Drôles, émouvantes, graves ou impertinentes, les chroniques sont des articles purement subjectifs qui reflètent la sensibilité et le point de vue de leur auteur.e. À consommer sans modération !
un éternel treblinka
Bonne nouvelle ! En Suisse, les petits poussins mâles ne seront plus broyés vivants. Quel progrès remarquable, comme c’est gentil ça alors.
Mais reste un problème auquel d’autres ont dû faire face par le passé. Comment tuer des milliers d’êtres vivants en masse de manière pratique, peu onéreuse et sans trop se faire chier ?
Bingo, désormais les poussins mâles seront donc... gazés ! C’est tellement plus humain, non ?
Mais... Gazés par milliers... Attends, ça me rappelle un truc genre période sombre et nauséabonde de notre histoire... Gazés, gazés... Ah oui ! La solution finale, où avais-je la tête ?!! Mais quel beau progrès, n’est-il pas ?
Merci Reinhard Heydrich, Adolf Hitler, Heinrich Himmler & Co, merci et surtout pardon. Notre société s’est permise de vous juger, de vous exécuter par pendaison ou de vous pousser au suicide alors que vous étiez des précurseurs. Nous suivons la voie que vous avez ouverte et si vous saviez que nous, nous exterminons plus de cent milliards d’êtres vivants par année, vous seriez fiers de nous.
« Dans les relations avec les animaux, tous les gens sont des nazis ; pour les animaux, c’est un éternel Treblinka » (Isaac Bashevis Singer)
Alex Bernard, mars 2019
Coup de gueule du fond du coeur
Assister à la répétition sans fin de la cruauté la plus infâme conduit souvent à passer au « mieux » par des gros coups de barre et au pire par des épisodes dépressifs, avec toute la gamme des ressentis intermédiaires qui se situent entre ces deux états.
Ressentir une empathie de plus en plus forte pour les animaux, la conscience permanente que pas un jour, pas une heure, pas une minute ni seconde ne passe sans maltraitances, massacres, souffrances, tortures et j’en passe, devient au fil du temps de plus en plus pesamment insupportable.
Et puis on voit les publicités à la télévision, les verts pâturages bucoliques, le gentil éleveur qui porte délicatement un porcelet tout mignon dans ses bras tandis que l’on entend une douce voix off parler d’élevage avec « Amour, respect des animaux et de l’environnement ». Abject de mensonge et de cynisme.
Je vois leur regard, je vois leur âme, je ressens leur désarroi, leur incompréhension et je suis transpercé. La tristesse, la honte, la compassion, l’abattement, la colère, la révolte, la fureur, la haine. Tels sont les ingrédients de base qui entrent dans composition de différents « cocktails » émotionnels que je ressens au quotidien, et j’imagine ne pas être le seul.
La persistance de cette situation a poussé au végétarisme, au véganisme, qui sont des courants relativement « passifs ».
La persistance de la persistance, l’indifférence, les moqueries, le déni, le dénigrement, les provocations militantes de la masse carniste, ont finalement conduit à la naissance de l’antispécisme d’aujourd’hui : militant et actif.
J’espère que nous n’en sommes qu’au début et que les actions antispécistes prendront de plus en plus d’ampleur dans la fermeté.
Merci à celles et ceux qui, par leurs actions et leur engagement, prennent sur le terrain la défense de ceux qui ne peuvent se défendre eux-mêmes.
Alex Bernard, mars 2019
tout un fromage (aux noiX de cajou)
S’il est une chose qui offusque et fait monter aux barricades certains consommateurs de viande militants et les producteurs de viande, ce qui suscite leur courroux et motive une révolte qu’ils estiment légitime, ce ne sont pas les conditions de production, d’élevage et d’exécution à la chaîne de milliards d’êtres vivants sentients, sensibles et innocents chaque année, non. Ça on s’en fout, les animaux sont là pour ça.
Ce qui les courrouce parfois jusqu’à l’hystérie, c’est que l’on ose nommer des produits « saucisses », « merguez », « steaks », « nuggets », « tranches pannées », « hamburgers », « filets », « escalopes », « émincés », « fromages », « lait », etc. alors qu’aucune maltraitance, souffrance, torture ni exécution n’entre dans leur composition. Il y aurait, selon eux, tromperie sur la marchandise, le con-sommateur pourrait être induit en erreur, ceci même si les produits en question se trouvent au rayon végétarien et si le terme « végane » est inscrit en gras sur l’emballage...
Ainsi, par exemple, en France, sous la pression des lobbies de la viande, l’Assemblée Nationale a voté, en avril 2018, un amendement pour débaptiser les steaks, filets, saucisses, d’origine végétale. En Suisse et en Allemagne, des réactions similaires ont été observées « à haut niveau » (caniveau ?) de l’État.
En substance, non contents de militer pour le respect de la vie animale, les antispécistes ont l’outrecuidance de souvent donner des noms traditionnels de produits carnés et lactés à des recettes qui, même si elles ressemblent visuellement et gustativement à l’original bidochard, ne contiennent pas la moindre trace de cadavre. Un vrai scandale associé à un manque d’imagination et de créativité certainement provoqués par les fameuses carences qu’engendre la non-consommation de protéines animales, c’est certain.
Pourtant, le dictionnaire historique de la langue française nous apprend que le mot « fromage » vient du latin « formaticus » qui signifie « fait dans une forme », dérivé du latin classique « forma » : « forme ». Pourquoi donc faudrait-il qu’un fromage soit obligatoirement à base de lait ? Quant au mot « nugget », il signifie « pépite ». Là encore, où est le problème ? Une « tranche », panée ou pas, peut être une tranche de n’importe quoi, de gâteau, de vie... Tout peut être « émincé », donc là encore...
Curieusement et pour conclure, dans ce monde carniste tellement « à cheval » sur l’appellation des produits véganes, c’est sans le moindre problème que la viande de vache est vendue en tant que « viande de bœuf », qu’une charcuterie d’origine bavaroise à base de viande de porc devient du « fromage d’Italie », que l’assemblage hétéroclite de morceaux de porc est appelé « fromage de tête » et que le jus de la noix de coco, c’est du « lait ».
Donc bon...
Alex Bernard, janvier 2019
trahis
À l’heure de sa naissance
Sally se meurt déjà
Elle est sans défense
Mais sa mère n’est plus là
En cage dérisoire
À quelques jours seulement
Elle va se mettre à boire
Le sang de sa maman
Tous ces cris ce sont eux
Tous ceux qu’on a trahis
À tous rester aveugles
On leur ôte la vie
Sally a de la chance
Le destin l’a choisie
Elle a une enfance
Ses frères, eux, sont partis
Quelques mois sont passés
Et sans l’avoir choisi
Les hommes l’ont souillée
Sally porte la vie
Tous ces yeux ce sont eux
Tous ceux qu’on a trahis
À tous rester aveugles
On leur ôte la vie
Son bébé vient au monde
Mais son bonheur déjà
S’envole en une seconde
On le lui prend des bras
Ses yeux remplis de larmes
Elle doit se relever
Perdus dans ce vacarme
Ses cris sont étouffés
Tous ces cœurs ce sont eux
Tous ceux qu’on a trahis
À tous rester aveugles
On leur ôte la vie
Sarah Lopez, janvier 2019
vegan is not enough
Quand quelque chose ne nous convient pas, il suffit de l’exclure et le tour est joué. Non ? En fait, tout dépend de la nature de cette chose. Si votre voisin vous énerve, arrangez-vous pour ne pas le croiser ! Si vous n’appréciez pas la neige, restez au chaud ! Si vous n’aimez pas les choux de Bruxelles, n’en mangez pas ! Mais lorsqu’il s’agit d’un système tout entier et qu’il implique des milliards de victimes innocentes, peut-on décemment se contenter de militer dans son assiette ? N’est-il pas de notre devoir (moral) d’agir pour que ça change ? Le véganisme, c’est bien. L’activisme, c’est mieux.
Vincent Aubry, porte-parole du collectif Boucherie Abolition, affirme même que le véganisme invisibilise la lutte antispéciste. « Ce n’est pas le boycott qui va permettre d’obtenir la libération animale », explique-t-il sur I am Vegan TV. Ne pas participer au massacre ne va clairement pas aider à l’arrêter.
Le véganisme est indiscutablement la seconde étape, après la prise de conscience. Il matérialise le rejet du spécisme et permet de vivre en cohérence avec ses valeurs. Mais ça ne fait pas franchement avancer le schmilblick… Il faut songer à passer la troisième si l’on veut vraiment être efficace. Mais militer, comment on fait ?
Militer ne rime pas forcément avec illégalité. Si une cause vous touche et que vous souhaitez la porter, agissez en votre âme et conscience et choisissez la voie qui vous convient le mieux. L’information est une forme de militantisme non négligeable : les mots et les images peuvent être des armes puissantes (dans le bon comme dans le mauvais sens) en offrant aux gens une fenêtre sur une réalité qu’ils ne connaissent pas forcément. Lorsque vous vous exprimez, vous déposez une graine qui va peut-être germer dans la tête et dans le cœur de celui ou celle qui vous écoute. « We have to speak up on behalf of those who cannot speak for themselves », écrivait Peter Singer (« Nous devons porter la voix des sans voix »). Efforcez-vous de le faire de manière productive !
Les associations proposent différents événements et actions auxquels vous pouvez participer. Retrouvez-les ici. D’ailleurs, si vous êtes déjà végane, vous rappelez-vous ce qui vous a permis d’ouvrir les yeux ?
Autour du militantisme : interview de Virginia Markus.
Céline Liberale, janvier 2019
Conversion forcée au tofu d’ici 30 ans ?
Le tofu, ce truc un peu fadasse d’une consistance plutôt chelou et à l’aspect peu sexy, sera-t-il bientôt notre pain quotidien ?
C’est du moins ce que prédit une très sérieuse étude publiée le 26 août 2018 par l’Institut d’étude de l’eau de Stockholm. La faute aux deux milliards d’êtres humains supplémentaires qui vivront sur terre d’ici 2050 et provoqueront une saturation de la production de viande. Pour que les quelque 10’000’000’000 d’estomacs du futur puissent se remplir de bidoche, il faudra élever beaucoup plus d’animaux. Pour élever beaucoup plus d’animaux, il faudra faire pousser beaucoup plus de végétaux. Non non, pas pour accompagner les morceaux de barbaque. Pour la nourrir, la barbaque. Sans oublier que pour faire pousser tous ces végétaux, il faudra de l’eau. Beaucoup d’eau. Dix fois plus pour nourrir des omnivores que des végéta*iens. Saperlipaupiette, nous voilà mal barrés !
En fait, l’équation est simple : à terme, l’humanité devra adopter une alimentation végétale… ou disparaître, selon les scientifiques à l’origine de cette publication. Ils ajoutent d’ailleurs qu’actuellement, les omnivores trouvent déjà leur source de protéines à hauteur de 80% dans les produits végétaux. Voilà qui est réjouissant.
Mais soyez rassurés, non seulement, le tofu, c’est super bon quand il est bien cuisiné, mais surtout, une alimentation végétale ne se résume pas à cela, bien au contraire. Un petit tour par ici vous le prouvera !
Céline Liberale, décembre 2018
Et si nous n’étions pas là...
Ainsi, selon l’idéologie antispéciste, l’humain serait un fléau pour la planète, la faune, la flore, etc. Mais juste quelques questions. Si nous n’étions pas là, nous autres les humains, qui s’occuperait de réguler la prolifération des nuisibles comme le loup, l’ours, le sanglier, le renard ? Pour ne citer que ceux-ci. Que deviendrions-nous sans les chasseurs, ces premiers amoureux de la nature ? Comment surviraient les producteurs de vin et de bière sans les chasseurs ? Tout est lié, équilibré et logique, ça fait des milliers d’années qu’on bosse sur le dossier.
Qui s’attaquerait à la noble tâche de dépolluer les océans, les sols et l’atmosphère ? Qui tenterait d’interdire les pesticides, le glyphosate ? Qui lutterait contre la surpêche ? Et le réchauffement climatique, qui s’occuperait de le juguler ? Qui organiserait des marches pour le climat et ferait attention à ne pas laisser couler le robinet pendant le brossage des dents, les vaches ?
Moi je vous le dis, heureusement qu’on est là, tout simplement, car les animaux sont stupides. C’est pour cela qu’on les appelle des bêtes d’ailleurs. S’ils étaient intelligents, ils auraient inventé la roue, la finance, la cuillère à café, l’énergie nucléaire, le missile intercontinental, bref des trucs aussi utiles que prestigieux comme nous seuls savons le faire. S’ils avaient une âme, ils auraient inventé la religion. S’ils avaient un poil de courage et d’esprit de corps, ils ne se laisseraient pas produire en masse et massacrer par milliards chaque année. Ils sont vulnérables, sensibles, de vraies mauviettes. Ainsi nous pouvons légitimement jouir de leur en faire baver un maximum pour notre délectation. C’est tellement bon la viande et en plus c’est indispensable à notre bonne santé tout le monde sait ça.
Il est impératif de se méfier des véganes, végétariens et autres illuminés, ce sont des extrémistes sectaires qui ne veulent pas contribuer, je cite, « à la souffrance et aux massacre d’êtres sentients ». En fait, de vrais psychopathes au cerveau amoindri par les carences nutritives. Au final, le mouvement antispéciste ne fait rien d’autre que de salir l’espèce la plus brillante, la plus indispensable pour gérer cette planète tout en la rendant de plus en plus intelligente. Parce que la planète a toujours été un peu conne, il faut bien le reconnaître, donc c’est aussi pour ça qu’on est là. L’améliorer par exemple avec des réseaux de données mobiles de plus en plus puissants qui nous connectent tous ensemble sur l’hérésie sociale au singulier et les réseaux sociaux au pluriel. C’est donc bien la preuve que la race supérieure, c’est nous (comme disait Adolf).
Alex Bernard, décembre 2018
La dissonance cognitive : ça fait mal, Docteur ?
Pour commencer, de quoi parle-t-on ? Wikipedia la définit ainsi : « En psychologie sociale, la dissonance cognitive est la tension interne propre au système de pensées, croyances, émotions et attitudes (cognitions) d’une personne lorsque plusieurs d’entre elles entrent en contradiction l’une avec l’autre. »
Mesdames, rassurez-vous (ou pas), si votre compagnon ne comprend pas pourquoi vous avez acheté cette énième paire de chaussures alors que votre placard en regorge déjà, mettez tout sur le dos de la dissonance cognitive ! Grâce à elle, bien que vous sachiez fondamentalement que cet achat n’était pas raisonnable, vous avez réussi à vous convaincre du contraire. Certes, vous en possédez déjà des rouges, des bordeaux, des fuchsia, des orangées... mais aucune paire couleur corail, qui s’accordera d’ailleurs à merveille avec cette petite jupe achetée la veille ! Bon, d’accord, vous n’aviez pas prévu cette dépense en fin de mois mais elles étaient en soldes, il aurait été dommage de passer à côté ! Votre dissonance cognitive est ainsi atténuée. Vous voyez le principe ?
Pour la viande, c’est la même chose. Personne (du moins je l’espère) n’aime faire souffrir les animaux. Mais une majorité de gens aiment manger de la viande. Un tel acte est pourtant incompatible avec cette pensée. Pour supprimer cette dissonance cognitive, nous pouvons opter pour des alternatives végétales aux produits carnés et laitiers. C’est ce que font les végétaliens. Si cette solution nous paraît trop difficile, il nous faudra alors chercher un moyen d’atténuer notre dissonance cognitive, à défaut de pouvoir la supprimer. Nous pouvons par exemple nous convaincre que les animaux ne souffrent pas d’être tués, voire même qu’ils sont heureux que nous puissions les consommer. Mais dans la plupart des cas, nous opterons pour la troisième option, qui consiste à ajouter des considérations supplémentaires qui rendront cet acte moins grave : se dire que tout le monde mange de la viande ou encore que c’est bon pour la santé.
Et vous, vous pratiquez ?
Cette petite vidéo dont j’ai repris l’exemple illustre parfaitement « le paradoxe de la viande ».
Céline Liberale, décembre 2018
l’étrange noël de monsieur occidental
En cette périodes de fêtes, l’heure n’est pas à la fête pour tout le monde.
Je ne peux m’empêcher d’avoir le cœur serré en pensant à toutes ces vies sacrifiées pour finir en pâté ou en rôti dans les assiettes de familles qui se rassemblent autour de valeurs comme la compassion et la solidarité. Ces mêmes bouches qui répandent des paroles d’amour et d’espoir ce soir-là sont celles qui, après des prières censées tout pardonner, se délecteront des corps morts de ces petits êtres à poils et à plumes qu’ils ont aussi joliment installés dans leur salon, juste là dans l’étable, aux côtés du petit Jésus.
Tu ne tueras point, disait le Seigneur. Je n’ai tué personne, me répondra-t-on, il était déjà mort quand je l’ai trouvé au supermarché. Amen.
Céline Liberale, décembre 2018
balance ton expression
« Manger comme un cochon », « un temps à ne pas mettre un chien dehors », « laid comme un pou », la langue française nous gratifie de pléthore d’expressions où les humains sont comparés aux animaux. Rabaissés au rang d’animaux, conviendrait-il plutôt de dire. Traiter quelqu’un de « poule mouillée » ou de « peau de vache » ne laisse que peu de place à l’imagination quant à la considération qu’on lui porte. Le récent #balancetonporc (avec sa version féminine #balancetatruie) pour dénoncer les violeurs et autres harceleurs est très populaire sur les réseaux sociaux. Je me demande bien quelle mouche a piqué la personne qui a inventé ce hashtag. Et si nous prenions le taureau par les cornes – ou si nous foutions plutôt la paix au taureau – pour remettre un peu d’ordre dans tout ça ?
La plupart d’entre nous utilisons ces expressions sans mesurer ce qu’elles impliquent. Ainsi, un cochon ou un porc serait donc sale. Et être sale, c’est mal, si bien que les sales comportements de nos congénères sont volontiers assimilés à ces bêtes, qui sont pourtant loin d’être « bêtes » ! Tiens, encore un mot qui prouverait bien l’étendue du fourvoiement des humains. Vous avez dit humain ? Être « humain » ou faire preuve d’« humanité » est un gage de valeur morale supérieure. C’est du moins ainsi que ces termes sont utilisés. A contrario, les « bêtises » ou les « âneries » qualifient le défaut d’intelligence ou de bon sens. Ah bon. Personnellement, j’aurais tendance à inverser les choses. Si l’humain (l’Homme, avec un H majuscule parce que quand même, il est au sommet) est capable de stratégies machiavéliques pour nuire à ses semblables et satisfaire ses envies narcissiques, force est de constater que nos amies les bêtes sont dépourvues de ce genre d’intentions.
Les « porcs » que l’on a balancés sur les réseaux sociaux ne méritent absolument pas d’être comparés à ces animaux qui sont autrement plus nobles et vertueux. « Il faut appeler un chat un chat », paraît-il. Appelons un violeur un violeur, balançons-le comme il se doit et laissons les porcs tranquilles ! Et quand il fait « un temps de cochon », allons danser sous la pluie si ça nous chante, roulons-nous dans la boue comme ils le font (pratique dont ils nous expliqueraient toutes les vertus s’ils pouvaient parler) ou restons au sec, mais arrêtons de nous plaindre, ça me file le cafard.
Vous n’aviez pas d’autres chats à fouetter pour m’avoir lue jusque-là ? J’espère en tout cas vous avoir mis la puce à l’oreille sans noyer le poisson pour corriger les dérives de langage dont nous faisons trop souvent preuve.
Céline Liberale, décembre 2018