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Les animaux ont-ils des émotions ?

 

 Qu’est-ce qu’une émotion ?

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L’émotion ne doit pas être confondue avec le sentiment. La première est une réaction physique à un événement spécifique, tandis que le second est une expérience purement subjective. Une émotion se traduit en un symptôme corporel qui accompagne l’activation de certaines régions cérébrales, comportement visible, expression du sentiment ressenti. Le sentiment, lui, ne peut être mesuré ; ainsi, la peur est un sentiment qui ne peut être comparé entre deux individus, car il n’est pas concret ni saisissable par nos sens.

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Chez les animaux, c’est donc le cerveau qui est responsable des émotions, et plus précisément le système limbique. Contrairement au cortex qui est une partie cérébrale très différente entre l’humain et le reste des mammifères, le système limbique est une composante bien plus primitive qui montre de fortes similitudes entre les animaux humains et non humains et qui est non seulement présente chez tous les mammifères, mais également chez les oiseaux.

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Des expériences ont été faites, notamment chez la souris : on a placé des humains et des souris dans une situation similaire provoquant une certaine émotion. À l’aide d’une technique appelée « mapping », on a pu analyser l’activité cérébrale au moment du stimulus et constaté que, autant chez l’un que chez l’autre, ce sont les mêmes régions du cerveau qui ont été stimulées. On a pu de ce fait affirmer que les émotions dites « primaires » ou « de base » sont non seulement présentes anatomiquement chez tous les mammifères, mais aussi neurochimiquement semblables.

 

 Qu’est-ce que cela implique ?

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Les animaux ont des émotions, oui, et alors ? Nous le savons, nos émotions influencent indéniablement notre état moral, mais notre état physique également ! Elles ont un réel impact sur la santé et ne sont donc pas sans conséquences. À titre d’exemple, la douleur est un grand facteur de stress chez les animaux, qui se manifeste souvent par une dégradation plus ou moins grave de l’état physiologique et qui peut même, s’il s’agit d’une douleur chronique et qui dure dans le temps, amener à la mort de l’animal.

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Une des exigences de la LPA est la « protection du bien-être de l’animal » (voir chapitre Droit ou Art.1 LPA). Nous l’avons vu, le bien-être n’est atteint que si les fonctions corporelles et le comportement de l’animal ne sont pas entravés. Par conséquent, les émotions sont un facteur qui peut indirectement nuire à ce bien-être et, si tel est le cas, la cause de ces émotions doit impérativement être localisée et le problème résolu afin que la détention soit et reste conforme à la loi.

 

 Quel rôle tient l’exploitation dans tout ça ?

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Quelle que soit la forme d’exploitation, chaque animal détenu doit être capable d’exprimer ses émotions. Celles-ci ont été classifiées et sont au nombre de sept :

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  1. SEEKING (exploration)

  2. PLAY (jeu)

  3. LUST (désir sexuel)

  4. CARE (sollicitude, attention)

  5. FEAR (peur)

  6. RAGE (colère)

  7. PANIC (douleur de séparation, tristesse)

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Malheureusement, certaines pratiques de l’exploitation vont à l’encontre des besoins naturels des animaux et certaines de ces émotions sont parfois difficiles, voire impossibles à exprimer.

C’est le cas notamment dans l’industrie laitière, où les veaux sont retirés à leur mère quelques heures, voire directement après la mise bas. La mère éprouve tout d’abord de la douleur à la séparation, puis un manque de son petit. Cette émotion (PANIC) compte parmi celles qui ont un effet négatif sur l’animal. De plus, le comportement maternel, qui est aussi une émotion de base (CARE), est ici entravé, ce qui nuit doublement à l’état psychologique de l’animal. Cela se traduit par de la tristesse, de l’inappétence (absence d’appétit), de l’anorexie, puis de l’apathie (indifférence, état dépressif) et qui peut, selon les cas, conduire à la mort.

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Un autre exemple est celui des animaux de zoos, dont l’espace qui leur est réservé a été extrêmement restreint par rapport à leur habitat naturel de base. La possibilité d’exploration de l’environnement est ici considérablement restreinte et les animaux ne pouvant pas exprimer cette émotion (SEEKING) souffrent d’ennui et, très souvent, également d’apathie. Pour éviter cela, il faudrait constamment leur proposer des objets avec lesquels s’occuper ou des activités stimulantes qui remplaceraient ce besoin d’exploration, solution qui a de toute évidence ses limites.

 

 Pour conclure

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La réponse est donc affirmative et c’est prouvé : les animaux, tout comme les humains, ont des émotions qui les traversent au quotidien et qui déterminent grandement la qualité de leur vie. Ce sont des facteurs non négligeables à l’intégrité de l’individu, mais également un élément central dans la survie de l’espèce qui doivent donc être pris au sérieux dans le cadre de la détention des animaux comme l’élevage, les expériences en laboratoire mais aussi la détention domestique.

 

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Dossier préparé par Sarah Lopez

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Sources :

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  • « Emotionen bei (Säuge)tieren (und anderen Tieren) » de Stefanie Riemer

  • LPA (Loi sur la Protection des Animaux)

  • Wikipedia​

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