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Nous avons répertorié les dix arguments les plus souvent avancés pour justifier le spécisme et l’exploitation animale, avec quelques pistes pour vous permettre de mieux juger de leur bien-fondé.

 

 

1

C’est mon choix de manger de la viande, vous devez respecter cette liberté.

 

Cet argument est difficilement justifiable dans la mesure où si la liberté est le critère retenu, celle-ci doit être également prise en compte pour tous les individus sentients (voir définition dans cet article) dont nous partageons les caractéristiques et besoins fondamentaux, à savoir les autres animaux. Or, ceux-ci n’ont pas voulu mourir et, à choisir, ils auraient préféré vivre.

 

De plus, quand on connaît les effets dévastateurs de l’exploitation animale sur l’environnement, ce choix prend des allures de responsabilité bien lourde de conséquences et devient raisonnablement difficilement justifiable.

 

Au final, ne serait-il pas plus juste de parler d’habitude plutôt que de véritable choix ?

 

 

2

De toute manière, dans la nature, les animaux mangent d’autres animaux, vous ne pourrez jamais l’empêcher.

 

La question est avant tout de bien faire la différence entre ce qui est vital et ce qui ne l’est pas. Si les animaux sauvages carnivores ont besoin de se nourrir de chair, ce n’est pas le cas des humains, qui n’ont aucune raison de tuer des animaux pour vivre et disposent dune offre incroyable d’alternatives aux produits carnés et laitiers. Nous avons, individuellement, le devoir moral d’arrêter de consommer des animaux et, collectivement, de lutter pour l’abolition de telles pratiques.

 

Dans d’autres domaines également, les alternatives dont nous jouissons nous permettent de nous comporter différemment des autres animaux. Si votre chat se lèche l’anus pour se laver, vous opterez plutôt pour une douche ou un bain pour faire votre toilette, n’est-ce pas ? Imiter les autres animaux n’est donc pas vraiment une excuse qui tient la route.

 

 

3

Être végétarien, pourquoi pas, mais les œufs et le lait, ça ne tue pas les animaux.

 

Malheureusement, si. Saviez-vous que des millions de poussins mâles sont gazés ou broyés vivants chaque année en Suisse pour permettre de ne garder que les femelles pondeuses ? Quant au lait maternel des vaches, pour que celui-ci puisse être donné à l’homme, il faut bien empêcher le veau de le consommer : direction l’abattoir !

 

Les conditions d’élevage des poules et des vaches laitières vont à l’encontre des besoins fondamentaux de ces animaux (plus d’informations dans cette section), souvent entravés pour maximiser la rentabilité des exploitations. Les œufs et les produits laitiers ne sont donc pas exempts de souffrance animale. Êtes-vous à l’aise avec ce système ?

 

 

4

Les éleveurs aiment leurs bêtes et les respectent.

 

Cet argument est très intéressant car, aussi surréaliste que cela puisse paraître, la mise à mort n’est pas considérée comme un préjudice s’il y a de l’amour. Par analogie, on pourrait donc tuer quelqu’un pour qui on éprouve de l’amour ? C’est difficilement justifiable, nous sommes tous d’accord. C’est pourtant le sort réservé aux animaux. Le respect avancé est tout aussi absurde : on ne peut pas « tuer avec respect » quelqu’un qui ne veut pas mourir. Or, nous partageons avec les autres animaux des besoins et envies fondamentaux, comme le désir de vivre et de ne pas mourir.

 

Si la LPA (Loi sur la Protection des Animaux, voir ce chapitre) vise à « protéger la dignité et le bien-être de l’animal », des milliers d’exploitations en Suisse ne respectent pas ces conditions (voir les chiffres). Non seulement l’idée que les animaux sont respectés dans leurs droits est bien loin de la réalité du terrain, mais au-delà de l’aspect légal, la question morale se pose ici encore : cela fait-il sens de parler de la dignité et du bien-être d’animaux dont la mort n’est pas considérée comme un préjudice ? À méditer.

 

 

5

Si on abolit l’exploitation animale, que vont devenir toutes ces vaches ? Elles ne survivraient pas dans la nature.

 

Si certains activistes prônent une libération immédiate, la volonté de la majorité n’est pas d’ouvrir du jour au lendemain toutes les cages et barrières qui retiennent aujourd’hui prisonniers les vaches et autres animaux de rente et de laboratoire et de les laisser livrés à eux-mêmes dans la nature. Les antispécistes se battront jusqu’à ce que toutes les cages soient vides, mais pour ce faire, une prise de conscience des questions morales liées à l’éthique animale doit s’opérer, puis une réflexion sur la transition professionnelle des éleveurs et de tous les travailleurs de l’industrie animale être menée.

 

Saviez-vous que les animaux d’élevage sont reproduits à grande échelle de manière artificielle (les vaches sont inséminées à peine quelques mois après avoir mis bas, voir cet article) et que les croisements (« sélection ») ont été poussés à l’extrême, faisant naître des individus dont, pour certaines races, le simple fait de vivre est une souffrance (exemple : des poulets tellement gras qu’ils ne supportent même pas leur propre poids, rendant la marche impossible) ? Si l’exploitation animale devait être abolie, les animaux seraient accueillis dans des « sanctuaires » et leur reproduction serait stoppée.

 

Justifier sa consommation de viande par l’idée que les animaux ne survivraient pas s’ils étaient libérés est bien étrange. Si la (sur)vie des animaux vous importe, pourquoi ne pas tout simplement arrêter d’alimenter cette industrie meurtrière ?

 

 

6

C’est une tradition de manger de la viande.

 

L’être humain a, au fil des siècles, instauré de nombreuses traditions désormais bien ancrée dans nos cultures, dans un but souvent fédérateur. Il en est ainsi par exemple lors des fêtes de fin d’année, où les familles se rassemblent autour de valeurs comme le partage et la solidarité. Si les mets traditionnels sont faits de produits carnés, composer un autre menu empêcherait-il de partager ces valeurs ? Ne serait-il pas également plus cohérent, lorsque l’on prône justement des valeurs d’amour et de respect et que l’on souhaite ouvrir son cœur, d’étendre notre cercle de compassion à tous les autres animaux au lieu de les discriminer sur la simple base qu’ils appartiennent à une autre espèce ?

 

Par ailleurs, si le respect des traditions est un critère primordial pour justifier certaines pratiques, quelle est votre position sur l’excision (mutilation du clitoris) des petites filles dans certaines régions du monde ? Nous partageons très certainement la même : c’est une atrocité. Le fait qu’il s’agisse d’une tradition n’est alors pas suffisant pour la justifier. Pensez-vous que des objections morales pourraient remettre en question d’autres traditions également ?

 

 

7

j’aime manger de la viande, c’est un plaisir.

 

Le plaisir suffit-il à justifier un comportement s’il implique qu'il y a une victime ? Si vous répondez par l’affirmative, cautionnez-vous également la pédophilie ou le viol, qui procurent eux aussi du plaisir à celui qui les pratique ? Cette idée vous fait probablement bondir. La comparaison est pourtant loin d’être excessive puisqu’il n'y a aucune raison morale qui justifie de considérer certaines victimes comme moins importantes que d’autres (voir cet article). Certes, la législation condamne ces actes tandis qu’elle autorise de manger de la viande. La légalité est-elle le seul paramètre qui devrait être pris en compte selon vous ? Vous souvenez-vous qu’à une époque, l’esclavage était légal ?

 

Peut-on moralement donner au plaisir une valeur supérieure à celle de la vie d’autres individus sentients ? S’il est certes plus confortable de considérer la viande comme un produit, il s’agit pourtant d’une vie qui a été ôtée à un individu qui voulait vivre. Est-ce vraiment ce que vous aimez ?

 

 

8

Les végétaux souffrent aussi (ou le fameux « cri de la carotte »).

 

Il a été scientifiquement établi que les végétaux sont dépourvus de système nerveux central et ne sont donc pas sentients (capacité de ressentir le plaisir et la douleur et avoir une vie subjective). Or, nous sommes, comme tous les autres vertébrés, des êtres sentients. On peut donc affirmer avec certitude qu’une vie à être exploité et dont l’issue est une mort prématurée constitue un préjudice injuste pour l’animal, mais que les végétaux ne souffrent pas d’être cueillis.

 

Par ailleurs, cet argument est quelque peu étrange. Comment celui qui avance que les végétaux souffrent aussi (sous-entendu : comme les animaux) justifie-il de consommer aussi bien les uns que les autres ? Gageons plutôt pour une tentative d’humour un peu maladroite.

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9

L’homme est omnivore, il a besoin de manger de la viande pour ne pas avoir de carences.

 

Bien qu’ayant consommé de la viande durant des millénaires, l’être humain n’est pas omnivore par nature (nos premiers ancêtres se nourrissaient de végétaux) et son anatomie ne s’est que peu modifiée. Contrairement à celui des autres animaux carnivores ou omnivores, notre tube digestif est extrêmement long, ce qui produit inévitablement un mécanisme de putréfaction de la chair ingérée et engendre une production importante d’acides toxiques pour notre organisme. L’être humain actuel est d’ailleurs le plus malade de l’histoire, même si nous vivons plus longtemps grâce aux progrès de la médecine.

 

Pour éviter les carences, il est essentiel d’adopter un régime équilibré. Si nous avons besoin de protéines et de minéraux comme le fer, une alimentation végétale peut tout à fait nous les apporter en quantité et en qualité. Les méfaits d’un régime carné sur la santé sont reconnus, tout comme les conséquences de la consommation de produits laitiers. Ce chapitre vous donne des informations détaillées sur ce sujet.

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10

Les antispécistes sont des extrémistes violents qui nous font la morale, ils se croient supérieurs !

 

En fait, c’est tout le contraire. C’est justement parce que nous ne nous considérons pas comme supérieurs aux autres individus que nous rejetons le spécisme et toutes formes d’oppression arbitraire comme le racisme ou le sexisme. Les antispécistes ne s’en prennent pas aux individus personnellement, ni aux consommateurs, ni mêmes aux bouchers. Ce qu’ils dénoncent, c’est tout un système qu’ils considèrent comme moralement injuste.

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Les discours antispécistes renvoient l’humain à ses propres contradictions. Connaître la réalité de l’industrie et se pencher sur les questions morales n’est pas confortable et les antispécistes mettent à mal le confort et les habitudes des consommateurs, qui réalisent que leurs « choix » ont bien plus d’implications qu’ils ne l’imaginaient. Si cette « dissonance cognitive » (voir cette chronique) était bien inconsciente, la reconnaître est dans un premier temps très désagréable et la prise de conscience passe nécessairement par une phase de rejet. Après tout, les antispécistes sont minoritaires et les habitudes de consommation sont bien ancrées.

 

La démarche des militants, comme celle de cette plateforme d’ailleurs, est d’informer les gens pour leur permettre de connaître la réalité d’un tel système et ses conséquences et, en partageant leurs connaissances et expériences en toute humilité, de les accompagner dans la transition vers un mode de vie respectueux des animaux.

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Considérer comme extrême et violent un mouvement social et politique qui remet justement en question un système qui autorise l’exploitation et le meurtre d’autres animaux est assez paradoxal. Ne serait-il pas plus juste de dire que les antispécistes dérangent car ils parlent de choses que l’on préfère généralement ignorer ? Êtes-vous réellement en désaccord avec le fait que le meurtre d’êtres sentients est moralement injuste ?

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