un unique prélèvement de tissus musculaires. Si la viande est cultivée en laboratoire, elle n’en reste pas moins de la véritable chair animale.
Le mois dernier, la start up israélienne Aleph Farm, elle aussi spécialisée dans la viande de culture, a présenté son premier vrai faux steak. Elle espère mettre son produit sur le marché d’ici deux ans.
Pour produire de la viande in vitro, la carniculture utilise des techniques d’ingénierie tissulaire. Après un prélèvement (biopsie) de muscles effectué sous anesthésie locale sur l’animal donneur, la viande est mise en culture.
De la biopsie au steak
Pour produire de la viande in vitro, la carniculture utilise des techniques d’ingénierie tissulaire. Après un prélèvement (biopsie) de muscles effectué sous anesthésie locale sur l’animal donneur, la viande est mise en culture. Les différentes étapes du processus sont expliquées dans cette illustration :
Si les deux fondateurs de Mosa Meat affirment que la viande cultivée ne se distingue pas au microscope de la viande de bœuf, de porc ou de poulet, Jean-François Hocquette, chercheur français à l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) se montre plus réservé : Il ne s’agit pas d’une véritable viande, d’un morceau de muscle rouge strié, contractile mais d’un simple amas de fibres musculaires auquel il manque les nerfs, les vaisseaux sanguins et les îlots de gras, si importants pour les qualités organoleptiques (le goût). Ce qui est sûr, c’est qu’elle n'est pas vraiment du goût des éleveurs !
Alternative éthique et durable ?
La viande de synthèse se présente comme la solution aux problèmes écologiques mais aussi éthiques. Sa production permettrait de réduire de 7 à 45% l’énergie utilisée par une production traditionnelle de viande (élevage) et de 96% les besoins en eau. Elle ne nécessite par ailleurs l’abattage d’aucun animal, offrant aux consommateurs une viande qui se veut éthique. Reste à savoir si les végéta*iens seront tentés de regoûter à la chair animale.
Et vous, ça vous tente ?
- CL -
Il est vraisemblable que la viande de culture, en attendant qu'on arrive à instaurer des modes de civilisation non spécistes, sauve des milliers de milliards de vies, notamment en permettant de remplacer avantageusement les poissons et autres crustacés dans les plats tout préparés. Espérons, en tout cas !