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Cette section vous propose des extraits de textes (littérature, médias, etc.) autour de l’antispécisme et de la cause animale, classés par thème. Pour les références complètes, voir le chapitre littérature.
Psychologie et dissonance cognitive
• Psychologie
• Dissonance cognitive
• Sophismes
Perception de l’animal par l’humain
• Similitudes avec le sexisme
• Similitudes avec le racisme
• Similitudes avec le nazisme
De la maltraitance animale à la maltraitance humaine
• Liens généraux
• Maltraitance directe à l’encontre des acteurs de l’exploitation
• Maltraitance indirecte de l’exploitation
Militantisme
• Importance du militantisme
• Comment militer
• Valeurs
• Appel au militantisme
• Prise de conscience
• Témoignage de militants
• Rejet du végane – du véganisme – du militantisme animal
Religion
• Les différentes religions
Éducation
• Éducation des enfants
• Information et éducation des adultes
Éthique animale
• Responsabilité de l’humain
• Justice
• Égalité
Oppression, esclavage
• Oppression
• Esclavage
Humanisme
• Un nouvel humanisme
• Anthropocentrisme et domination humaine
L’animal
• Intelligence animale
• Vie subjective
• Vie émotionnelle
• Relations, solidarité et empathie
• Attachement mère-enfant
• Souffrance animale
expérimentation animale en Suisse
Abattoirs
• Souffrance des animaux
• Souffrance des ouvriers
Aliments issus de l’exploitation animale
• Produits laitiers
• Œufs
• Miel
Spectacles
• Cirques
• Corrida
Zoos
• Détresse psychologique
• Détresse physique
• Enfermement
• Protection des espèces
• Capture et trafic d’animaux sauvages
Expérimentation animale
• Justifications
• Cruauté
• Fiabilité
Végétalisme
• Le végane – ses principes
• Un sacrifice ?
• Santé
• Valeurs
• Un devoir moral
• Conséquences positives du végétalisme
éleveurs
• Un métier complexe et en transition
• Des pratiques à l’abri des regards
• Des victimes du système, comme les animaux
• Enjeu économique
• Transition professionnelle
Évolution dans l’histoire
« À la fin des années 1960, on a enfin compris que les réactions physiologiques au stress des animaux n’étaient pas de l’ordre du pur réflexe. Jusque-là, l’idée que les animaux puissent souffrir était restée étrangère aux chercheurs. Cela a mis du temps à entrer dans la culture. »
Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.249
« (…) jusque dans les années 1970, on pensait que les nouveau-nés et les jeunes enfants ne ressentaient pas la douleur du fait d’une immaturité neurologique. Leurs pleurs étaient remisés sur le compte des réflexes. On remarque là qu’on a appliqué le même raisonnement aux animaux. Quand j’étais étudiant en médecine, on nous apprenait à disséquer les animaux sans anesthésie et dans le même temps à faire des sutures et de petites opérations chirurgicales chez les enfants, également sans anesthésie (…). Pour redresser les jambes des enfants, on les leur cassait sans les endormir afin de poser ensuite un plâtre ; on arrachait les amygdales à vif… On vivait dans un monde de représentations épistémique marqué d’un a priori en vertu duquel les enfants et les animaux ne souffrent pas parce qu’ils sont supposés être plongés l’un et l’autre dans un état végétatif. »
Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.251
« Pendant très longtemps, la pédophilie n’était pas considérée comme un crime. Dans les années 1970, on a même remis des prix littéraires à tel ou tel livre vantant ses mérites. »
Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.205
« Les siècles suivants verront entrer la cause animale en politique au nom de la démocratie, sous l’influence des grands défenseurs des opprimés. »
Karine Lou Matignon, conclusion de Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.255
« Ce n’est qu’à partir du XXe siècle que la consommation de viande a augmenté de façon considérable. »
Ricard, 2014, p.104
« À l’époque moderne, la première société pour la prévention de la cruauté envers les animaux a été fondée en Grande-Bretagne en 1824, afin de lutter contre la maltraitance des chevaux d’attelage. »
Kymlicka & Donaldson, 2016, p.9
« L’âge de pierre n’a pas pris fin parce que nous avons manqué de pierres. Cette industrie méprisable et cruelle se terminera parce que nous finirons par manquer d’excuse. »
Philip Wollen
« Des injustices du passé ont été abolies ou réduites, comme l’esclavage ou le statut inférieur assigné aux femmes. Elles aussi étaient ancrées dans la conscience collective au point qu’on les croyait éternelles. Mais l’histoire a montré le contraire. Et on peut facilement imaginer qu’un jour les abattoirs seront considérés comme un symbole de barbarie. Nous sommes de plus en plus nombreuses et nombreux à dénoncer l’injustice envers les animaux, qui devient l’un des débats de société les plus importants de notre siècle. »
PEA, site officiel
Spécisme
« De la même manière que le racisme est une discrimination selon la race et le sexisme selon le sexe, le spécisme est une discrimination selon l’espèce. Il consiste à assigner différentes valeurs ou droits à des êtres sur la seule base de leur appartenance à une espèce. »
Vilmer, 2008, p.45
« (…) point de vue immoral et sans scrupule, que l’espèce humaine a tous les droits d’exploiter, d’asservir et de tuer une autre espèce. »
Gary Yourofsky
« La plupart d’entre nous aiment les animaux, mais notre compassion s’arrête au bord de notre assiette. »
Ricard, 2014, p.381
« Écoutons la grande primatologue Jane Goodall : Ce qui me choque le plus, c’est que les gens paraissent presque schizophrènes dès lors que vous évoquez les conditions terribles qui règnent dans les élevages intensifs, l’entassement cruel d’êtres sensibles dans des espaces minuscules – des conditions tellement horribles que l’on est obligé de leur administrer sans cesse des antibiotiques pour les garder en vie, sinon ils se laisseraient mourir. Je décris souvent le cauchemar du transport – s’ils tombent pendant le transport, on les hisse par une jambe, qui se casse – et des abattoirs où tant d’animaux ne sont même pas étourdis avant d’être écorchés vifs ou plongés dans l’eau bouillante. C’est évidemment atrocement douloureux. Lorsque je raconte tout ceci aux gens, ils répondent souvent : Oh, s’il vous plaît, ne m’en parlez pas, je suis trop sensible et j’adore les animaux. Et je me dis : mais qu’est-ce qui a bien pu dérailler dans ce cerveau ?! »
Ricard, 2014
Carnisme
« Lorsque manger de la viande n’est pas nécessaire pour survivre, c’est un choix, et nos choix découlent toujours de nos croyances. Nous ne voyons pas la consommation de viande de la même façon que nous voyons le végétarisme – c’est-à-dire comme un choix basé sur les idées que nous avons sur nous-mêmes, sur notre monde et sur les animaux. Nous la voyons plutôt comme allant de soi, naturelle, car les choses sont ainsi faites. Nous mangeons les animaux sans y penser, car le système de croyances qui sous-tend ce comportement est invisible. C’est ce système de pensée invisible que j’appelle carnisme. »
Joy, 2016
« Tant que nous restons dans le système, nous voyons le monde à travers le regard du carnisme. Et aussi longtemps que nous regarderons à travers des yeux qui ne sont pas les nôtres, nous vivrons selon une vérité que nous n’avons pas choisie. Nous devons sortir du système pour retrouver notre empathie perdue et faire des choix qui reflètent ce que nous ressentons et croyons réellement, plutôt que ce qu’on nous a appris à ressentir et croire. »
Joy, 2016
Psychologie et dissonance cognitive
• Psychologie
« Raisons évoquées (dans l’ordre d’importance) pour continuer à manger de la viande : plaisir gustatif, réticence à changer les habitudes, humains faits pour manger de la viande, sa famille en mange, manque d’information sur les régimes végétar/liens. »
Ricard, 2014, p.392
Six manières de ne rien faire : « La société de consommation, la puissance des lobbies et l’incapacité des États à coopérer ne suffisent pas à explique notre « inertie climatique ». Il existe aussi des facteurs psychologiques (…).
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Les limites de la cognition humaine : on se méfie des problèmes immédiats et bien identifiables. (peur de l’araignée, mais pas des calottes glaciaires qui fondent). Réchauffement climatique : chaîne de causes longues, complexes et indirectes. Biais de l’optimisme : tendance spontanée à voir l’avenir en rose. Aussi, sentiment que les choses nous échappent et qu’on ne peut rien y faire. Aussi, absence de retour positif quant à notre action. (On ne sait pas exactement si ça a eu un effet, ni lequel).
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La comparaison sociale : Nous ne voulons pas être le seul à porter le poids d’une amélioration. En plus, on veut faire comme tout le monde, se comparer à tout le monde.
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Le rôle des idéologies : Si Dieu ou Mère Nature veille sur nous, nous ne craignons rien. Il est toujours tentant, pour ceux qui profitent d’un système, de le justifier.
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Le prix du changement : Les gens sont réticents à transformer leur vie quotidienne ou diminuer leur confort / activités polluantes. Si on a acheté une voiture, on préférera l’utiliser plutôt que de prendre les transports en commun…
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Défiance et déni : Agir pour la planète ne peut se faire sans une certaine dose de confiance. Les gens tombent dans le déni pour éviter des émotions perturbatrices comme la peur, l’impuissance et la culpabilité. Ils maintiennent aussi par là leur identité individuelle et collective.
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Actions inefficaces : Le risque est grand de se satisfaire de bonnes intentions ou d’actions purement symboliques. »
Gibert, 2015
« Comment pouvez-vous avoir un animal comme compagnon et un autre pour le lunch ? »
Martina Navratilova
« (…) il n’est pas facile de voir son steak comme un animal mort quand les autres n’y voient que du feu. Bref, pour qui veut comprendre les obstacles au véganisme, la gourmandise n’est certainement pas le fin mot de l’histoire. Il faut compter avec la douleur sociale. »
Gibert, 2015, p.226
« On ne peut pas feindre de ne pas le savoir, nous ne sommes pas des autruches ; nous ne pouvons pas croire que si nous ne regardons pas, il n’arrivera pas ce que nous ne voulons pas croire. »
Giesbert, 2014, p.133
• Dissonance cognitive
« En réalité, l’exploitation des animaux sous-tend nos habitudes alimentaires et vestimentaires, nos divertissements et nos loisirs, et elle est également au cœur des structures de la production industrielle et de la recherche scientifique. »
Kymlicka & Donaldson, 2016, p.11
Par conséquent… « Nous ne voulons pas voir l’oppression massive dont ils sont victimes. Nous ne voulons pas même les voir comme des individus. En psychologie, on parle du ’paradoxe de la viande’ pour caractériser l’attitude ambivalente qui consiste à aimer les animaux tout en aimant consommer leur chair (…). Ce paradoxe engendre une dissonance cognitive que les gens cherchent à atténuer en mobilisant toutes sortes d’alibis. »
Gibert, 2015, p.15
« Nous aimons les animaux et nous aimons manger leurs cadavres. Nous blâmons la cruauté et nous encourageons l’élevage industriel. Nous éprouvons de l’empathie pour les chiens et les chats et nous exploitons les vaches et les cochons. Voilà la dissonance. »
Gibert, 2015, p.114
8 stratégies (…) pour réduire la dissonance : « 1) éviter d’y penser ; 2) se persuader que les animaux ne sont pas conscients ; 3) se persuader qu’ils ne souffrent pas ; 4) faire une dissociation entre viande et animaux ; 5) se convaincre qu’on n’a pas le choix ; 6) se convaincre qu’on a changé son comportement ;
7) trouver des justifications pour consommer des produits animaux ; et 8) changer effectivement son comportement alimentaire. »
Rotgerber, H., cité dans Gibert, 2015, p.120
« Pour la philosophe Carol J. Adams, c’est précisément un effet de la dissonance cognitive : ’beaucoup de gens trouvent les végétariens menaçants parce qu’une part d’eux-mêmes voudrait éviter la chair des animaux pour plusieurs raisons, mais une autre part ne veut pas arrêter de manger de la viande’. »
Gibert, 2015, p.132
« La première cause du spécisme est l’ignorance – celle du monde animal et surtout de la manière dont l’homme traite les animaux. Cette ignorance est d’ailleurs plus ou moins volontaire. (…) le téléspectateur en sait davantage sur le requin ou le lion des documentaires que sur le poulet qu’il est en train de manger en regardant son émission. Mais le citoyen est également responsable de ne pas trop chercher à en savoir plus. (…) il préfère refouler la difficulté et ne pas trop creuser le problème, de peur sans doute d’avoir à remettre en questions certaines de ses chères habitudes, de celles qui rendent la vie du consommateur ’confortable’. Le monde entier ’ignorait’ également ce qui se passait dans les camps de concentration nazis (…) »
Vilmer, 2008, p.50
« Dans leur ensemble, les consommateurs ne veulent pas entendre parler des conditions dans lesquelles la viande est obtenue. Ils zappent la phase de l’élevage autant que celle de l’abattage. (…) nul ne veut savoir la somme de souffrance qu’il a fallu pour produire (…) cette escalope milanaise (…). C’est comme s’ils arrivaient dans nos assiettes par une opération du Saint-Esprit. »
Giesbert, 2014, p.19
« (…) il y a un refus du réel qui peut tourner à la schizophrénie. Souvent, ce sont de grands consommateurs de viande bien saignante, qui, en toute bonne conscience, tempête contre la corrida où l’agonie du taureau dure pourtant beaucoup moins longtemps que s’il est saigné à l’abattoir. De mon point de vue, mieux vaut que la mort lui soit donnée par un toréro plutôt que par un égorgeur. Le premier n’a pas le droit à l’erreur, le second, à l’abri des regards, fait durer le supplice. L’horreur est moins pénible loin du soleil. »
Giesbert, 2014, p.24
« Ne pas voir, ne pas penser : la plupart des consommateurs de viande admettent éteindre une partie de leur cerveau pour manger tranquillement. Mais cela n’est-il pas contraire à la grandeur revendiquée de notre spécificité humaine ? (…) Nous ne pouvons plus faire semblant d’ignorer ce que la science nous a récemment appris sur la sensibilité et l’intelligence des espèces animales que nous avons choisi d’élever pour notre consommation. (…) Nous ne pouvons plus continuer à nier la barbarie que nous imposons à toutes ces espèces que nous exploitons sans la moindre forme d’empathie, grâce à une logique qui ne tient plus aujourd’hui que sur l’ignorance, l’hypocrisie, la lâcheté et l’avidité. (…) Chaque fois que nous portons notre fourchette à notre bouche, notre conscience est convoquée. »
Caron, cité dans Singer & Mason, 2015
• Sophismes
L’appel à la tradition
« La tradition en elle-même explique, mais ne justifie rien, et l’invoquer constitue un sophisme bien connu (…). Comment éviter ou réduire la souffrance de l’animal égorgé vivant ? Il suffirait de l’anesthésier. Les textes exigent que l’animal soit vivant lorsqu’il se vide de son sang, mais pas qu’il soit conscient. On devrait donc pouvoir l’assommer, l’étourdir ou l’anesthésier. »
Vilmer, 2008, p.109
« D’ailleurs, certains responsables progressistes acceptent de déclarer Halal une viande issue d’un animal préalablement anesthésié. »
Vilmer, 2008, p.110
« Le comportement de l’homme primitif était justifié par son mode de vie primitif. Dès lors que ce mode de vie disparaît, certains aspects de ce comportement ne sont plus forcément nécessaires (…). »
Vilmer, 2008, p.126
« Il consiste à dire qu’une chose est bonne parce qu’on la pratique depuis toujours. Bien entendu, le raisonnement est fallacieux : l’excision aussi est un rite millénaire, une pratique culturelle, une tradition profondément ancrée – comme peuvent l’être l’esclavage, la peine de mort, la torture, la lapidation et mille autres horreurs que le législateur ne s’est pas privé d’abolir. Toute tradition n’est pas bonne à garder. »
Vilmer, 2008, p.130
La déresponsabilisation : « (…) que vous appuyiez vous-mêmes sur la gâchette ou que vous payiez quelqu’un pour le faire ne change rien aux yeux du droit criminel. Dans les deux cas, il s’agit de meurtre. »
Francione & Charlton, 2015, p.28
Perception de l’animal par l’humain
« Si l’on s’en tient, pour expliquer la vie sur Terre, à la théorie du hasard, qui est la plus rationnelle, la vie humaine n’a pas plus de sens que celle d’un lapin ou d’une grenouille. Notre capacité de réfléchir et d’inventer n’y change rien. Chaque être qui paraît sur la planète a donc exactement le même droit de profiter de son passage, du début à la fin. »
Aymeric Caron
« Le jour où les humains comprendront qu’une pensée sans langage existe chez les animaux, nous mourrons de honte de les avoir enfermés dans des zoos et de les avoir humiliés par nos rires… »
Boris Cyrulnik
« Tous les arguments pour prouver la supériorité de l’homme ne peuvent briser cette dure réalité : nous sommes tous égaux dans la souffrance. »
Peter Singer
« Peut-être le jour viendra-t-il où le reste du règne animal retrouvera ces droits qui n’auraient jamais pu lui être enlevés autrement que par la tyrannie. Les Français ont déjà réalisé que la peau foncée n’est pas une raison pour abandonner sans recours un être humain aux caprices d’un persécuteur. Peut-être finira-t-on un jour par s’apercevoir que le nombre de jambes, la pilosité de la peau ou l’extrémité de l’os sacrum sont des raisons tout aussi insuffisantes d’abandonner une créature sensible au même sort. (…) La question n’est pas : peuvent-ils raisonner ? Ni : peuvent-ils parler ? Mais bien : peuvent-ils souffrir ? »
Jeremy Bentham
« L’être humain est justement celui des animaux qui se définit par sa capacité particulière à s’interroger sur les normes éthiques qui doivent le guider. C’est précisément pour cette raison qu’il va, un jour prochain, cesser de manger des représentants des autres espèces. Car la conscience et la raison dont il est doté lui font porter une responsabilité. La responsabilité liée à tout choix moral. Contrairement aux animaux non humains, nous avons le choix de ce que nous mangeons. »
Aymeric Caron
« Tant qu’il n’étendra pas le cercle de sa compassion à tous les êtres vivants, l’homme ne trouvera pas de paix. »
Dr Albert Schweitzer (1875-1965)
« L’éventualité des pogroms est chose décidée au moment où le regard d’un animal blessé à mort rencontre un homme. L’Ina Snow avec laquelle celui-ci repousse ce regard : ’ce n’est qu’un animal’ réapparaît irrésistiblement dans les cruautés commises sur les hommes dont les auteurs doivent constamment se confirmer à eux-mêmes que ce n’est qu’un animal, car même devant un animal, ils ne pouvaient le croire entièrement. (…) Auschwitz commence quand quelqu’un regarde un abattoir et pense : ce ne sont que des animaux. »
Theodor Adorno (1903-1969)
« Demandez aux chercheurs pourquoi ils expérimentent sur les animaux et leur réponse est : parce que les animaux sont comme nous. Demandez aux chercheurs pourquoi c’est moralement acceptable d’expérimenter sur des animaux et leur réponse est : parce que les animaux ne sont pas comme nous. L’expérimentation animale repose sur une contradiction logique. »
Charles R. Magel
« Les animaux que nous mangeons sont aussi intelligents, si ce n’est plus, que nos bébés. Et ils sont aussi jeunes. Les carnivores sont des ogres. »
Aymeric Caron
« Les animaux sont mes amis et je ne mange pas mes amis. »
George Bernard Shaw
« Comment respecter des êtres auxquels on est indifférent et dont on ne connaît rien ? »
Aymeric Caron
« Tout était-il perdu d’avance entre les animaux et nous qui, au commencement, étions pourtant si proches les uns des autres ? Les choses devaient-elles forcément mal se passer ? »
Giesbert, 2016, p.51
« Si nous ne percevons pas ce que disent les animaux, ça n’est pas leur faute, mais la nôtre. »
Caron, 2013, p.347
• Similitudes avec le sexisme
« La violence qu’implique la soumission et l’exploitation des animaux à tracer la voie de la domination sexuelle des hommes sur les femmes. »
Elisabeth Fisher
« (…) la volonté de puissance du mâle dans nos sociétés s’exprime de la même manière dans la chosification et l’instrumentalisation de la femme et dans celle des animaux. Il s’agit du même rapport d’appropriation. Adams exprime ainsi (…) : ’Les animaux sont de la viande, des cobayes pour des expériences, et des corps objectifiés ; les femmes sont traitées comme de la viande, comme des cobayes, et comme des corps objectifiés.’ (1991) On fait encore bien d’autres parallèles : entre la domination mâle et les sociétés chasseresses, entre les religions patriarcales et la consommation des animaux, entre l’élevage des animaux et l’activité reproductrice des femmes, etc. »
Vilmer, 2008, p.119
« En les gardant et en les nourrissant, les humains ont d’abord noué avec les animaux des liens d’amitié, puis ils les ont tués. Pour en arriver là, ils ont dû tuer en eux une partie de leur sensibilité. (…) L’asservissement des animaux semble avoir servi de modèle à celui des êtres humains, en particulier l’exploitation à grande échelle des femmes captives pour la procréation et le travail. »
Fisher, 1979
« Les animaux du monde existent pour leurs propres raisons. Ils n’ont pas été créés pour les humains, pas plus que les noirs n’ont été créés pour les blancs ou les femmes pour les hommes. »
Alice Walker
• Similitudes avec le racisme
« L’arrogance excessive avec laquelle l’homme traite les autres espèces (…) exemplifie les théories racistes les plus extrêmes. Le principe selon laquelle la raison du plus fort est toujours la meilleure. »
Terriens
« Cette comparaison avec l’holocauste est à la fois intentionnelle et évidente. Un groupe d’être vivant subit le supplice infligé par un autre. »
Terriens
« Paul Broca (1824-1880), médecin français (…) expliquait que le cerveau, et donc l’intelligence, d’hommes blancs bien établis était plus grand que celui des femmes, des pauvres et des races inférieures non européennes. »
Patterson, 2008, p.57
« (…) en 1906, Robert Bennett Bean, médecin (…) pouvait conclure que les Noirs étaient des créatures intermédiaires entre l’homme et l’orang-outan. »
Patterson, 2008, p.59
« Hugh Henry Brackenridge (1748-1816), juriste (…), écrivit que ’(…) l’extermination était ce qui convenait le mieux aux animaux vulgairement appelés Indiens’. (…) Ce langage plaçait les Indiens, comme les animaux, hors d’atteinte de toute obligation morale, de toute protection légale. ’Appeler un homme un sauvage, c’est le condamner à mort et le laisser inconnu sans qu’on le pleure.’ »
Patterson, 2008, p.63
« Si l’Amérique blanche considérait tant les Indiens que les esclaves africains comme des animaux, elle ne voyait pas chez eux la même sorte d’animaux : les esclaves étaient du bétail, tandis que les Indiens étaient des animaux sauvages (’des prédateurs’, de la ’vermine’). »
Patterson, 2008, p.66
« J’ai vite compris que l’on considérait les Japonais comme des sous-hommes, un peu comme ce que des gens éprouvent pour les cafards et les souris. »
Ernie Pyle, journaliste, Patterson, 2008, p.71
« Hitler décrivait le Juif comme l’araignée qui suce lentement le sang des gens, une troupe de rats qui se battent entre eux jusqu’à ce que le sang coule, le parasite dans le corps d’autres gens, la sangsue éternelle. »
Eugen Kogon (1989), tiré de Patterson, 2008, p.79
• Similitudes avec le nazisme
« (…) des auteurs juifs d’après la Shoah ont fait de l’abattage des animaux une expérience qui évoque pour eux le meurtre de masse. Ce fut le cas des écrivains Vassili Grossman (…), Isaac Bashevis Singer (…), Elias Canetti (…), Romain Gary (…), des philosophes et sociologues Theodor Adorno (…) et Max Horkheimer (…). »
De Fontenay, 2016, dans Révolutions Animales, p.390
La classe dominante définit l’humain à son image. C’est ce qu’Adorno appelle la ’projection pathique’ :
« Le propre du mécanisme de la ’projection pathique’ est de déterminer les hommes détenant la puissance à ne percevoir l’humain que dans le reflet de leur propre image. »
« Auschwitz commence lorsque quelqu’un regarde un abattoir et se dit : ’ce ne sont que des animaux’. »
Vilmer, 2008, p.41
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Lien historique entre l’abattoir et les camps d’extermination. La chaîne d’assemblage d’Henri Ford a été créée sur le modèle des abattoirs de Chicago.
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L’eugénisme nazi s’est inspiré des méthodes de l’élevage américain (1930).
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On recrutait souvent les ouvriers de la Solution Finale dans les abattoirs, et de nombreux responsables du programme nazis étaient diplômés en agriculture.
« Les nazis considéraient l’exploitation animale comme un bon entraînement à l’extermination des Juifs. »
Jean-Baptiste Vilmer
« Ce ne sont plus des êtres humains. Ce sont des animaux. »
Joseph Goebbels, propagande nazie
« N’ayons pas peur des mots : la France est couverte de camps de concentration et de salles de torture. Des convois de l’horreur la sillonnent à tout instant et en tous sens. »
Armand Farrachi
« Ils se sont persuadés que l’homme, espèce pécheresse entre toutes, domine la création. Toutes les autres créations n’auraient été créées que pour lui procurer de la nourriture, des fourrures, pour être martyrisées, exterminées. Pour ces créatures, tous les humains sont des nazis ; pour les animaux, c’est un éternel Treblinka. »
Isaac Bashevis Singer
« Prenez parti. La neutralité aide l’oppresseur, jamais la victime. Le silence encourage le bourreau, jamais le torturé. »
Elie Wiesel
« Un jour, nos petits-enfants nous demanderont : où étais-tu pendant l’holocauste des animaux ? Qu’as-tu fait contre ces crimes terrifiants ? Nous ne pourrons pas leur offrir la même excuse une seconde fois – que nous ne savions pas. »
Helmut Kaplan
« Y avait-il un paradis pour les vaches, les poulets, les porcs qu’on massacrait, les grenouilles sur lesquelles on marchait, les poissons qu’on arrachait à la mer au bout d’un hameçon, les juifs torturés par Petlioura aux fusillés par les bolcheviks, les millions de morts de Verdun ? »
Isaac Bashevis Singer
« Pour ces créatures, tous les humains sont des nazis. »
Bashevis Singer
« L’analogie entre les productions industrielles de viande et le système nazi est de plus en plus souvent avancée par les éleveurs et des salariés des systèmes industriels eux-mêmes, non pour la rejeter comme une outrance déplacée, mais pour la considérer en face. »
Caron, 2013
« L’objectivité oblige simplement à reconnaître des similitudes de traitement entre les prisonniers des camps de la mort et tous ces animaux élevés en masse en vue d’une extermination rapide. »
Caron, 2013, p.103
« Quelle est votre définition de l’holocauste ? Est-ce que c’est le massacre d’êtres humains vivants, ou tout simplement le massacre d’êtres innocents ? »
Gary Yourovsky
« Maintenant, en ce moment précis, sur les autoroutes américaines, il n’y a pas moins de 5000 camions de camps de concentration, des camions que nous avons construits nous-mêmes. À l’intérieur de ces camions se trouvent des créatures vivantes, innocentes et terrifiées (…). Ces camions sont en train de rouler vers des abattoirs de camps de concentration (…). Les camions arrivent, les animaux ont tellement peur qu’ils ne veulent même pas descendre du camion. Ils ne sont pas stupides. Ils savent ce qui les attend. »
Gary Yourofsky
« Ce que les nazis avaient fait aux Juifs, l’homme le faisait à l’animal. »
Isaac Bashevis Singer
« Un jour nos petits-enfants nous demanderont : où étiez-vous pendant l’Holocauste des animaux ? Qu’avez-vous fait contre ces horribles crimes ? Nous ne serons pas capables de donner la même excuse une seconde fois, que nous ne savions pas. »
Dr. Helmut Kaplan
« Que croyez-vous que les animaux subissent dans les abattoirs ? Si vous pensez qu’il existe vraiment des ’abattages humains’, je suis curieux, est-ce que vous pensez qu’il y a aussi des ’viols humains’ ? De ’l’esclavage humain’ ? Et pourquoi pas un ’holocauste humain’ ? En fait, quelle est votre définition d’un holocauste ? Est-ce le massacre d’êtres humains ? Ou tout simplement le massacre d’êtres innocents ? Je croyais que c'était celui d’êtres innocents... ce qui nous amène au plus grand holocauste de tous les temps. »
Gary Yourofsky
De la maltraitance animale à la maltraitance humaine
• Liens généraux
« De l’assassinat d’un animal à celui d’un homme, il n’y a qu’un pas. »
Léon Tolstoï
« C’est pour les mêmes raisons que je m’oppose à la torture d’humains qu’à la torture d’animaux. »
Knudsen, 2007
« Nous sommes tous Terriens. Faites le rapprochement. »
Terriens
« (…) se préoccuper du sort des quelque 1,6 million d’autres espèces qui peuplent la planète n’est ni irréaliste ni déplacé, car, la plupart du temps, il n’est pas nécessaire de choisir entre le bien-être des humains et celui des animaux. Nous vivons dans un monde essentiellement interdépendant, où le sort de chaque être quel qu’il soit, est intimement lié à celui des autres. Il ne s’agit donc pas de ne s’occuper que des animaux, mais de s’occuper aussi des animaux. »
Ricard, 2014, p.14
« Une personne qui ne respecte pas la vie d’un animal est incapable de respecter la vie d’un être humain. Une personne qui est capable de battre son chien est capable de battre son enfant. »
Hélayel, 2015, p.259
« Si la cruauté humaine s’est tant exercée contre l’homme, c’est trop souvent qu’elle s’était fait la main sur les animaux. »
Marguerite Yourcenar
« Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille. »
Léon Tolstoï
« L’engagement en faveur des animaux s’inscrit donc souvent dans des préoccupations humanitaires plus vastes. Ceux qui arguent qu’il vaut mieux aider les hommes que les autres animaux sont généralement ceux qui n’aident personne et qui ne sont réceptifs à aucune autre cause que celle de leur nombril. »
Caron, 2013
« On m’a souvent accusée de plus de sollicitude pour les bêtes que pour les gens : pourquoi s’attendrir sur les brutes quand les êtres raisonnables sont si malheureux ? C’est que tout va ensemble, depuis l’oiseau dont on écrase la couvée jusqu’aux nids humains décimés par la guerre. La bête crève de faim dans son trou, l’homme en meurt au loin des bornes. »
Giesbert, 2014, p.129
« De l’égorgement d’un agneau à celui de vos frères et sœurs il n’y a qu’un pas. Tant que nous servons nous-mêmes de tombeaux vivants aux animaux assassinés, comment pouvons-nous espérer le règne de la Paix sur la terre ? »
Duncan,1969
« Le XXe siècle ne fait que poursuivre la logique destructrice mise en place au siècle précédent avec la construction d’une société inégalitaire engendrant une violence touchant l’ensemble du monde vivant (êtres humains, animaux, environnement). »
Chansigaud, 2016, dans Révolutions Animales, p.250
« Aux États-Unis, la conscience qu’il existe un lien entre la cruauté perpétrée contre les animaux et la violence envers les humains est bien réelle. Elle conduit au développement de programmes de prévention et de suivi pour aider humains et animaux à échapper à la violence familiale. Les études menées sur le lien entre cruauté à l’égard des animaux et violence familiale montrent que les mauvais traitements vis-à-vis des animaux sont très répandus dans les familles sujettes à la violence conjugale. »
McDonald, 2016, dans Révolutions Animales, p.437
• Maltraitance directe à l’encontre des acteurs de l’exploitation
« Les grandes sociétés défendent leur politique de bas salaires en disant que personne n’oblige les gens à travailler chez elles s’ils trouvent la paye insuffisante. (…) Dans un marché libre, c’est comme ça que les choses fonctionnent, et les consommateurs bénéficient du système en raison des bas prix. Mais la réalité est que pour de nombreux engraisseurs peu qualifiés, les alternatives sont limitées. Quoi qu’il en soit, ceci n’excuse pas la maltraitance des poulets qui, à la différence des travailleurs, n’ont aucun choix du tout. Les consommateurs, eux, sont libres de choisir. (…) ils peuvent dépenser leur argent autrement. »
Singer & Mason, 2015, p.78
« La même indifférence aux préoccupations morales est patente dans la façon dont l’industrie traite l’environnement, les personnes qui habitent près des hangars à poulets, ses salariés et ses sous-traitants. »
Singer & Mason, 2015, p.81
• Maltraitance indirecte de l’exploitation
« En 1985, pendant la famine en Éthiopie, alors que la population mourait de faim, ce pays exportait des céréales pour le bétail anglais. »
Ricard, 2014, p.91
« Les pays pauvres vendent leurs céréales à l’Ouest, tandis que leurs propres enfants meurent de faim dans leurs bras. Et nous en nourrissons le bétail. Tout ça afin de manger un steak ? Suis-je le seul à voir cela comme un crime ? Chaque morceau de viande que nous mangeons est une gifle au visage baigné de larmes d’un enfant affamé. »
Philip Wollen
« L’équation est simple : 1 hectare de terre peut nourrir 50 végétaliens ou 2 carnivores. »
Ricard, 2014, p.90
« Les excès de l’élevage industriel ont un double coût humain, à la fois global et individuel. Globalement, certains auteurs montrent qu’il contribue à l’iniquité de la distribution de nourriture sur la planète, creusant ainsi le gouffre entre malnutrition d’un côté et suralimentation de l’autre. (Kastler) (…) le végétarisme aide à lutter contre la famine, qui tue 24’000 personnes par jour et 11 enfants par minute. Il montre qu’il y a un lien entre ces morts dans les pays pauvres et la grande consommation de viande dans les pays riches : la production de viande consomme énormément de céréales qui pourraient être utilisées pour l’alimentation humaine. »
Vilmer, 2008, p.178
« L’Union européenne a constaté que seulement 20% de ce que mangent les animaux élevés en Europe provient du continent et que le reste doit être importé. Puisque la plupart de ces importations provoquent l’épuisement des terres des pays en voie de développement, cette manière de nourrir les habitants de l’Europe contribue directement à diminuer les ressources de ces autres pays et donc à les maintenir dans la pauvreté. »
Francione & Charlton, 2015, p.66
Similitudes homme-animal
« De nos débuts en ce bas monde, il n’y a donc pas de quoi se vanter : notre ancêtre commun était un tube digestif qui rampait dans les océans, avec une bouche pour absorber les aliments et un anus pour éjecter les excréments. Rien de plus. »
Giesbert, 2016, p.11
« Puisque la bouche et la gorge du chimpanzé ne sont pas configurées comme les nôtres le sont pour produire plusieurs des voyelles humaines de base, leur capacité au langage se limite à quelques voyelles et consonnes. Ainsi, l’absence de ’mutation pour une anatomie modifiée de la langue et du larynx’ qui a rendu possible la vocalisation humaine, a relégué les chimpanzés capturés aux ’centres pour primates’, les a condamnés à une exploitation (…) »
Patterson, 2008, p.23
Militantisme
• Importance du militantisme
« À travers des films, des romans, des spectacles, la poésie, ils suscitent le trouble, déclenchent des mouvements émotionnels intenses, lesquels donnent ensuite envie de réfléchir, de poser le problème et de s’ouvrir à la science pour mieux comprendre. »
Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.202
« Dans une avalanche, aucun flocon ne se sent jamais responsable. »
Voltaire
« L’entreprise qui consiste à nier l’individu animal est ancienne, mais elle a surtout pris un virage étonnant avec l’industrialisation et la productivité. Alors que nous avons atteint des sommets dans l’abomination, une résistance s’organise. »
Nicolino, 2016, dans Révolutions Animales, p.333
• Comment militer
« Quitte à faire la promotion du végétarisme, il semblerait plus opportun de les cibler et d’ignorer les cris et moqueries des 86% autres. »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.43
« Les mouvements sociaux sont des machines à faire des revendications.
-
(…) exprimer une revendication : ’Il faut abolir l’apartheid’ (…)
-
(…) rendre cette revendication plus visible (…)
(…) crée un débat public dans la société ensuite la question est mise à l’ordre du jour et devient un problème public. »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.8
« C’est toujours une minorité qui commence à émettre une revendication. (…) plus une revendication est exprimée et discutée, plus la minorité grandit. »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.9
« La conversion au véganisme est beaucoup plus difficile s’il n’y a pas de débat public, car une pratique unanimement acceptée est très difficilement remise en question. »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.11
« (…) est également problématique le fait que le véganisme n’est même pas perçu par le public comme un boycott politique, mais comme un simple choix personnel. »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.11
« Au cours de l’histoire, aucun changement pour plus de justice n’a été obtenu avec la stratégie de conversion. À l’inverse, la stratégie des mouvements sociaux a porté ses fruits (…). »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.12
« (…) beaucoup de gens ne veulent pas changer leur régime alimentaire : ils ressentent fortement que leur petite action individuelle ne changera rien au nombre gigantesque d’animaux tués chaque année. Au contraire, si (…) était présenté comme la participation à un boycott mondial, partie intégrante d’un mouvement dont le but est d’éliminer la totalité des 1060 milliards de meurtres chaque année, nous pouvons supposer que les gens s’engageraient plus facilement. »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.13
« (…) nous pouvons œuvrer, par des actions publiques, à ouvrir le débat dans la société tout entière sur la légitimité de tuer des animaux pour la consommation, ce qui fera réfléchir chaque citoyen à ce sujet. »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.14
« La stratégie de la conversion crée l’impression chez le public qu’il s’agit d’une question de choix personnel et non d’une question de justice (…). Évidemment, la décision de tuer et manger un autre individu ne relève pas d’une question de choix personnel, mais d’une question de justice envers les animaux exploités. »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.14
« Se définir comme vegan ou végétarien fait ainsi passer le refus d’une pratique pour un simple mode de vie (…) nous devrions dire : ’je boycotte ces produits (…) parce que je suis pour l’abolition de l’exploitation animale’. »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.15
« (…) les arguments indirects ont un défaut majeur : ils ne sont pas contraignants, c’est-à-dire qu’ils n’impliquent pas d’arrêter complètement de manger des animaux (…). »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.44
« Il est immoral d’utiliser des arguments écologiques ou de santé lorsqu’on critique une pratique qui provoque le meurtre des êtres humains. Il est également immoral de les utiliser lorsqu’on critique une situation où des êtres sensibles d’une autre espèce sont tués. »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.16
« Comment, face à un fléau, mobiliser les agents moraux pour y porter remède ? Je vois deux méthodes possibles : l’exigence de justice et l’appel à la vertu. L’exigence de justice est de nature fondamentalement politique : elle réclame des changements législatifs, institutionnels ou sociaux. L’appel à la vertu est apolitique : elle demande aux gens d’agir plus vertueusement, de modifier leur comportement individuel. »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.23
« (…) si un acte est vraiment condamnable, on doit vouloir l’interdire. Si on donne juste des recommandations, c’est que l’on ne pense pas qu’il soit légitime de l’interdire. Ou qu’on croit l’interdiction irréalisable. (…)
L’idée sous-jacente est :
– soit que toute réforme politique est impossible (…)
– soit que la nature humaine est mauvaise et irréformable (…). »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.26
Rester sur les valeurs et l’éthique, ne pas entrer dans une discussion sur le véganisme au début. En effet, « L’accent est mis sur leur comportement plutôt que sur leurs idées. S’ensuivent d’interminables listes d’interdits, y compris les plus bizarres, en lieu et place des arguments moraux. (…) ne voir en un humain qu’un consommateur, et non un citoyen. »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.48-49
« Tom Regan dit une chose très juste : ’Il ne s’agit pas de mépriser celui à qui vous parlez, même s’il n’est pas favorable aux droits des animaux ; il s’agit de l’aimer, d’affirmer son humanité.’ C’est ce que je dis aux militants : c’est à quelqu’un que vous parlez. Et peut-être ce quelqu’un ignore-t-il ce qui arrive aux animaux ; ou alors il en sait trop peu ; ou bien il en sait pas mal, mais il s’en fiche ; ou cela le préoccupe, mais pas assez pour qu’il s’engage vraiment. Reculez d’un pas, et regardez : cette personne en face de vous, c’est aussi la personne que vous étiez – tous, nous avons été cette personne-là. (…) sourd à leurs cris, aveugles à leur souffrance. »
Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.49
« (…) la violence est contre-productive. La désobéissance civile, l’action non-violente peuvent faire avancer la cause, jamais la violence, car elle est associée dans l’esprit du public au terroriste (…). »
Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.51
« Chaque personne qui a été la cause de changements substentiels sur cette planète était un briseur de lois. »
Gary Yourofsky
« Un régime que l'on a toujours connu, fût-il autoritaire ou dictatorial, a quelque chose de rassurant. Et ses premiers opposants se sentent souvent bien seuls. Les autres décrivent leur combat comme inutile, perdu d'avance, voire infondé. Jusqu'au jour où la justice et l’arbitraire deviennent réellement insupportables à une majorité. Alors le peuple se soulève pour qu’enfin le changement intervienne. »
Caron, 2013, p.355
« (…) plutôt que de vouloir libérer les bêtes, mieux vaut se demander ce qui conduit les hommes à agir de cette manière, et mieux vaut les libérer, eux, de la recherche perpétuelle du profit et de l’esclavage du productivisme à outrance. La libération des animaux a pour condition de possibilité celle de leurs geôliers humains. »
Vilmer, 2008, p.275
« Les trois étapes de la vérité : le ridicule, le vive opposition, l’acceptation. »
Terriens
« Les actions théâtralisées sur la voie publique interpellent les consciences tout en rendant visible l’engagement de nombreux citoyens aux côtés des animaux, ce qui contribue à le rendre acceptable. »
Les Désobéissants, 2014, p.43
« Gandhi résumait ainsi cette évolution : ’D’abord, ils vous ignorent, puis ils rient de vous, puis ils vous combattent, puis vous gagnez’. »
Ricard, 2014, p.388
« Toute prise de conscience me semble bonne, quel que soit le degré d'action auquel elle mène. Il est absolument contre-productif de mettre dans le même sac un carnivore et un végétarien. C'est une démonstration de totalitarisme intellectuel qui préfigure un monde où chacun serait toujours et fatalement coupable. »
Caron, 2013, p.314
« L’idéalisme ne justifie pas l’extrémisme. Celui qui demande à l’autre de changer doit d’abord être capable d’écouter et de comprendre. Et ne pas s’enfermer dans la condamnation. »
Caron, 2013, p.315
« Pour rallier à vous les spectateurs et changer leur regard sur la souffrance animale, évoquez d’abord des sujets consensuels, avant d’élargir le propos à la question des abattoirs et du végétarisme. »
Les Désobéissants, 2014, p.44
« Si un procès peut contribuer à faire avancer le droit, il aide aussi à la sensibilisation du public. »
Les Désobéissants, 2014, p.51
« Les conditions de vie de millions d’animaux sont actuellement tellement atroces, et les animaux tellement nombreux à en pâtir, que toute action non violente visant à mettre des bâtons dans le fonctionnement de l’industrie de la viande et l’exploitation des animaux est la bienvenue. Les campagnes ciblées contribuent à changer le regard porté sur les animaux et à atténuer l’indifférence à leur égard. Elles participent aux changements des mentalités, changements nécessaires pour que les animaux soient enfin pris en considération pour eux-mêmes. »
Les Désobéissants, 2014, p.53
« Je ne pense pas que les actes illégaux soient toujours injustifiés. Il y a, même dans une démocratie, des circonstances dans lesquelles il est moralement justifié de contrevenir à la loi ; et la question de la libération animale fournit de bons exemples de telles circonstances. »
Singer, 2011, p.46
« Les militants de la libération animale doivent se prononcer de façon irrévocable contre l’emploi de la violence, même quand leurs adversaires l’emploient à leur encontre. »
Singer, 2011, p.47
• Valeurs
« La compassion pour les animaux non humains réunit une communauté morale extrêmement disparate. Si l’on rassemblait dans une même pièce l’ensemble des gens heurtés par les violences et les tortures faites aux animaux, on obtiendrait la plus belle des mixités politiques qui soient, et sans doute le premier vrai sujet de consensus supra-idéologique. »
Aymeric Caron
« Témoigner exige du courage. Il faut du courage pour ouvrir notre cœur à la souffrance des autres et reconnaître que, pour le meilleur ou pour le pire, nous faisons partie du système dans lequel a lieu cette souffrance. (…) Se porter témoin exige le courage de refuser de suivre le chemin de la moindre résistance. (…) nous pouvons choisir de quitter la file et de changer la trajectoire de notre vie. (…) Être témoin nous demande de recourir aux plus hautes qualités de notre espèce, des qualités telles que la conviction, l’intégrité, l’empathie et la compassion. Il est de loin plus facile de conserver les attributs de la culture carniste : l’apathie, l’autosatisfaction, l’intérêt personnel et l’ignorance bienheureuse. »
Joy, 2016, p. 165
« Dès lors que je suis témoin, je fais partie intégrante de l’événement. Ma lâcheté, mon indifférence, mon altruisme ou mon courage devant cet événement font partie de ma vie, et non de celle de l’agressé. Cela engendre ma responsabilité. »
Hélayel, 2015, p. 57
« Comme le disait si bien Gandhi, nous ne changerons pas le monde si nous ne changeons pas nous-mêmes au préalable. »
Hélayel, 2015, p. 57
« (…) l’activisme est un moyen fondamental pour combattre l’injustice sociale. »
Live and let live
« Notre comportement face a l’élevage industriel est, au bout du compte, une mise à l’épreuve de notre comportement face à ceux qui sont impuissants, à ceux qui sont loin, à ceux qui n’ont pas voix au chapitre – c’est un test sur la façon dont nous agissons quand personne ne nous oblige à nous comporter d’une façon ou d’une autre. »
Safran, 2010, p.349
« L’homme qui mange de la viande, ou le chasseur qui approuve les cruautés de la nature, soutient à chaque bouchée de viande ou de poisson que le pouvoir donne tous les droits. Le végétarisme est ma religion, ma protestation. »
Peter Singer
« (…) le mouvement végétarien constitue l’assise et la base de tous les autres mouvements qui promeuvent la Pureté, la Liberté, la Justice et le Bonheur. »
Maitland, Edward (Anna Kingsford : Her Life, Letters, Diary and Work. vol. 2)
« La solidarité est totale ou elle n’est pas. Ce sentiment ne s’économise pas. »
Giesbert, 2016, p.14
« Force est de constater que la promotion du végétarisme et du véganisme repose sur l’appel à la vertu (…). C’est pourquoi le végétarisme est perçu par le public comme relevant d’une éthique personnelle (…) et la consommation de viande comme malgré tout légitime. ’Personne n’est parfait !’ Cette objection n’aurait littéralement aucun sens en réponse à une exigence de justice. »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.30
« Il est clair que l’alimentation et l’utilisation d’objets et de produits fondés sur la souffrance des animaux vont à l’encontre des valeurs que défend une société dans laquelle on ne cesse de vanter les progrès dans le domaine des droits de l’homme, de la femme, des enfants, des minorités et des opprimés. Il est donc temps d’étendre la notion de ’prochain’ aux autres formes de vies, et la règle d’or aux animaux. »
Ricard, 2016, dans Révolutions Animales, p.386
• Appel au militantisme
« Les ’sans voix’ nous crient l’effroi de l’holocauste et nous laissons leurs corps être génétiquement sélectionnés, violés, sexisés, ébouillantés, électrocutés, égorgés, décapités, tronçonnés… (…) Le pire n’est pas avant, le pire n’est pas ailleurs, le pire n’est pas plus tard, le pire est ici et maintenant. Nous ne voulons pas voir, nous ne voulons pas savoir, nous ne voulons pas de détails, nous ne voulons pas avoir l’appétit coupé. (…) Stoppons ensemble l’animalicide, ce génocide à nul autre pareil où la barbarie s’exerce dans la cadence infernale d’une industrie tortionnaire. Assiégeons les bureaux des (…) propriétaires des camps de torture et de mort. Assiégeons les sites de (…) proxénètes de la viande, violeurs des femelles procréatrices, bourreaux d’enfants, tueurs en série des jeunes mâles. Ciblons leur publispécisme, la propagande carniste n’a qu’un seul but: normaliser le crime, invisibiliser les sévices pour que jamais nous n’entendions le cri de la viande. Ce silence est nécessaire à leur profit : BRISONS-LE ! Végétalien.nes, nous ne sommes plus clients du meurtre, entrons maintenant en résistance politique. Entrons ensemble dans les abattoirs où nos soeurs et frères sont exterminés. Exigeons que l’animalicide devienne illégal, comme tous les crimes de guerre. »
L214
« Chacun d’entre nous peut faire la différence. La réalité est évidemment plus compliquée. En tant que ’mangeur solitaire’, vos décisions, en elles-mêmes, ne changeront rien à l’industrie agroalimentaire. Cela dit, à moins d’acheter votre nourriture en secret et de prendre vos repas enfermé, vous ne mangez pas seul. Nous mangeons en tant que fils et filles, en tant que famille, que communautés, que générations, nations et, de plus en plus, en tant que planète. Même si nous voulions, nous ne pourrions pas empêcher notre activité de mangeurs d’avoir une influence. »
Safran, 2010, p.342
« Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l’ignorance, l’indifférence, la cruauté, qui d’ailleurs ne s’exercent si souvent contre l’homme parce qu’elles se sont fait la main sur les bêtes. Rappelons-nous, s’il faut toujours tout ramener à nous-mêmes, qu’il y aurait moins d’enfants martyrs s’il y avait moins d’animaux torturés, moins de wagons plombés amenant à la mort les victimes de quelconques dictatures, si nous n’avions pris l’habitude des fourgons où les bêtes agonisent sans nourriture et sans eau en attendant l’abattoir. »
Marguerite Yourcenar
« Puisque l’élevage industriel inflige une énorme quantité de souffrances injustifiables aux bêtes, persuader d’autres personnes de le boycotter doit être une priorité pour tous ceux qui se soucient des animaux. »
Singer & Mason, 2015, p.490
« Sunaura est artiste, auteure et militante. Elle milite contre (…) cette idéologie qui fait du handicap un manque, un échec ou une erreur. (…) Or, comme dans le cas des personnes avec un handicap, les animaux sont dévalorisés parce qu’il leur manque certaines capacités. (....) J’ai écrit ce livre parce que j’en ai la capacité. Cela ne me donne aucun privilège moral sur quelqu’un qui ne l’aurait pas. Mais cela me confère le pouvoir d’expliquer ce que j’ai compris. Et j’ai compris qu’il existe aujourd’hui un large consensus parmi les philosophes et les scientifiques pour dire que les animaux sentients ont un intérêt à ne pas souffrir. J’ai compris que le véganisme est la conséquence morale et pratique de ce constat. C’est aussi un élément formidable pour lutter contre le réchauffement climatique, le gaspillage de l’eau et la perte de la biodiversité. (…) C’est une question morale. C’est une question politique. Et c’est surtout une question sérieuse. Cela signifie qu’un silence un peu gêné ne constitue pas une réponse acceptable. »
Gibert, 2015, p.231
« Chaque fois qu’elle peut sauver ou aider un autre être vivant, quelle que soit son espèce, elle est persuadée d’accomplir l’enseignement du Talmud : ’Celui qui sauve une vie sauve le monde entier’. »
Patterson, 2008, p.210
« Nous devons mettre un terme à la folie dans un monde où la religion alimente la violence, où les universités engendrent l’ignorance, où les médecins détériorent notre santé, où les médias manipulent la vérité, où les banques appauvrissent le monde, où les politiciens manquent de courage pour diriger et où les législateurs discréditent la justice avec des lois qui les arrangent. »
Paul Watson
« Notre message est compris comme une demande de changement qui concerne la société toute entière. Au lieu d’avoir peur de nous affirmer, nous devons avoir le courage de parler pour les animaux exploités et commencer à exprimer ce que nous voulons réellement : ’Nous demandons l’abolition de l’esclavage animal !’ »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.19
« (…) examiner la façon dont se sont produits les grands changements d’attitude dans la société, des changements qui paraissaient à première vue improbables ou irréalistes. Cela commence toujours par quelques individus qui prennent conscience qu’une situation particulière est moralement indéfendable. De prime abord isolés et ignorés, ces pionniers finissent par unir leurs efforts pour devenir des activistes qui révolutionnent les idées et bousculent les habitudes. Ils sont alors le plus souvent ridiculisés ou vilipendés. Peu à peu, cependant, d’autres personnes, initialement réticentes, se rendent compte qu’ils ont raison et sympathisent avec la cause qu’ils défendent. Lorsque le nombre de ces défenseurs atteint une masse critique, l’opinion publique bascule dans leur camp. (…) Pensons à l’abolition de l’esclavage, à la défense des droits de l’homme, au vote des femmes et à bien d’autres évolutions. »
Ricard, 2016, dans Révolutions Animales, p.384
• Prise de conscience
« Nous pouvons détourner le regard, mais le processus continue. »
Oppenlander, 2015, p.186
« Nous devons comprendre que notre intelligence n’est pas faite pour dominer, mais pour aimer. Si nous n’avons pas la compassion, nous sommes l’horreur de la planète. »
Pierre Rahbi
« Depuis quand ’se sentir triste’ à propos d’une tragédie évidente ou ’croire’ en quelque chose rend le monde meilleur ou rend quelqu’un meilleur ? »
Gary Yourofsky
« Nous voulons tous trouver des solutions, mais très peu de gens sont vraiment prêts à les mettre en œuvre. Nous voulons tous que le monde change, mais très peu d’entre nous sont prêts à changer. Les solutions nécessitent un changement et le changement nécessite des sacrifices. (…) Sommes-nous trop attachés au confort que nous procurent la surexploitation, la pollution et le consumérisme ? Nous sommes tous impliqués. Nous sommes tous responsables. »
Paul Watson
« La réalité, c’est ce qui ne disparaît pas quand on arrête d’y croire. »
Philip K. Dick.
« Toutes ces personnes n’arrivent pas à se résoudre à surmonter les obstacles suivants : elles ne disposent pas d’informations correctes ; elles sont constamment exposées à des messages de désinformation, dans les médias et la publicité, et leur médecin renforce lui aussi ces messages erronés ; tous leurs amis et voisins consomment des produits animaux ; elles sont écrasées par le poids émotionnel d’un héritage historique et culturel (…). »
Oppenlander, 2015, p.94
« La plupart des gens pâlissent à la seule idée de devoir argumenter en public, de devoir faire face à l’opposition, voire l’hostilité, d’un groupe entier de personnes. Beaucoup de gens sont inconsistants et ne sont pas capables de résister à la tentation d’un met carné, lesquels sont omniprésents dans notre société. Beaucoup ne connaissent aucun végétarien dans leur entourage et ont peur de l’isolement. (…) les humains sont plus des animaux sociaux que des animaux rationnels. »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.48
• Témoignage de militants
« Je considère le fait d’être devenu végétarien comme la plus grande réussite de ma vie. Je ne prétends pas sauver beaucoup d’animaux de l’abattoir, mais mon refus de manger de la viande est une protestation contre la cruauté… »
Isaac Bashevis Singer
« Elle décida qu’elle ne pouvait probablement rien faire pour sauver ces 100 cochons du camion, ‘mais je pouvais faire quelque chose pour d’autres cochons – je pouvais informer les gens. Je pouvais tenter désespérément de créer un monde où les gens ne mangent pas les cochons, n’exploitent aucun autre animal, humain ou non’. »
Patterson, 2008, p.219
« Ce qu’il y a de plus difficile dans la défense des animaux, dit-il, c’est d’atteindre des gens apparemment gentils, pleins de compassion, qui pourtant sont complices des horribles souffrances animales, mais ne veulent pas y réfléchir sérieusement, ou s’en moquent. »
Patterson, 2008, p.222
« Être témoin peut être douloureux, mais cette douleur doit se transmettre en détermination à agir et en courage : le courage de la compassion. Comme l’a dit Elie Wiesel (…) : ’La neutralité aide l’oppresseur, jamais la victime. Le silence encourage celui qui tourmente, jamais celui qui est tourmenté’. »
Ricard, 2014, p.138
« Nous avons sauvé 6 individus. (…) Je crois que le sauvetage est justifié, surtout quand une vie est menacée. Et c’est le cas pour tous les animaux. Et maintenant on en a sauvé 6. (…) Mais nous savons que pour ces individus, tout a changé. (…) et pendant que l’on fait ça, grâce à l’éducation et à la diffusion de ces images au public, encore plus d’animaux seront sauvés de leur horrible destin. »
Live and let live
« Vous n’avez pas idée du changement dans ma façon de voir toutes les créatures (…), comme je peux librement regarder un daim ou une colombe dans les yeux, comme je me sens frère de toutes les créatures, frère aimant de l’escargot, du ver de terre, du cheval, du poisson ou de l’oiseau. »
Albert Schweitzer, cité dans Patterson, 2008, p.300
« Une vie humaine n’a pas forcément plus de valeur qu’une vie animale. (…) Oui, maintenant je le crois. (…) Parce que l’homme est la pire des espèces. Il n’a peut-être pas le monopole de la cruauté, mais c’est le seul à en avoir conscience. »
Film ALF
« Je ne m’inquiète pas de la manipulation des médias ni des mensonges qu’ils colportent. Que le futur pardonne mes péchés écologiques, car ce sont les seuls qui importent. »
Paul Watson
« Chacune des conférences des Nations unies sur l’environnement, la population et le changement climatique a été un échec. Des discussions, des réunions et encore des discussions. Aucun passage à l’action. »
Paul Watson
« J’ai choisi d’être végane, car je me suis renseignée sur l’élevage industriel et la cruauté envers les animaux, et j’ai soudainement réalisé que je mettais dans mon assiette des êtres qui avaient été vivants et doués d’émotions. Et je ne pouvais plus fermer les yeux. »
Ellen DeGeneres
• Rejet du végane – du véganisme – du militantisme animal
« Nous vivons dans un monde où il est considéré normal de traiter un animal comme un bout de bois, et extrémiste de traiter un animal comme un animal. »
Safran, 2010, p.123
« Pour faire des choses qui importent, il faut commencer par renoncer à faire l’unanimité. »
Paul Watson
« Le végétarien est un objet de moqueries et de sarcasmes. Pendant un repas, on lui propose trois fois de la viande en pouffant. On lui parle constamment de laitue comme si c’était son unique moyen de subsistance. On ironise sur sa vitalité voire sur sa virilité s’il s’agit d’un homme. On lui demande s’il boit tout de même de la colle, même si ça n’a aucun rapport. Incompris, oui. Le végétarien exaspère et on le lui fait sentir. (…) dur, dur d’être végé. Le végétarien court en effet un risque majeur : celui de l’isolement social. »
Caron, 2013, p.134
« Mais il semble inévitable que des gens de ces deux groupes partagent la même table ; et il est tout aussi certain que l’absence de viande dans certaines assiettes déclenchera une discussion. Dans une telle situation, le végétarisme constitue une forme de viande pour les gens qui consomment de la chair : il doit être pris au piège et démembré ; il n’a aucune valeur. La parole végétarienne reçoit le même traitement que la chaire d’un animal. »
Adams, 2016, p.169
« Les systèmes dominants conservent leur domination en nous contraignant à nous conformer à la norme. Témoigner est dévier de la voie de la moindre résistance. (…) être témoin fait mal. Devenir conscient de l’immense souffrance de milliards d’animaux (…) peut éveiller des émotions douloureuses : du chagrin (…) pour les animaux, de la colère envers l’injustice et les tromperies du système, du désespoir face à l’immensité du problème ; la crainte que les autorités et les institutions à qui nous faisons confiance ne soient, en fait, pas dignes de confiance ; et de la culpabilité d’avoir contribué au problème. Se porter témoin signifie choisir de souffrir. (…) »
Joy, 2016, p.159
« L’animalophobie, fruit de l’ignorance et de la vanité, est une absurdité qui n’a plus d’avenir. »
Giesbert, 2016, p.182
« Il n’empêche que le véganisme fait peur. Le véganisme fait chier. Il nous intime de changer nos habitudes (…) et en appelle à notre responsabilité morale. Sa simple existence – et la possibilité qu’il incarne – rend chaque jour l’omnivore un peu plus complice du zoocide qu’il ne veut pas voir. Oui, le véganisme fait ça. »
Gibert, 2015, p.13
« L’éthique animale est présentée comme une activité douteuse, au sujet de laquelle on utilise volontiers une rhétorique sectaire. »
Vilmer, 2008, p.5
« (…) le dénigrement des végétariens s’expliquerait largement par ’la menace d’un reproche moral anticipé’. Le végéphobe n’a pas peur du végétarisme ; il a peur d’être jugé. S’il en veut au végétarien, c’est parce que celui-ci lui donne une piqûre de rappel de sa dissonance cognitive. Sans même ouvrir la bouche, le végétarien force l’omnivore à admettre que consommer des animaux est un choix. »
Gibert, 2015, p.134-135
« Le végétarisme met en cause la légitimité de la claustration et de la tuerie de milliards d’animaux. Par sa simple existence, il rompt l’omerta. Telle est la raison des rires et de la haine végéphobes. (…) Le ridicule réprime sans arguments les idées qui dérangent. »
VeggiePride
« Certains végétariens, souvent les plus isolés, finissent par se résigner et par rentrer dans le rang afin d’être mieux acceptés par leur entourage. »
Barr & Chapman, cités par Gibert, 2015, p.136
« Qu’elle soit lourde ou subtile, la végéphobie va bien au-delà d’une innocente moquerie. Elle impose une norme dominante qui méprise et marginalise certains individus. Il faut la combattre. »
Gibert, 2015, p.136
« On passe alors pour une ’illuminée’ (…) qui n’a rien de plus important à faire que de se battre pour ceux que l’on considère communément comme des objets, des outils, de la nourriture (…). Le plus triste est que ceux qui vous reprochent de perdre votre temps sont souvent ceux qui se délectent de jeux télévisés, d’émissions de divertissement (…). »
Hélayel, 2015, p.15
« (…) c’est aujourd’hui l’exploitation animale qui est extrême par son ampleur et son implacable cruauté, et non pas celui qui la dénonce. »
Hélayel, 2015, p.47
« Bien que j’aie perdu beaucoup d’amis depuis que je travaille au sein du mouvement pour les droits des animaux, j’ai gagné des amis plus nombreux et plus précieux. »
Patterson, 2008, p.217
« Je constate des changements dans la prise de conscience. Il y a de l’espoir. Je n’avais aucun espoir, quand j’étais enfant, et j’ai songé au suicide. J’avais l’impression d’être trop marginale, de savoir au plus profond de mon cœur ce qui était bien, mais sans pouvoir obtenir que quiconque autour de moi le voie. Mais au cours de ma vie, j’ai compris ce que des gens engagés peuvent faire pour abolir l’injustice. Si nous avons la patience d’attendre et que nous persistons, le changement viendra pour de bon. »
Patterson, 2008
« Se focaliser sur les causes psychologiques, c’est négliger les causes sociales déterminant la consommation de viande (…) notamment : législation, subventions à l’élevage, aliments disponibles dans le commerce, menus des restaurants environnants, plats disponibles à la cantine, végéphobie, propagande intense des lobbies de l’élevage et de la pêche, pression familiale, pression du corps médical, diffusion du spécisme par les institutions aux enfants (…) »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.47
Droit
« L’existence même des lois prouve que l’appel à la vertu ne suffit pas à changer profondément le comportement des humains. »
Sarukhanyan & Sigler, 2015, p.51
« Tant que les animaux conserveront cette place de bien appartenant à autrui, ils resteront des esclaves. Tant que les mentalités ne changeront pas, ce statut perdurera. »
Hélayel, 2015, p.231
« Est-ce que les animaux ont des droits ? Malheureusement non, les animaux ce sont des biens meubles. »
Martine Lachance, professeure et chercheure, spécialisée en droit animal, Terriens
« (…) si les animaux ont des droits fondamentaux, il est évident que même un élevage humane viole ces droits. En particulier, il ne faut pas oublier que l’horizon ultime de tout élevage, quel que soit son niveau sur l’échelle de Whole Foods, est une chaîne d’abattoir, ce qui s’accorde mal avec le droit à l’intégrité physique. »
Gibert, 2015, p.30
« L’appel à la compassion, ce n’est pas moi qui m’élèverais contre, mais je ne me fais pas d’illusion : je n’accorde crédit qu’à la contrainte par la loi. Il y a dans la compassion une dimension d’improvisation qui recèle un risque de subjectivisme, et je lui préfère la justice. Quant à la science, si elle peut éclairer l’opinion, inspirer une législation, elle ne saurait en aucun cas fonder le droit. »
Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.138
« Il est important de ne pas confondre égalité de considération et égalité de traitement. Lorsque Singer dit qu’il faut considérer également les intérêts de tous les animaux, cela ne signifie pas qu’il faille les traiter également. ’Une considération égale pour des êtres différents peut mener à un traitement différent et à des droits différents.’ Tous les animaux n’ont pas les mêmes intérêts. Donc considérer également ces intérêts peut impliquer de les traiter différemment, en s’adaptant à chaque être : ’La préoccupation pour le bien-être des enfants qui grandissent aux États-Unis peut exiger que nous leur apprenions à lire ; la préoccupation pour le bien-être des cochons peut ne rien impliquer d’autre que de les laisser en compagnie d’autres cochons dans un endroit où il y a une nourriture suffisante et de l’espace pour courir librement’. »
Vilmer, 2008, p.73
« L’intérêt (ou le droit) à vivre est donc plus grand chez les individus qui possèdent ces qualités, et qui sont alors des personnes, que chez ceux qui ne les possèdent pas. Les personnes sont des ’êtres rationnels et conscients d’eux-mêmes comme des entités distinctes qui possèdent un passé et un futur’. Leur vie n’est pas seulement biologique, elle est aussi biographique . Or, de ce point de vue, les humains ne sont pas tous des personnes (cas marginaux) et certains animaux sont des personnes (les grands singes). »
Goffi (2004) et Cavalieri (2000), cités dans Vilmer, 2008, p.75-76
« Les animaux comme les êtres humains possèdent des droits inviolables, et il devrait être strictement interdit de commettre certains actes à leur égard, même pour satisfaire des intérêts humains ou pour préserver la vitalité d’un écosystème. Les animaux ne sont pas des moyens au service de fins humaines ; ils ne sont pas des serviteurs ou des esclaves des êtres humains (…). »
Kymlicka & Donaldson, 2016, p.14
« Les animaux, tout comme les humains, ce sont des êtres individuels ; ils ont donc le droit de ne pas être torturés, emprisonnés, soumis à des protocoles d’expérimentations médicales, séparés de leurs familles par la force ou abattus parce qu’ils ont mangé trop d’orchidées rares ou parce qu’ils ont altéré leur habitat. (…) les animaux et les êtres humains sont égaux, et non pas maître et esclave, gestionnaire et ressource, tuteur et mineur sous tutelle, ou bien encore créateur et artefact. »
Kymlicka & Donaldson, 2016, p.14
« L’idée de droit inviolable implique en effet que les intérêts les plus fondamentaux d’un individu ne soient pas sacrifiés au nom de l’intérêt supérieur d’autres individus. (…) Par exemple, une personne ne peut pas être tuée pour que des dizaines d’autres humains bénéficient de ses organes, de la moelle de ses os ou de ces cellules souches. »
Kymlicka & Donaldson, 2016, p.35
« Le caractère universaliste des droits de l’homme nous engage à protéger les individus quelles que soient leurs différences physiques, mentales ou culturelles, alors pourquoi ces droits devraient-ils s’arrêter aux frontières de l’espèce humaine ? »
Kymlicka & Donaldson, 2016, p.42
« Les êtres conscients et sentients sont des sois : ils vivent leur propre vie et font l’expérience du monde qui les entoure de façon subjective et singulière. Si l’on veut protéger cette expérience de façon appropriée, il est donc nécessaire d’octroyer aux animaux des droits inviolables. Limiter ces droits aux êtres humains, c’est faire preuve d’arbitraire morale et de ’spécisme’. »
Kymlicka & Donaldson, 2016, p.42
« Qui est mon semblable ? L’humanité n’a pas toujours été considérée comme homogène. Jusqu’où va l’ensemble de mes semblables ? » « C’est la capacité à souffrir qui fonde des droits. (…) Dès lors qu’un individu est capable de pâtir de l’action d’un autre individu, il a des droits naturels. Il a par nature des droits. Et du coup, la considération des devoirs moraux s’élargit au-delà de l’humanité et intègre en son sein tous les animaux capables de ressentir le plaisir et la souffrance. »
Knudsen, 2007
« D’un point de vue moral, seule l’existence de la subjectivité est en mesure de justifier l’attribution de droits inviolables. »
Kymlicka & Donaldson, 2016, p.50
« La question de la douleur et de la souffrance chez les animaux est évidemment une question profondément éthique. Puisque l’homme se veut utilisateur d’une morale, a-t-il le droit de faire souffrir des êtres dont il connaît les capacités biologiques d’éprouver la douleur ? Cette question progresse doucement dans les sociétés occidentales (…). (…) la souffrance infligée aux animaux (…) est devenue un thème important de débats et de préoccupations. (…) toutes ces questions ne pourront être résolues que par la loi, en donnant aux animaux des droits, contraignants pour les humains et même pour ceux des humains qui n’aiment pas les animaux. »
Chapouthier, 2016, dans Révolutions Animales, p.209
« Si passé et présent nous apprennent que certains combats sont longs et difficiles pour parvenir à la reconnaissance de droits au profit de tous, le droit peut et doit être un outil au service de l’animal. La règle de droit, en tant que norme de régulation de la société, permet de traduire juridiquement ce que la science a démontré : la sensibilité de l’animal et, dès lors, l’obligation pour l’homme de le respecter et de le protéger. (…) Dès lors, il faut une application effective des sanctions en cas d’atteinte portée à l’animal et une transcription juridique de la dimension éthique permettant la prise en compte du bien-être animal. »
Falaise, 2016, dans Révolutions Animales, p.547
Économie – lobbies
« (…) l’industrie agroalimentaire exerce une censure tacite, mais hermétique, s’assurant qu’aucune image choquante ne sorte de ses enceintes de torture. Aujourd’hui, dans les pays riches, les animaux que l’on voit ne sont pas ceux que l’on mange. »
Ricard, 2014, p.67
« Tout est fait pour que le consommateur soit maintenu dans l’ignorance. (…) les responsables de ces entreprises interdisent systématiquement l’accès de leurs locaux (…), et veillent à ce que leurs usines soient gardées comme des camps militaires hautement sécurisés. »
Ricard, 2014, p.70-71
« (…) un dirigeant de la firme américaine Wall’s Meat déclarait récemment : ’La truie reproductrice devrait être conçue comme un élément précieux d’équipement mécanique dont la fonction est de recracher des porcelets comme une machine à saucisses, et elle devrait être traitée comme telle.’ »
Ricard, 2014, p.112
« La logique du profit a toujours contribué à instrumentaliser les animaux. »
Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.246
« (…) il n’est plus possible d’évaluer cette souffrance animale sous le seul angle économique et sanitaire parce qu’elle est devenue désormais un problème de société qui intéresse les consommateurs et les citoyens. »
Conclusion de l’INRA, dans Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.247
« C’est au milieu du XIXe siècle que la zootechnie, la science de la production animale, a vu le jour en France ; une doctrine nouvelle qui va décider, dans la foulée de la révolution industrielle, de transformer les encombrants auxiliaires de travail que sont alors les animaux de ferme en producteurs de richesses. Autrement dit, la zootechnique va s’assurer des moyens d’optimiser les fonctions biologiques de l’animal, le rendement va devenir l’objectif et le zootechnicien l’ingénieur des machines vivantes. Cette tendance explosera ensuite dans les années 1960, sous l’impulsion des banques et des industries agroalimentaires. Dès cette époque, on voit apparaître les élevages en batterie (…). C’est la vision du travail développé par le taylorisme. »
Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.247
« (…) ils oublient de signifier que les escargots de Bourgogne sont le plus souvent turcs, que l’andouille bretonne est parfois faite avec du boyau coréen et du porc polonais et que le jambon d’Aoste est chinois ou vietnamien. Qu’importe, ils sont conditionnés en France. L’emballage made in France fait illusion. »
Luneau, 2015, p.5
« Nous vivons une époque où le mensonge économique est roi. Une époque où les mots se vident de sens, où les origines des aliments s’effacent au profit de l’image que l’on veut nous vendre d’eux. »
Luneau, 2015, p.6
« L’industrie agroalimentaire et la grande distribution s’ingénient à inventer une histoire à l’aliment qu’ils nous vendent. Peu à peu, son origine réelle, les champs, les étables, les hommes et les femmes de la terre, les saisons, la mort des animaux les métiers de bouche s’estompent au profit d’une représentation mentale de la denrée ; représentation savamment concoctée par le marketing. Cette représentation n’a plus de lien avec le réel, mais entretient un fantasme visant à berner les gens. »
Luneau, 2015, p.6
« (…) il y a des décennies que le commerce agroalimentaire ne sert plus le client, mais la Bourse. »
Luneau, 2015, p.6
« Le transfert d’embryon date des années 1990 et s’étend lui aussi de plus en plus. Son avantage : gagner du temps ! On récupère les œufs fécondés par une insémination avant la nidation dans l’utérus : par exemple, chez une vache de grande qualité, on peut récolter une bonne vingtaine d’œufs fécondés. On les congèle et on les réimplante dans des ’vaches porteuses’ sans grand caractère qui, au terme de leur grossesse, donnent autant de veaux de grande qualité. Et la femelle donneuse n’est pas fatiguée par une grossesse ; d’où le succès du transfert d’embryons pour les juments de compétition qui continuent de courir pendant que leurs poulains grandissent dans d’autres ventres. Autre formule : on achète des embryons pour se constituer tout de suite un troupeau homogène. »
Luneau, 2015, p.40
Politique
« En ce début du XXIème siècle, les institutions européennes sont celles qui portent les plus lourdes responsabilités dans ce désastre, en finançant massivement ces filières avec l’argent de nos impôts et en encourageant les pratiques les plus cruels, tout en prétendant agir pour le bien-être animal. »
Hélayel, 2015, p.314
« (…) la plupart des animaux que nous exploitons, tuons et consommons ont des émotions, des préférences, des intérêts. Ils ont une vie qui leur importe. Il serait temps de prendre la mesure de nos responsabilités morales. (…) Une société peut changer. Une société peut réformer ses institutions et faire évoluer ses lois. Dans un cadre démocratique, c’est ce qu’on appelle faire de la politique. »
Gibert, 2015, p.63
« (…) l’industrie agroalimentaire avait franchi la ligne rouge, en faisant que des pressions politiques s’exercent sur la formulation des recommandations nutritionnelles officielles, alors que celles-ci devraient être des conseils dispensés de façon aussi neutre et objective que possible, sur la base des données scientifiques disponibles. »
Singer & Mason, 2015, p.22-23
« (…) il est important de noter que les causes justes ne l’emportent pas grâce à la seule validité d’arguments éthiques. »
Veginfo, édition 81
Religion
« Le Christ est avec les bêtes avant d’être avec nous. »
Fiodor Dostoïevski
« Il ne voit aucun moyen pour le Messie de sauver le monde tant que continue cette injustice faite aux animaux. Il se dit : ’Quand on égorge n’importe quelle créature vivante, on égorge Dieu’. »
Yoineh Meir
« Le traitement qu’inflige l’homme aux créatures de Dieu ridiculise tous ses idéaux et son soi-disant humanisme. »
Patterson, 2008, p.258
« Pourquoi un Dieu de compassion accepterait-il un tel sacrifice ? »
Patterson, 2008, p.263
« Comment espérer recevoir la grâce de Dieu si on contribue à faire tuer des êtres vivants, privant ainsi des âmes de leur corps ? »
Patterson, 2008, p.264
« Comment servir Dieu si on laisse égorger ses créatures ? Comment espérer la miséricorde divine si on verse le sang tous les jours, si on traîne à l’abattoir des bêtes innocentes, en leur causant d’atroces souffrances et en abrégeant leur vie de plusieurs jours ou même de plusieurs années ? Comment croire que Dieu se montrerait compatissant envers quelqu’un qui arracherait un poisson à la rivière et l’observerait en train de suffoquer, accroché à un hameçon ? »
Patterson, 2008, p.265
« Dieu n’a pas besoin de louanges (…), mais les pigeons attendent chaque jour qu’on les nourrisse dès le lever du soleil. Il n’y a pas de meilleur moyen de servir le créateur que d’être bon pour ses créatures. »
Patterson, 2008, p.272
« 130 ans plus tôt, l’Église resta silencieuse sur le commerce des esclaves parce que ce n’étaient que des Noirs. 50 ans plus tôt, l’Église resta silencieuse parce que ce n’étaient que des Juifs. Aujourd’hui, l’Église reste silencieuse parce que ce ne sont que des animaux. »
Patterson, 2008, p.312
« (…) le statut de l’animal dans les trois grandes religions monothéistes est relativement similaire et se résume en un dilemme. En tant qu’il a été créé pour l’homme, l’animal est inférieur et exploitable, notamment pour se nourrir, se vêtir, se divertir et faire de la recherche. Mais en tant qu’il a été créé par Dieu, il mérite également un respect particulier : l’homme doit être bienveillant à son égard et ne pas le faire souffrir inutilement. »
Vilmer, 2008, p.106
« Le bouddhisme interdit en principe de tuer l’animal, et parle de meurtre : ’L’assassinat d’un animal est une atteinte à l’harmonie universelle’. »
Dalaï-Lama, cité dans Vilmer, 2008, p.107
« Bien entendu, la Genèse a été composée par un homme, pas par un cheval. »
Milan Kundera, cité dans Patterson, p.33
« Selon la Torah : ’Il est interdit d’infliger de la douleur à toute créature vivante. Au contraire, il est de notre devoir de soulager la douleur de toute créature.’ Dans le Talmud, on lit également : ’Une grande importance est attachée au traitement humain des animaux.’ Selon certains spécialistes de la Torah, Dieu n’aurait donné la permission aux hommes de manger de la viande, à la suite du Déluge, qu’en raison de leur faiblesse, mais l’idéal serait qu’ils soient végétariens. Comme le rabbin Bonnie Koppel, qui a déclaré : Il ne fait aucun doute que l’idéal, selon la Torah, est le végétarisme. »
Ricard, 2014, p.27
« (…) offrandes sanglantes qui (…) ne sauraient réjouir des divinités censées être pleines de bienveillance. »
Ricard, 2014, p.34
• Les différentes religions
Christianisme
« Quand le cœur est authentiquement ouvert à une communion universelle, rien ni personne n’est exclu de cette fraternité. (…) Le cœur est unique, et la même misère qui nous porte à maltraiter un animal ne tarde pas à se manifester dans la relation avec les autres personnes. Toute cruauté sur une quelconque créature est ’contraire à la dignité humaine’. (…) Le catéchisme rappelle avec fermeté que le pouvoir de l’homme a des limites et qu’’il est contraire à la dignité humaine de faire souffrir inutilement les animaux et de gaspiller leurs vies’. »
Pape François, Lettre encyclique Laudato si’ (loué sois-tu) sur la sauvegarde
de la maison commune, 24 mai 2015, paragraphes 92 et 130
« Saint-François d’Assise, connu pour sa compassion envers les animaux, demandait ’à tous les frères du monde qu’ils respectent, qu’ils vénèrent et qu’ils honorent tout ce qui vit ; plutôt, tout ce qui existe.’ »
Ricard, 2016, dans Révolutions Animales, p.382
« De nos jours, le théologien et prêtre anglican Andrew Linzey (…) a publié plusieurs ouvrages dans lesquels (…) il propose d’accorder de véritables droits aux animaux. Dans Animal Rights (…), il n’hésite pas à remettre en question l’interprétation habituelle de la Genèse : les hommes ont cédé à une sorte d’idolâtrie, s’imaginant que Dieu s’intéressait avant tout à l’espèce humaine. C’est d’une absurdité confondante. Pourquoi Dieu a-t-il créé la guêpe ? Certainement pas pour notre usage. Et les dinosaures ? Comment aurions-nous pu les exploiter ? Pour ma part, je trouve fort rassurant que Dieu ait d’autres soucis. »
Ricard, 2016, dans Révolutions Animales, p.382
Judaïsme
« Au début du XXe siècle, Isaac Kook, premier grand rabbin de Palestine, estime que Dieu aime toutes les créatures, qu’il a originellement destiné l’homme à manger des végétaux, que l’abattage est un acte honteux et qu’il est immoral d’arracher la laine aux moutons et de prendre le lait destiné aux veaux. Pour lui, le végétalisme est un devoir*. Jonathan Sacks, grand rabbin des congrégations juives du Commonwealth britannique a adopté le régime végétarien, ainsi que David Rosen, ancien grand rabbin d’Irlande et président d’honneur de la Communauté juive végétarienne internationale (…). »
Ricard, 2014, p.40
* Larue, R. (2015), Le végétarisme et ses ennemis, PUF, p.89
Islam
« Dans Les animaux en Islam, l’érudit Al-Hafiz Basheer Ahmad Masri met en exergue les enseignements de l’islam qui incitent à la compassion envers les animaux. Il cite notamment le prophète Mohammed : ’Celui qui a pitié (même) d’un moineau et épargne sa vie, Allah sera miséricordieux envers lui le jour du Jugement Dernier.’ Concernant la chasse et les sports de divertissement : ’Il est rapporté que le Prophète a dit : ’Ne faites pas de quoi que ce soit qui possède la vie une cible’, et ’Le Messager de Dieu a interdit d’inciter les animaux à se battre entre eux.’ Le grand mufti de Marseille, Soheib Bencheikh, estime que le sacrifice d’un mouton à l’occasion de l’Aïd-el-Kébir ’n’est ni un pilier de l’islam, ni une obligation majeure comparable à la prière ou au jeûne du Ramadan’. Il précise en outre que le droit musulman permet de remplacer ce sacrifice par ’un don fait dans un pays où les habitants ne mangent pas à leur faim, ce qui est plus conforme à l’esprit du partage que comprend cette pratique’. (…) Les soufis préconisaient le végétarisme, surtout en période de retraite, comme purification du corps et de l’âme (…). »
Ricard, 2014, p.41-42
Hindouisme
« J’affirme que plus une créature est impuissante, plus elle a droit à être protégée par l’homme de la cruauté de l’homme. »
Gandhi, 1982, Autobiographie ou Mes expériences de vérité, Stock, p.230
Bouddhisme
« Les pratiquants de la Voie doivent s’abstenir de viande, car en manger est source de terreur pour les êtres. »
Soutra de l’entrée à Lanka, Bouddha Shakyamouni
« (…) dans le Soutra du Grand Parinirvana, le Bouddha dit : ’Manger de la viande détruit la grande compassion’ et conseille à ses disciples de s’éloigner de la consommation de viande ’tout comme ils s’écarteraient de la chair de leurs propres enfants’. De nombreux maîtres tibétains ont également condamné la consommation de chair animale (…). »
Ricard, 2014, p.54
« (…) le moine bouddhiste Matthieu Ricard n’hésite pas à donner à cette tuerie le nom de zoocide. »
Gibert, 2015, p.11
Éducation
• Éducation des enfants
« Nombre d’enfants ne s’habituent à consommer de la viande qu’à la suite de l’insistance de leurs parents. »
Ricard, 2014, p.69
« Mais souvent, les parents ont gain de cause et les enfants s’habituent. On s’habitue à tout. La banalisation de la cruauté, la désensibilisation face à la souffrance d’autrui, la distanciation qui soustrait l’individu au spectacle des souffrances dont il est la cause directe ou indirecte et la dissociation morale entre certaines activités nuisibles et le reste de notre existence permettent aux hommes de perpétrer ce que leur conscience réprouve sans pour autant se détester eux-mêmes. »
Ricard, 2014, p.85
« Le spécisme commence dès l’enfance. (…) certaines espèces sont mignonnes, d’autres pas. Certaines se caressent, d’autres se mangent. Les livres d’enfants présentent en général un tableau idyllique des animaux de ferme, qui vivent librement dans les prés et se roulent dans la paille avec leurs petits. (…) Les livres ne représentent jamais des animaux de ferme se faire marquer, castrer, débecquer ou abattre. »
Vilmer, 2008, p.49
« On ne fait pas de mal aux membres de la famille. On ne fait pas de mal aux amis ni aux inconnus. On ne sait même pas de mal aux meubles tapissés. Le fait que je n’ai jamais songé à inclure les animaux dans cette règle n’en faisait pas pour autant des exceptions. Cela faisait tout simplement de moi un enfant, ignorant des arcanes du monde. Mais un jour, j’ai perdu cette ignorance, et des ce moment-là j’ai dû changer de vie. »
Safran, 2010, p.18
« Nourrir mon enfant n’est pas la même chose que me nourrir : c’est plus important. C’est important parce que la nourriture est importante (…), et parce que les histoires que l’on sert en même temps que la nourriture sont importantes. Ces histoires resserrent les liens de notre famille, et relient notre famille aux autres. Quand on raconte des histoires sur la nourriture, on se raconte nous-mêmes – nos origines et nos valeurs. (…) La nourriture remplissait deux fonctions : elle nourrit et elle vous aide à vous souvenir. (…) Les histoires établissent des récits et les récits instaurent des règles. »
Safran, 2010, p.24
« Si ma femme et moi imposons à notre fils un régime végétarien, il est ne mangera pas le plat unique de son arrière grand-mère, il est 9:00 parce que là ça va jamais l’expression unique et directe de son amour, ne songera peut-être jamais à elle en temps que Plus Grande Cuisinière De Tous Les Temps. L’histoire primordiale de ma grand-mère, l’histoire primordiale de notre famille devra changer. »
Safran, 2010, p.29
« Le fait de consommer ou pas des animaux et la façon dont nous les mangeons touche à quelque chose de profond. »
Safran, 2010, p.47
« On pourrait croire que la première censure à laquelle nous sommes confrontés dans notre vie concerne le sexe. Faux. Elle concerne la condition animale. (…) Même la finitude humaine est plus facile à expliquer à un enfant que la tranche de jambon dans l’assiette. »
Caron, 2013, p.125
« Si dès son enfance on en consomme à tous les repas, à plus forte raison à l’école, il est évident que l’on développe spontanément la certitude que cette alimentation est la plus saine. »
Caron, 2013
« la consommation de viande relève d’un choix surdéterminé socialement : on commence à consommer de la viande avant d’être en mesure de comprendre qu’il s’agit de chair animale. On nous enseigne ensuite le conformisme et l’identification à notre gastronomie (…). Enfin, la réalité de l’élevage et de l’abattage, prix à payer pour obtenir de la viande, est dissimulée. »
Les Désobéissants, 2014, p.18
« La haine, sous sa forme la plus pure, est un comportement appris. »
Yourofsky
« Presque tout ce que nous faisons chaque jour – toutes les décisions que nous prenons – nous est dicté par notre culture : ce que nous avons appris, ça donc quelqu’un nous a dit que c’était acceptable ou nécessaire. »
Oppenlander, 2015, p.22
« (…) lorsque les enfants demandent d’où viennent les hot dogs, il est peu probable d’entendre les parents répondre : ’Eh bien mon chéri, tout d’abord il a fallu tué un mignon petit cochon rose, puis on a coupé et haché une partie de ses pattes arrières et de son derrière. Et avant ça, le petit cochon a vécu dans des conditions horribles et a été maltraité, on l’a fait avancer en lui donnant des chocs électriques avec un aiguillon’ (…). »
Oppenlander, 2015, p.177
« Vous avez été programmé pour que cela ne vous touche pas. Conditionnés pour être de bons petits consommateurs de chair animale tout au long de votre vie. (…) Je veux juste que vous repreniez contact avec votre conscience. La conscience que vous aviez quand vous étiez jeune, innocents et non corrompus par les mensonges de la société. »
Yourofsky, le discours des excuses
« Enfants, nous avons à peu près tous cru que la ferme était un endroit idyllique où les vaches pouvaient paître librement dans les champs, leurs petits veaux venant, à leur guise, se blottir contre elles; où les cochons pouvaient s’amuser dans les mares de boue et se reposer paisiblement à l’ombre des arbres; et où les poules, après avoir picoré à leur goût, s’offraient un bain de poussière et pondaient à leur rythme des œufs qu’elles pouvaient couver jusqu’à ce que leur éclosion donne lieu à l’apparition d’adorables petits poussins, sous le regard protecteur d’un fermier bienveillant. On nous a présenté des images d’une étable accueillante, fraîche l’été et bien chauffée l’hiver, où les animaux non humains étaient heureux et épanouis toute leur vie durant, en faisant bien attention de ne pas illustrer le passage de cette vie bucolique à l’assiette. Même une fois l’âge adulte atteint, plusieurs d’entre nous conservent, avec l’aide de la publicité entourant les produits d’origine animale, cette représentation idéalisée de la vie qui est offerte aux animaux que nous mangeons. »
Giroux, 2011, p.130
« Ce n’est pas qu’une question de droit des animaux. Il s’agit des responsabilités humaines. Apprendre à un enfant à ne pas marcher sur une chenille est aussi précieux pour l’enfant que pour la chenille. »
John Robbins
« On nous apprend enfant qu’il y a des espèces importantes, et d’autres que l’on peut écraser, enfermer, exploiter, tuer, manger, utiliser, disséquer, éviscérer, exhiber… »
Hélayel, 2015, p.17
• Information et éducation des adultes
« Un homme libre est avant tout un homme qui sait. ’La révolte est le fait de l’homme informé’. »
Camus, cité dans Caron, 2016
« L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde. »
Nelson Mandela
Éthique animale
« Comment, sur l’ensemble de la planète et au fil des siècles, les humains ont-ils opéré le tri entre les animaux qu’ils faisaient entrer dans le cercle familial et ceux qu’ils envoyaient à l’abattoir ? Sur quels critères nous appuyons-nous pour déterminer qui seront les happy few logés et nourris gratis et les sad many voués à crever en silence et à remplir nos estomacs ? Mystère. »
Caron, 2013, p.68
« L’Homme est la seule créature qui consomme sans produire. Il ne donne pas de lait, il ne pond pas d’oeufs, il est trop débile pour pousser la charrue, bien trop lent pour attraper un lapin. Pourtant le voici le suzerain de tous les animaux. Il distribue les tâches entre eux, mais ne leur donne en retour que la maigre pitance qui les maintient en vie. Puis il garde pour lui le surplus. »
Orwell, 1981, p.12
« Il n’y a pas deux éthiques, l’une animale, l’autre humaine, il y a éthique ou il n’y a pas éthique. »
Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.95
« Le premier principe est que nous sommes obligés moralement de ne pas imposer de souffrances inutiles aux animaux. »
Francione & Charlton, 2015, p.11
«On n’a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains. On a un cœur ou on n’en a pas. »
Alphonse de Lamartine
« (…) nous devrions être extrêmement reconnaissants envers ces plus faibles que nous avons exterminés par milliers de milliards. Ils ont donné leur peau, leur chair, leur force, leur intelligence pour nous nourrir, nous vêtir, nous réchauffer, nous transporter, nous soigner, pour tracter ou porter à notre place de lourdes charges, ils ont été sacrifiés pendant les guerres pour permettre à quelques-uns de protéger leur territoire (…) Il est temps non pas de payer notre dette (elle est bien trop lourde), mais de cesser de l’amplifier. (…) Ouvrons notre esprit au seul vrai progrès de l’humanité : celui de l’intelligence du cœur. »
Aymeric Caron
« Manger des animaux est au même niveau moral qu’abuser des enfants. C’est la même chose. Les animaux comme les enfants attendent de nous une protection. Nous devrions les protéger. »
Morrissey
« L’altruisme et la compassion véritables ne devraient pas connaître de barrières. »
Ricard, 2014, p.32
« (…) dans toutes les situations où il n’y a réellement aucun choix, on peut admettre qu’il soit acceptable moralement d’utiliser un animal à la condition communément acceptée qu’on ne leur impose aucune souffrance inutile. »
Francione & Charlton, 2015, p.74
« Quels seraient vos sentiments, si le jour de votre naissance, quelqu’un d’autre avait déjà planifié la date de votre exécution ? Voilà ce que c’est qu’être une vache, un cochon, un poulet ou une dinde sur cette planète. »
Gary Yourofsky
« Un seul oiseau est en cage et la liberté est en deuil. »
Jacques Prévert
« Je ne suis pas devenu végétarien pour ma santé, je le suis devenu pour la santé des poulets. »
Isaac Bashevis Singer
« La grandeur d’une nation et ses progrès moraux peuvent être jugés de la manière dont elle traite les animaux. »
Gandhi
« Partout dans l’élevage intensif, la quantité de souffrance au mètre carré met l’empathie humaine à rude épreuve. »
Gibert, 2015, p.118
« (…) s’il y a incertitude sur le fait que notre action puisse causer un grave préjudice, nous devrions laisser le bénéfice du doute à l’être à qui nous risquons de causer du tort. »
Singer & Mason, 2015, p.264
En parlant des animaux : « Ce sont des produits qui sont jugés selon leur productivité. (…) il n’est éthiquement pas justifiable de les exploiter de la sorte. »
Live and let live
« Toute vie doit être respectée et épargnée lorsque c’est possible, et lorsque cette vie est en capacité de profiter d’elle-même. »
Aymeric Caron
« Le véganisme est-il une question de ’choix’ ? Non, sauf si vous pensez que nous avons moralement le droit de choisir d’exploiter les êtres vulnérables à des fins frivoles telles que le plaisir gustatif. »
Gary L. Francione
« Le fait d’enfermer dans une cage des animaux libres et fiers est l’un des procédés les plus abominables de la colonisation. »
Aragon
« La libération animale présente donc une rupture dans la tradition dans la mesure où elle questionne directement l’autorisation qu’on s’octroie d’user de la vie d’autres êtres vivants pour satisfaire nos besoins propres d’une façon qui inflige douleur et souffrance, d‘ailleurs le plus souvent pour nous assurer de produits non vitaux à nos intérêts. »
Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.19
« L’idée est simple : ’vous n’existez pas pour moi, et je n’existe pas pour vous. Et à chaque fois que vous me réduisez à une commodité, pour faire avancer vos buts et vos objectifs, vous violez mes droits.’ »
Live and let live
« On ne réglemente pas la torture, on l’abolit. »
Hélayel, 2015, p.214
« Si à l’époque de l’esclavage humain, on s’était contenté de dénoncer les conditions de vie des esclaves et qu’on s’était limités à se battre pour qu’ils aient des chaînes plus longues, des paillasses moins sales et des coups de fouet moins fréquents, cette sorte d’esclavage existerait toujours. »
Hélayel, 2015, p.222
Témoignage d’une grand-mère juive mourant de faim dans la période de l’après-guerre, à qui un fermier était allé chercher un morceau de viande afin de le lui donner :
« – Il t’a sauvé la vie.
– Je ne l’ai pas mangé.
– Tu ne l’as pas mangé ? (…) parce que ce n’est pas casher ?
– Évidemment !
– Pas même si ça te sauvait la vie ?
– Si plus rien n’a d’importance, il n’y a plus rien à sauver. »
Safran, 2010, p.30
« Pourquoi un homme en rut aurait-il moins le droit de violer un animal qu’une personne affamée d’en tuer un pour le manger ? »
Safran, 2010, p.122
À propos des abolitionnistes (par exemple Regan et Francione) : « Ce qui leur pose véritablement problème n’est pas la douleur de tel ou tel animal que l’on élève, que l’on chasse ou sur lequel on expérimente, c’est le fait même qu’on l’élève, qu’on le chasse et qu’on l’utilise pour des expériences. (…) ’(…) notre but n’est pas d’élargir les cages, mais de faire qu’elles soient vides’. »
Regan (1992), cité dans Vilmer, 2008, p.79
« (…) se contenter de rendre plus « humaines » les conditions de vie et de mort n’est qu’une échappatoire pour se donner meilleure conscience tout en poursuivant le massacre (…). Tuer un être sensible sans nécessité n’est pas davantage acceptable dans les champs que dans des usines à viande. »
Ricard, 2014, p.137
« L’argument de base est simple. S’il est possible de vivre sans infliger de souffrances non nécessaires aux animaux, alors nous devrions le faire. »
Gibert, cité dans Ricard, 2014, p.391
« (…) nous ne croyons pas réellement que l’absence d’une grande capacité à raisonner suffit à justifier la transformation en viande d’un être sentient. »
Auteur inconnu
« Nombre de penseurs appellent à respecter la vie avant toute autre considération, c’est-à-dire à laisser la vie des autres êtres suivre son cours jusqu’à son terme naturel. Des humains aux grands singes, en passant par les oiseaux, les insectes, les poissons et les mammifères marins, beaucoup d’espèces utilisent leurs différentes facultés pour constituer des cultures qui leur sont propres, ce qui est la meilleure façon, pour chacune d’elle, de survivre et d’être « sujets » de leur vie. C’est cette diversité que nous devrions reconnaître et respecter, tout en appréciant pleinement les qualités particulières qui sont les nôtres. Nous pouvons donc faire bien mieux. L’altruisme et la compassion véritables ne devraient pas connaître de barrières. (…) La compassion, en particulier, s’adresse à toutes les souffrances et à tous ceux qui souffrent. Celui qui est empreint de véritable compassion ne peut pas infliger de souffrance à d’autres êtres sensibles. Un nombre croissant d’entre nous ne se contentent plus d’une éthique restreinte au comportement de l’homme envers ses semblables et estiment que la bienveillance envers tous les êtres n’est pas un ajout facultatif, mais une composante essentielle de cette éthique. Il nous incombe à tous de continuer à favoriser l’avènement d’une justice et d’une compassion impartiales envers l’ensemble des êtres sensibles. La plupart des souffrances que nous infligeons aux animaux n’ont rien d’inéluctable. Tant que nous pensons que la valeur intrinsèque des ’autres’ sensibles que sont les animaux est négligeable, nous ne les respecterons pas en eux-mêmes et pour eux-mêmes et continuerons à les instrumentaliser au service de nos désirs et de nos intérêts. À ceux qui objectent que ce sont là les lois de la nature et que les animaux eux-mêmes se sont toujours dévorés les uns les autres, on peut répondre que nous sommes sensés avoir évolués depuis les époques considérées comme barbares, en devenant plus pacifiques et plus humains. (…) Il importe de se rappeler également que la violence n’est pas plus une loi de la nature que la bienveillance. Il importe donc de transformer la perception que nous avons des autres espèces de la biosphère et d’établir avec eux un mode de ’coexistence respectueuse’. »
Ricard, 2016, dans Révolutions Animales, p.384
• Responsabilité de l’humain
« Chaque jour, chacun d’entre nous doit faire certains choix et, au final, doit accepter la responsabilité de toutes les conséquences de ses décisions. Il en va donc, semble-t-il, de notre devoir à tous que de faire les choix les plus informés possible. »
Oppenlander, 2015
« (…) le fait qu’une chose soit naturelle ou qu’elle ait toujours existé ne nous dit rien de sa valeur morale. (…) Après tout, les tsunamis, les virus et la violence sont on ne peut plus naturels. »
Gibert, 2015, p.27
« La question n’est pas ’ Allez-vous bien digérer ce cheeseburger ?’ ni ’Vos ancêtres en auraient-ils mangé ?’, mais bien plutôt ’Est-ce moralement légitime ?’, ’Devriez-vous le commander ?’ »
Gibert, 2015, p.27
« La qualité et la quantité de plaisir gustatif n’enlèvent rien à la cruauté de l’agent ou à l’illégalité morale de l’action. »
Gibert, 2015, p.37
« (…) il n’y a aucune différence entre tuer ou faire tuer. Faire tuer est peut-être même pire, car cela permet un certain silence de la conscience. »
Hélayel, 2015, p.55
« La rationalisation des méthodes d’élevage a entraîné un profond bouleversement de la production animale. Dès les années 1970, les industriels ont financé des études pour modifier le génome des animaux et augmenter la production de lait et de chair. À présent que la science confirme que ces ’machines’ sont intelligentes et vulnérables, à quoi tout cela doit-il nous engager ? »
Révolutions Animales, 2016, p.333
• Justice
« Ce n’est pas votre droit, basé sur VOS traditions, VOS coutumes et VOS habitudes, de bafouer LEUR liberté afin de leur faire du mal, de les asservir et de les tuer. Ce n’est pas une histoire de droit. C’est une injustice. »
Gary Yourofsky
« Mon plaisir gustatif ne pouvait justifier l’exploitation animale. Il fallait poser des limites à mon égoïsme. »
Gibert, 2015, p.163
« Et la question n’est pas de savoir si on est ’pour ou contre’ le véganisme. La question n’est pas de savoir si vous êtes capable d’arrêter les rillettes ou le foie gras. Elle n’est pas non plus celle de votre vertu individuelle ou de votre pureté spirituelle. Non, la question est ailleurs. C’est une question de principe – et de justice. »
Gibert, 2015, p.232
« Il nous incombe à tous de continuer à favoriser l’avènement d’une justice et d’une compassion impartiales envers l’ensemble des êtres sensibles. »
Sermon du troisième dimanche de l’Avent, 1908, cité dans Ricard, 2014, p.394
« Singer, lui, n’aime pas les animaux, de la même manière qu’il ne s’agit pas d’aimer les Noirs ou les femmes pour combattre le racisme et le sexisme. Il s’agit d’une exigence de justice. »
Vilmer, 2008, p.93
« Avez-vous remarqué que la majorité des gens ne se rangent jamais d’abord du côté de la justice ? Et nous avons l’audace de dire que les animaux sont stupides et sales. Alors, pourquoi c’est toujours un petit groupe de gens qui doivent convaincre les masses que c’est mal d’asservir, de discriminer contre ou de tuer des êtres innocents ? La réponse est assez simple. Technologiquement, nous sommes brillants. Éthiquement, nous sommes au même niveau que les parasites, nous sommes une espèce malade et tordue, une erreur. »
Yourofsky, le discours des excuses
« Héros du véganisme ? (…) nous ne réalisons souvent pas que nous sommes tous, chaque jour, à travers notre alimentation, en train de nous engager pour plus de justice. »
Veginfo, édition 81
• Égalité
« Rien ne prouve que l’homme soit plus important qu’un papillon ou qu’une vache. »
Isaac Bashevis Singer, cité dans Giesbert, 2014, p.13
« Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres. »
Orwell, cité dans Safran, 2010, p.38
« N’est-il pas grand temps de reconnaître que, dans la souffrance, comme dans cette intime conviction d’avoir le droit de vivre, nous, animaux non humains comme humains, qui partageons par nos sens la perception de cette terre, nous sommes tous égaux ? »
Hélayel, 2015, p.19
« J’ai découvert que dans la souffrance, nous sommes tous égaux. Et dans leur capacité à souffrir, un chien est un cochon, est un ours… est un garçon. »
Philip Wollen
Oppression, esclavage
• Oppression
« Notre modèle d’oppression des animaux s’est toujours appliquée aux ethnies ou aux catégories d’humains que notre espèce a systématiquement bestialisées quand elle avait l’intention de les ’génocider’ ou de les réduire en esclavage. »
Giesbert, 2016, p.125
« (…) Je crois que le spectacle que l’homme se donne à lui-même dans le traitement des animaux lui deviendra insupportable. Tous ces débats dont nous parlons en sont le signe annonciateur. Ce n’est plus supportable. Si vraiment on vous mettait tous les jours devant les yeux le spectacle de cet abattage industriel, que feriez-vous ? (…) Il faudra donc, peu à peu, réduire les conditions de la violence et de la cruauté envers les animaux, et, pour cela (…) aménager les conditions de l’élevage, de l’abattage, du traitement massif, et de ce que j’hésite (…) à appeler un génocide, là où pourtant le mot ne serait pas si inapproprié. »
Jacques Derrida, cité dans Giesbert, 2014, p.142
« Je veux ici plaider la cause d’une classe particulière de travailleurs et de salariés : classe nombreuse, car ses membres se comptent par millions ; classe misérable, car pour obtenir de quoi ne pas mourir de faim, ils sont assujettis au travail le plus dur, à la chaîne, et sous le fouet ; classe qui a d’autant plus besoin de protection qu’elle est incapable de se défendre elle-même (…) je veux parler des animaux (…) »
Charles Gide, cité dans De Fontenay, E. (2016). Révolutions Animales, p.514
• Esclavagisme
« La rhétorique des professionnels de l’exploitation animale d’aujourd’hui est tout à fait similaire à celle des esclavagistes d’hier. Ces derniers écartaient les visiteurs des plantations en expliquant que, n’étant pas experts en la matière, ils auraient une fâcheuse tendance à réagir de façon émotionnelle et à ne pas comprendre les enjeux d’une telle pratique. Ils invoquaient également une compassion profonde pour leurs esclaves, dont la loyauté et le dévouement étaient soulignés, et ils insistaient sur le fait qu’après tout, ces esclaves étaient mieux traités ici que laissés à eux-mêmes dans la jungle. Par ailleurs, ils mettaient en garde contre cette tendance de l’homme civilisé et sentimental à juger la situation de l’esclave selon ses propres critères : l’esclave en question n’étant pas comme lui, on ne peut postuler qu’il souffre et ressent de la même manière que lui. Enfin, ultime argument, l’esclavage était, paraît-il, une nécessité économique. »
Vilmer, 2008, p.46
« Vous ne pensez quand même pas que les esclaves sont bien traités, quand même ? Vous pensez vraiment que les blancs étaient gentils quand ils ont amené les noirs en bateau ici ? Vous ne pensez pas que les nazis étaient gentils quand ils ont fait marcher les Juifs et les gitans dans les chambres à gaz quand même ? »
Yourofsky
« D’après Olivier Grenouilleau, (…), quatre éléments principaux permettent de le définir :
-
l’esclave est un ’autre’ ;
-
l’esclave est un homme possédé par un autre ;
-
l’esclave est toujours ’utile’ à son maître ;
-
l’esclave est un homme en sursis.
Remplacez le mot ’homme’ par ’animal d’élevage’, et il n’est pas difficile de faire le rapprochement (…). »
Ricard, 2014, p.389
« (…) vente aux enchères, transports entassés dans des navires, utilisation de chaînes, de cages et de divers moyens de contention, techniques pour « casser » les plus rebelles, séparation des parents et des enfants, sévices corporels en cas de désobéissance, eugénisme, marquage au fer rouge, etc. Les justifications de l’esclavage ont aussi des airs de famille avec celles de l’exploitation animale : c’est une nécessité économique, c’est la volonté de Dieu, et il est dans la nature du Noir de servir son maître Blanc, lequel traite d’ailleurs ses esclaves avec humanité et participe en réalité à leur émancipation. »
Gibert, 2015, p.193
« Le fait que l’élevage animal intensif soit devenu le fondement de notre société a entraîné une attitude impitoyable et une indifférence, une violence et une cruauté socialement acceptable jusque dans la moelle de notre culture, nous coupant d’un sentiment de parenté avec les autres habitants du monde naturel. Une fois l’exploitation animale institutionnalisée et acceptée comme un ordre naturel des choses, la porte était ouverte vers un traitement semblable d’autres êtres humains, pavant la voie d’atrocités comme l’esclavage et la Shoah. »
Patterson, 2008, p.30
« Ils n’ont pas été placés sur Terre pour nous servir, nous nourrir ou assurer notre confort. Ils ont une existence subjective autonome, et possèdent donc tout comme nous un droit inviolable à la vie et à la liberté. Il est donc strictement interdit de les blesser, de les tuer, de les enfermer, de les posséder et de les réduire en esclavage. »
Kymlicka & Donaldson, 2016, p.64
« L’homme blanc (…) ne peut avoir aucun droit, en vertu de sa couleur, à réduire en esclavage et à tyranniser l’homme noir. (…) Pour la même raison, un homme ne peut avoir de droit naturel à maltraiter ou tourmenter une bête. (…) Que nous marchions sur deux jambes ou quatre pattes (…), la nature n’a jamais voulu ces distinctions comme des fondations pour le droit de tyrannie et d’oppression. »
H. Primatt, cité dans Ricard, 2014, p.38
Humanisme
• Un nouvel humanisme
« L’humanité envers les animaux inférieurs est l’une des plus nobles vertus dont l’homme est doté, et il s’agit du dernier stade du développement des sentiments moraux. C’est seulement lorsque nous nous préoccupons de la totalité des êtres sensibles que notre moralité atteint son plus haut niveau. »
Darwin, cité dans Ricard, 2014, p.62
« Si le véganisme est un humanisme, c’est parce qu’il se situe dans la continuité de cette tradition morale inclusive. Les obstacles sont d’ailleurs de même nature que lorsqu’il s’est agi d’inclure les esclaves ou les femmes : des préjugés, des traditions et des idéologies qui obscurcissent notre perception de la réalité. »
Gibert, 2015, p.174
« L’humanisme ’inclusif’ désigne un ensemble de valeurs, de normes et de vertus morales qui sont à la base d’une extension constante du cercle de la moralité. Il défend l’égalité, la liberté et la solidarité et se préoccupe des plus vulnérables. Il est inclusif, car il ne restreint pas a priori le champ d’application de ces valeurs. »
Gibert, 2015, p.173
« Il y aurait moins d’enfants martyrs s’il y avait moins d’animaux torturés, moins de wagons plombés amenant à la mort les victimes de quelconques dictatures, si nous n’avions pris l’habitude des fourgons où les bêtes agonisent sans nourriture et sans eau en attendant l’abattoir. »
Marguerite Yourcenar
« Les poissons (ou les bâches, les cochons, les poulets) sont-ils si éloignés de nous dans l’ordre de la vie ? En sommes-nous séparés par un abîme, ou par une simple branche sur l’arbre de l’évolution ? »
Safran, 2010, p.46
« Ce que nous oublions au sujet des animaux, nous commençons par l’oublier à propos de nous-mêmes. »
Safran, 2010, p.54
« Nous sommes dans l’ensemble de meilleurs humains que nous ne l’étions auparavant, et dans nos rapports avec les animaux, nous avons toute latitude pour continuer de nous améliorer, continuer à éprouver pour eux davantage de considération morale. Je crois au progrès de l’entendement humain. »
Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.92
« C’est une guerre au sujet de la pitié. Cette guerre n’a pas d’âge (…), mais (…) elle traverse une phase critique. Nous la traversons et non sommes traversés par elle. Penser cette guerre dans laquelle nous sommes, ce n’est pas seulement un devoir, et une responsabilité, c’est une obligation, c’est aussi une nécessité, une contrainte à laquelle, bon gré ou mal gré, directement ou indirectement, nul ne saurait se soustraire. (…) L’animal nous regarde, et nous sommes nus devant lui. »
Derrida, 2006
« Je pense très profondément que les gens qui ont une sensibilité, qui réfléchissent aux choses, doivent en arriver à la conclusion qu’il est impossible d’être bon, d’être pacifique si on tue des animaux. Qu’on ne peut pas se dire épris de justice si on s’empare d’une créature plus faible que soi pour la torturer et la tuer. »
Isaac Bashevis Singer (prix Nobel de littérature en 1978), dans Patterson, 2002
« (…) ce sont bien nos frères et nos sœurs, comme le disait déjà Saint François d’Assise ; il va falloir les traiter autrement. Rien n’arrêtera la révolution des esprits qui a commencé. »
Giesbert, 2016, p.14
« ’Il n’y a pas de meilleure preuve de l’existence que la résistance’, disait Lanza del Vasto, militant de la paix et du combat non violent (…). Chacun peut résister à son niveau, avec ses moyens. On peut comprendre que tout le monde n’ait pas envie de s’engager au point d’aller faucher des OGM au risque de la prison. Mais il est possible d’agir pour préserver sa liberté de choix. Dire non à l’offre marchande où l’utile et le bon sont noyés dans un océan d’inutile mensonger. Le refus est un droit. Et puisqu’on vit mal dans la seule négation, terreau du pessimisme et du repli haineux, on peut dire non d’un côté et oui aux initiatives alternatives, chemins d’optimisme. Il n’existe pas de société sans espoir. Les meilleurs espoirs sont ceux que l’on porte et que l’on partage. »
Luneau, 2015, p.153
« Peter Singer affirme que le devenir de la condition animale est en phase avec les grands mouvements d’émancipation humaine, et qu’elle va, à coup sûr, continuer de progresser. »
Karine Lou Matignon, conclusion de Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.261
« (…) est un pas de plus vers une société moins violente et respectueuse du vivant sous toutes ses formes. Si tel est bien le chemin que nous nous efforçons de suivre, alors il est temps d’assumer pleinement les responsabilités liées à notre statut d’Homo sapiens. D’homme qui sait. Un statut qui nous oblige à mettre notre intelligence au service de la vie et à veiller sur les autres. »
Caron, cité dans Giesbert, 2014, p.51
« Je crois que l’évolution spirituelle implique, à un certain moment, d’arrêter de tuer les êtres vivants que sont les animaux, simplement pour satisfaire nos désirs physiques. »
Gandhi
« Dans leur manufacture à escalope, les veaux au regard d'enfant ne se laissent cependant pas démonter. Quand les lumières s'allument, ils fraternisent, prêts à lécher tout ce qui se présente à eux, mais parfois, quand ils lèvent leur museau humide pour nous observer, leur regard semble accusateur, en tout cas las et fatigué de nous voir. Je crois qu’ils nous méprisent. Ils ont raison. Si on est un homme, on ne peut que détourner les yeux devant les leurs. »
Giesbert, 2016, p.63
« Il faut sauver les condors non pas seulement parce que nous avons besoin des condors, mais parce que nous avons besoin de développer les qualités humaines nécessaires pour les sauver ; car ce sont ces qualités-là dont nous aurons besoin pour nous sauver nous-mêmes. »
MacMillan, cité dans Pelt, 2004, p.109
• Anthropocentrisme et domination humaine
« On a l’impression que si l’on ne domine pas l’autre, il va forcément nous dominer. (…) C’est un combat entre espèces, un combat spéciste. »
Knudsen, 2007
« L’homme occidental, animal qui n’ose pas dire son nom, s’est installé au sommet de la pyramide du vivant avec le chien et le chat sous prétexte qu’il était, comme eux, carnivore, alors qu’il a l’appareil digestif d’un frugivore comme les singes et les perroquets, même s’il a fini par tourner omnivore comme les porcs et les rats. »
Giesbert, 2016, p.28
« Même si nous nous sommes installés de notre propre chef au sommet de la pyramide, nous ne sommes qu’un élément du vivant. »
Giesbert, 2016, p.88
« Alors que nous consommons chaque année des milliards de bêtes issues de cette terre et de la mer, il est temps que nous descendions de notre piédestal pour les retrouver, les écouter, les comprendre. »
Giesbert, 2016, p.15
« Le fait que ces animaux marginalisés et moins visibles – c’est-à-dire les espèces que nous sacrifions (en les mangeant et en pratiquant sur eux des expérimentations) – ne sont considérés qu’à l’aune de leur valeur pour l’économie et la recherche à des fins humaines est une triste conséquence de notre anthropocentrisme. (…) quand des catastrophes comme des incendies, des inondations et des cyclones se produisent, on ne considère les vies animales qu’en dollars par carcasse. »
Potts, 2016, dans Révolutions Animales, p.489
« (…) la honte d’être un humain (…), la honte d’un massacre systématique perpétré sans aucune raison nutritive, ni pour une quelconque raison politique, ni à cause d’une haine irrationnelle ou d’un conflit humain insoluble. Je ressentais de la honte devant ces morts que ma culture justifiait par une considération aussi dérisoire que le goût du thon en conserve. »
Auteur inconnu
« Dans l’assiette, sous mes yeux, se trouve la fin qui promet de justifier tous les sanglants moyens utilisés dans la salle voisine. »
Safran, 2010, p.224
« Les guerres ne prendront jamais fin tant que les hommes continueront à tuer d’autres animaux pour s’en nourrir, car transformer toute créature vivante en rôti, en steak, en côtelettes ou toute autre forme de « viande » exige le même type de violence, le même type de carnage et le même type de processus mental que pour faire d’un homme vivant un soldat mort. »
Agnes Ryan, For the Church Door, mars 1943
« (…) À quel point nous sommes régulièrement capables (coupables ?) de renier notre statut d’espèce intellectuellement supérieur. Manger un maximum d’animaux pour avoir l’air malin, c’est le degré zéro de l’évolution. J’y vois même plutôt de la régression. »
Caron, 2013, p.108
« L’homme est violent. Bien plus que la grande majorité des autres animaux qui l’entourent. Ce n’est pas une vision simpliste ou caricaturale ; c’est simplement la vérité. »
Caron, 2013, p.241
« Tant que les humains continueront à faire couler le sang des animaux, il n’y aura pas de paix. Il n’y a qu’un petit pas entre le meurtre des animaux et l’élaboration des chambres à gaz à la Hitler et les camps de concentration à la Staline… Ce genre d’action est mené au nom d’une ’justice sociale’. Il n’y aura pas de justice tant que les hommes arboreront des couteaux ou des fusils et qu’ils détruiront ceux qui sont plus faibles qu’eux. »
Isaac Bashevis Singer
« L’Homme ne connaît pas d’autres intérêts que les siens. »
Auteur inconnu
« Ce qui est choquant, c’est le fait que les masses sont toujours choquées quand elles sont accusées d’agir mal à propos. Il a fallu 400 ans pour convaincre les Blancs en Amérique de ne pas posséder de Noirs. Et 100 ans de plus pour mettre fin à la ségrégation. (…) N’importe quelle injustice à ce niveau peut seulement se passer si la population générale la soutient ou ignore le problème. Ce qui permet aux acteurs clés de l’exploitation, le gouvernement, la religion, le média, les sociétés de devenir experts dans le mensonge et d’utiliser la propagande et la duperie pour tromper les gens afin qu’ils acceptent l’abus. »
Yourofsky, le discours des excuses
« Savez-vous que toutes les 2,3 secondes, sur cette planète, un humain meurt de faim tandis qu’ici, on se rassemble pour voir sur grand écran qui saura manger 61 hot-dogs en 10 minutes (…) ? »
Yourofsky, le discours des excuses
« Il est intéressant et tragique de constater que 80% des enfants sous-alimentés vivent dans des pays où le surplus des récoltes sert à nourrir des bêtes qui elles-mêmes iront nourrir les pays riches. »
Oppenlander, 2015, p.64
« La façon dont nous traitons nos animaux est ’loin des yeux, loin du cœur’. »
Oppenlander, 2015, p.175
« Nous avons mieux réussi que les autres, voilà tout. Au point de devenir un cas d’école : la seule espèce animale, avec le rat-taupe, à exterminer les siens. »
Giesbert, 2016, p.12
« Je déplore le sort de l’humanité d’être, pour ainsi dire, en d’aussi mauvaises mains que les siennes. »
Julien Offray de la Mettrie, Œuvres philosophiques, cité dans Paccalet, 2006, p.9
« J’ai cru en l’homme. Je n’y crois plus. J’ai eu foi dans l’humanité : c’est fini. (…) L’humanité est en train de couler. Elle a de l’eau par-dessus de la ligne de flottaison. »
Paccalet, 2006, p.11
« J’ai milité pour la survie de ma lignée animal mais le genre Homo refuse de regarder en face les calamités qu’il se prépare ou que, déjà, il s’inflige. Il ne supporte même pas qu’on les évoque. »
Paccalet, 2006, p.12
« Je pense, donc j’asservis. Je pense, donc j’exploite et j’humilie. Je pense, donc je vole et je tue. (…) L’espèce humaine est affreuse, bête et méchante. Nous avons tous en nous quelque chose d’un peu nazi. (…) Je cherche l’humanité au fond de l’homme : je n’y vois que la moustache d’Hitler. »
Paccalet, 2006, p.71-73
« Notre suicide nous fascine. Nous pleurons sur la tragédie humaine, mais nous l’accélérons. La maison s’écroule, et nous branchons la télévision. La fumée de l’incendie nous fait tousser, et nous regardons l’élection de Miss Blonde ou la Coupe du monde de football. »
Paccalet, 2006, p.96
« Qu’y a-t-il pourtant de plus abominable que de se nourrir continuellement de cadavres ? »
Voltaire, cité dans Gibert, 2015, p.7
« La molécule H2O devient un motif de discorde. Jadis, c’était un don du ciel. De nos jours, on y voit une marchandise. Demain, ce sera un premier stratégique… »
Paccalet, 2006, p.113
« Pour le sociologue (…) Nibert, il faut arrêter de penser l’histoire de la domestication comme un conte de fées ’mutuellement avantageux’. C’est d’abord l’histoire d’une espèce qui en asservit d’autres et qui le fait avec violence. »
Gibert, 2015, p.179
« N’est-il pas temps que nous descendions enfin de notre promontoire anthropocentrique d’où, au milieu des nuages, nous avons cessé de voir le monde pour finir par ne regarder que notre nombril ? »
Giesbert, 2014, p.51
« Pourquoi considère-t-on que la vie de celui qui est rationnel, qui a conscience de lui et qui est capable de penser abstraitement vaut davantage que celle de celui qui ne possède pas ces caractéristiques ? Parce que le premier a la capacité d’élaborer des projets d’avenir et de les réaliser : en le tuant, en plus de lui ôter la vie, on le prive de l’accomplissement de tous ses efforts. Il y a donc une perte supplémentaire. Conséquence pour l’animal : ’Cela signifiera en général que s’il nous faut choisir entre la vie d’un être humain et celle d’un autre animal nous devons sauver celle de l’humain ; mais il peut y avoir des cas particuliers où l’inverse sera vrai, quand l’être humain en question ne possède pas les capacités d’un humain normal.’ »
Singer, 1993, cité dans Vilmer, 2008, p.74
« Nous traitons avec condescendance leur état inachevé. Le sort tragique qui les a conduit à une forme d’existence inférieure à nous. C’est là que nous commettons une erreur, une grave erreur. On ne peut pas comparer les animaux aux hommes. Dans un monde plus vieux et plus complexe que le nôtre, ils se déplacent dans leur forme achevée. La nature leur a fait don de prolongements de sens que nous avons perdu ou jamais atteint. Ils entendent des voix que nous n’entendrons jamais. (…) Ils constituent un autre monde. »
Terriens
« Certaines sociétés ont développé des schémas de pensée collectifs qui les incitent à estimer que tous les animaux sont là pour servir les humains (…). »
Ricard, 2014, p.13
« Lorsqu’une société accepte comme allant de soi la pure et simple utilisation d’autres êtres sensibles au service de ses propres fins, n’accordant guère de considération au sort de ceux qu’elle instrumentalise, ses principes moraux sont mis à rude épreuve. »
Ricard, 2014, p.111
« Encore une fois, le fait de ne pas savoir ce que d’autres font pour nous, de ne pas être informés, loin de constituer une excuse, représente une circonstance aggravante pour les êtres doués de conscience, de remémoration, d’imagination et de responsabilité qu’à juste titre nous prétendons être. »
De Fontenay, 2008, Sans offenser le genre humain : Réflexions sur la cause animale, Albin Michel, p.205.
« C’est horrible ! Horribles sont, non pas les souffrances et la mort des animaux, mais le fait que l’homme, sans aucune nécessité, fait terre en lui son sentiment élevé de sympathie et de compassion à l’égard d’êtres vivants comme lui et devient cruel en se faisant violence. »
Giesbert, 2014, p.132
« Il n’y a ainsi rien d’étonnant que ceux qui continuent de manger des animaux se refusent de considérer l’innommable horreur que leur acte implique, préférant ainsi rester les otages consentants (…). Oui c’est aussi l’humanité qu’on assassine. »
Hélayel, 2015, p. 106
« Quel esprit a pu concevoir une telle horreur ? Combien de barrières d’humanité a-t-il fallu franchir pour qu’un être puisse élaborer de tels outils ? »
Hélayel, 2015, p.176
« Il est injuste d’aimer son chien et de manger une poule (…) Celui qui agit ainsi insulte son intelligence par une limite sectaire. »
Hélayel, 2015, p.198
« Ils ressentent la faim, la soif, la peur, la douleur, mais n’ont ni la raison ni la parole. Exploités, maltraités, gavés, broyés, harponnés, consommés, expérimentés, torrés, chassés, pêchés, piégés, électrocutés pour leur fourrure, emprisonnés dans les cirques, enfermés dans les zoos, les delphinariums, abandonnés, méprisés… NIES. À poils, à plumes ou à écailles. Les animaux. La dernière des minorités. »
Luce Lapin
Sciences
« La science actuelle ne peut plus accepter l’idée d’une différence de nature entre l’homme et les autres espèces animales. »
Gibert, 2015, p.22
« Au sein de cette lente évolution, nul « moment magique » qui permettrait de nous conférer une nature fondamentalement différente des nombreuses espèces d’hominidés qui nous ont précédés. Rien qui ne justifie un droit de totale suprématie sur les animaux. (…) il n’y a aucune justification morale au fait d’imposer sans nécessité la souffrance et la mort à qui que ce soit. »
Ricard, 2014, p.16
« Les animaux, dont nous avons fait nos esclaves, nous n’aimons pas les considérer comme nos égaux. »
Darwin, cité dans Ricard, 2014, p.24
« Nous sommes conditionnés à ne voir chez ces animaux que des objets de consommation. La science nous révèle des individus aux aptitudes surprenantes. »
Armengaud, 2016, dans Révolutions Animales, p.213
« Sacrifiés au nom du folklore, de mythes archaïques ou du productivisme, les animaux continuent encore au XXIe siècle de subir les pires cruautés. Une contradiction étonnante entre ces faits et la réalité scientifique qui nous révèlent leur intelligence et leur individualité. »
Armengaud, 2016, dans Révolutions Animales, p.333
Écologie
« Ce n’est pas indispensable de manger des animaux, nous en faisons juste le choix. Cela devient donc un choix moral, celui de choisir un mode de vie ayant un énorme impact sur la planète, utilisant d’énormes ressources primaires et détruisant la biosphère. »
James Cameron
« L’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture déclare que l’élevage produit plus de gaz à effet de serre que ne le fait la combustion des énergies fossiles utilisées pour le transport. D’après les estimations du WorldWatch Institute, l’élevage émet 51% du total mondial des gaz à effet de serre engendrés par les activités humaines. »
Francione & Charlton, 2015, p.24
« À cause du phénomène de bioconcentration, la viande contient environ 14 fois plus de résidus de pesticides que les végétaux, les produits laitiers 5 fois plus. Les polluants organiques persistants s’accumulent en effet dans les tissus graisseux des animaux et entrent ainsi dans l’alimentation humaine. (…) Aux États-Unis, 80% des antibiotiques sont utilisés dans le seul but de maintenir en vie des animaux dans les systèmes de production industrielle jusqu’au moment où ils seront tués. Les grandes entreprises de production animale ne pouvant pas traiter individuellement les individus malades, on ajoute des quantités massives d’antibiotiques dans leurs aliments. »
Ricard, 2014, p.103
« L’empreinte écologique de l’alimentation végétalienne est la plus faible qui soit. »
Hélayel, 2015, p.320
« Le nombre d’espèces avec lesquels nous partageons la planète décroît au rythme de l’augmentation de la population humaine. »
Lester R. Brown
« L’eau est une denrée précieuse. Elle sera l’un des enjeux des décennies à venir. »
Caron, 2013, p.46
« Apprenti sorcier, l’homme est devenu une force géologique. Il modifie la nature, et les saisons. Que reste-t-il de l’âge d’or de la forêt ? Il y a 10'000 ans s’étendait ici une forêt peuplée d’animaux sauvages. (Paris) Si nous sommes capables de construire des villes éternelles, nous devons être capables de préserver la part sauvage de notre monde. Quel regard portons-nous sur nos compagnons de planète ? Ceux dont nous devrions partager le territoire ? Menacée, attaquée de toutes parts, la nature n’a pas encore abdiqué. Il n’est pas trop tard. Elle résiste. Notre histoire commune avec les animaux a été longue et tumultueuse. Au printemps de ce nouveau siècle, une alliance est encore possible. »
Film Les saisons
« En évitant de consommer 1 kg de viande, on économise plus d’eau qu’en ne se douchant pas pendant un an. »
Oppenlander, 2015, p.67
« Cette exploitation folle est la cause de tous les problèmes, pollution de l'eau, pollution de l'air, déforestation, effet de serre, raréfaction de l'ozone protecteur, et disparition des espèces animales, dont nous massacrons des populations entières et dont nous grignotons peu à peu les territoires, jusqu'à leur rendre la vie impossible. Pourtant, il reste encore aujourd'hui assez de superficies pour que chaque espèce puisse jouir en paix de sa liberté dans son territoire. Mais les limites ultimes sont atteintes ; nous courons aux catastrophes en allant plus loin. »
Jean Claude Nouët
« Pour chaque hectare de forêt vierge que l’on détruit pour faire place à l’élevage, la planète perd une partie de ses poumons. »
Oppenlander, 2015, p.47
« Sur notre planète, les jours du géant vert sont comptés. L’énoncé du problème est simple : sachant que, dans quelques décennies, la sylve des Papous ne sera plus qu’un souvenir, à quelle autre forêt vierge allons-nous attaquer ? La réponse claque comme une gifle : aucune ! C’était la dernière. »
Paccalet, 2006, p.34
« Notre espèce ne survivra pas au désastre qu’elle provoque. Nous n’en avons plus pour très longtemps. »
Paccalet, 2006, p.39
L’animal
• Intelligence animale
« Michaël, un gorille orphelin ramené d’Afrique, avait appris le langage des signes, lui aussi. (…). Un jour, il signifia qu’il était triste. Quand Francine Patterson lui demanda pourquoi, il aligna de nouveaux signes : ’mère tuée, forêt, chasseurs’… »
Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.107
« Les truies savent-elles ce qui attend leurs petits ? Non et oui. Non : elles ne peuvent pas le savoir. Oui : à peine viennent-ils de naître qu’ils leur sont arrachés, elles les entendent hurler. Les animaux castrés qui attendent dans le noir la fin de l’engraissement mesurent-ils ce qu’ils perdent ? Et les femelles inséminées qui ne connaîtront jamais de mâle, juste les mises bas à répétition, jusqu’à ce que leurs entrailles fatiguées les condamnent à la réforme ? Vierges folles, bêtes vierges, la vie qu’elles ne vivent pas les fait-elle hurler ? Souffrent-elles de cette souffrance monstrueuse qui ne vient pas d’être condamnée, mais de se savoir anéanties ? (…) Oui : leur instinct se retourne en permanence contre elles, les plus intelligentes deviennent folles les premières. Oui : les porcs se mettent au garde-à-vous devant l’homme comme des centaines de prisonniers. (…) C’est le piège qui se referme sur les animaux, comme sur tous ceux qui sont privés de parole, dans la possibilité de prouver par un discours l’existence de leur subjectivité. Alors on suppose, comme si cela allait de soi, qu’ils souffrent moins. Que l’absence de paroles leur interdit l’accès à la souffrance monstrueuse, humaine et monstrueuse, de savoir ce qu’on leur fait. Ils ne se rendent pas compte, dit-on. (…) L’anthropomorphisme n’est pas la question. La vraie question est de savoir à quoi servent les morts. Si la parole ne sert pas à supposer l’intériorité, à la restituer, à l’amplifier, mieux vaut faire vœu de silence. »
Giesbert, 2014, p.98
« Les animaux et les hommes (…) On partage le cerveau des émotions, on partage le cerveau de certaines représentations, l’anticipation du temps, la mémoire de l’odeur, la mémoire de l’espace. »
Boris Cyrulnik
Apprentissage social : « Lorsqu’on y regarde de plus près, on remarque que les poulets sont loin d’être stupides. Ils apprennent remarquablement vite, et font preuve d’une grande adaptabilité. Ils n’apprennent pas que par eux-mêmes, ils apprennent aussi les uns des autres, ce qui est une preuve d’intelligence. »
Christine Nicol
À propos des poules : « Elles savent prendre des décisions et agir en fonction d’une expérience personnelle. Elles peuvent également faire preuve de compassion envers un congénère en danger. »
Aymeric Caron
« (…) les neurones des pieuvres, des perroquets et des humains ne sont pas d’une nature différente. Ce fait peut égratigner notre amour-propre en tant qu’espèce particulièrement vaniteuse, il n’en reste pas moins une réalité indéniable. »
Christen, 2016, dans Révolutions Animales, p.95
« Des macaques ayant découvert que les patates lavées à l’eau de mer étaient meilleures que couvertes de poussière l’enseignèrent à leurs enfants. »
Les Désobéissants, 2014, p.11
« Le cochon est l’un des animaux « avec le grand singe, le dauphin et l’éléphant notamment, à avoir conscience de sa propre existence : il reconnaît son image dans un miroir. »
Giesbert, 2016, p.33
« Seules des raisons mécaniques, en particulier une position du larynx et du pharynx inadéquate chez les primates non humains, les empêchent de parler. »
Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.227
« Les poulets peuvent reconnaître individuellement jusqu’à 90 autres poulets et savoir pour chacun d’eux s’il leur est supérieur ou inférieur dans l’ordre social du piquage. (…) Les poulets ont conservé la capacité de comprendre des cris d’alarme différents, selon que la menace vient du ciel (…), ou de la terre (…). »
Étude de Susan Milius (1998), citée dans Singer & Mason, 2015, p.51
« L’idée de l’existence d’une pensée animale a été pendant longtemps considérée comme une erreur scientifique. Ce déni de leurs compétences perdure encore aujourd’hui. Le seul fait de considérer un animal comme une nourriture suffit à lui retirer toutes ses facultés mentales. »
Chauvet, D. (2016). Révolutions Animales, p.350
Empathie
« Un cochon nain (…) a sauvé en 1999 la vie de Joanne Altsmann. Le jour où celle-ci a été victime d’un infarctus, Lulu est sortie de la maison et est allée se coucher sur la route, obligeant une voiture à s’arrêter, puis a guidé le conducteur vers la maison. »
PEA
• Vie subjective
« Être sentient, c’est avoir conscience de la souffrance et du plaisir, c’est être un ’je’ doté d’une expérience subjective du monde »
Francione
« Derrière chaque morceau de chair se cache un être singulier à la vie irremplaçable, un sujet dont la mort fut irréversible et a constitué un tort irréparable. »
269 Life
« Les animaux des autres espèces ne sont pas des numéros sans visage, ils existent en première personne et sont proches à certains égards de l'homme, notamment de par leur constitution psychophysique. Ils ne sont pas ’du’ poulet, ’du’ cochon ou ’du’ poisson, mais chacun d'entre eux est un sujet possédant un bien-être individuel qui lui importe, ayant des intérêts propres et une vie mentale. En rapport avec leur aptitude à agir de manière autonome et à percevoir leur monde en tant que centre, leur bien-être est semblable au bien-être humain en des aspects essentiels du fait qu’ils éprouvent la qualité de leur vie en tant qu'individus et qu'ils ont un type d’intérêts qui durent dans le temps et peuvent être vécus. »
269Life
« (…) êtres qui vivent leur vie de façon subjective, pour lesquelles la vie peut s’améliorer ou se détériorer, sont des sois et non des choses. Ces êtres font l’expérience de la vulnérabilité face au plaisir et à la douleur, à la frustration et à la satisfaction, à la joie et à la souffrance, à la peur et à la mort. »
Kymlicka & Donaldson, 2016, p.43
« Comme nous, ces animaux incarnent le mystère et le miracle de la conscience. Comme nous, ils font non seulement partie du monde, mais ils en sont aussi conscients. Comme nous, ils sont le centre psychologique d’une vie qui leur appartient. »
Terriens
« Dans un élevage de 100’000 poules, il y a 100’000 individus. Ils se ressemblent, puisqu’ils sont tous de la même espèce et qu’ils sont placés dans le même environnement. L’éleveur voit ses poules comme une masse indifférenciée. Mais celles-ci sont toutes particulières. Quiconque se donne la peine de les regarder peut s’en apercevoir. »
Aymeric Caron
« Dire que les animaux, qui sont sentients, n’ont pas envie de poursuivre leur existence est dingue. C’est comme dire que les êtres qui ont des yeux n’ont pas envie de voir. La sentience est une fin en soi, qui permet une existence continue. »
Live and let live
« Il n’est point permis de supposer l’esprit dans les bêtes (…). Tout l’ordre serait aussitôt menacé si on laissait croire que le petit veau aime sa mère, ou qu’il craint la mort, ou seulement qu’il voit l’homme. L’œil animal n’est pas un œil. L’œil esclave non plus n’est pas un œil, et le tyran n’aime pas le voir. »
Alain
« Le scénario reste le même. (…) Le violeur agit de la sorte envers sa victime, le pédophile envers l’enfant, le maître envers l’esclave. Dans tous ces cas, les humains qui ont du pouvoir exploitent ceux qui n’en ont pas. (…) Les humains, comme les animaux, ont des besoins et des perceptions communes. Les besoins de manger, de boire, de s’abriter, et de vivre la compagnie, d’être libre et d’éviter la souffrance. (…) Quant à la compréhension, nombreux sont les animaux qui, comme les humains, comprennent le monde dans lequel ils vivent et évoluent. Sinon, ils n’auraient pas pu survivre. »
Terriens
« Ils ne sont pas seulement vivants. Ils sont sujets d’une vie. »
Live and let live
« Si les élevages et les abattoirs se suivent et se ressemblent, toujours un élément particulier nous rappelle que les animaux se comptent un par un : un porcelet plus téméraire se rapproche de notre caméra, un lapereau rampe sur les barreaux de sa cage pour tenter d’atteindre les mamelles de sa mère, une poule morte se décompose à l’intérieur de la centième cage du septième étage d’une batterie de cage, un lapin tombé d’une caisse se lèche les poils ensanglantés juste au-dessous du poste d’abattage… »
L214
« Les témoignages sont éminemment précieux. Grâce à eux, la résistance des animaux qui tentent désespérément d’échapper à ce à quoi ils assistent les uns à la suite et à la vue des autres, dans l’odeur du sang, le bruit des machines et les cris de ceux qui ’passent’, par des mouvements aussitôt écrasés par l’implacabilité de bras armés qui tuent à une cadence inouïe, ou par des tentatives de fuite jusque dans les rues, nous fait face »
Burgat, F. (2012), Une autre existence, Albin Michel, p.377
« Chaque jour, des individus singuliers, des êtres sensibles, disparaissaient dans cette machine à tuer. Ils agonisaient derrière ces murs sans fenêtres. Et la seule justification de leur mise à mort ? Ils n’étaient pas de notre espèce. Ils n’étaient pas assez comme nous. »
Gibert, 2015, p.216
• Vie émotionnelle
« Un être dit ’sensible’ est un organisme vivant capable de faire la différence entre un bien-être et une douleur, entre plusieurs façons d’être traité, c’est-à-dire entre différentes conditions propices ou néfastes à sa survie. Il est aussi capable de réagir en conséquence, c’est-à-dire d’éviter ou de s’éloigner de ce qui pourrait interrompre son existence et de rechercher ce qui la favorise. »
Ricard, 2014, p.53
• Relations, solidarité et empathie
Vie relationnelle
« Les vaches ont une vie émotionnelle intense. Elles se lient d’amitié avec deux, trois ou quatre autres vaches et, si elles le peuvent, elles passent la majeure partie de leur temps ensemble, se léchant et se toilettant souvent l’une l’autre. D’autre part, elles peuvent développer des antipathies envers d’autres vaches et leur garder rancœur pendant des mois, voire des années. »
Singer & Mason, 2015, p.124
« Les poissons (…) entretiennent des relations monogames, chassent en collaboration avec d’autres espèces. (…) Ils se reconnaissent mutuellement en tant qu’individus (et se souviennent de ceux à qui ils peuvent faire confiance ou non). Ils (…) sont conscients du prestige social et rivalisent pour une meilleure position par des stratégies de manipulation, de punition et de réconciliation. »
Safran, 2010, p.86
« Les poissons (…) sont experts dans la transmission du savoir par le biais de réseaux sociaux et sont capables de perpétuer ce savoir d’une génération à l’autre. Il possède même ce que la littérature scientifique appelle ’de vieilles traditions culturelles’ concernant les trajets vers les sites de nourriture, de formation des bancs, de repos ou d’accouplement. »
Safran, 2010, p.86
« Les poulets peuvent se transmettre un savoir de génération en génération. Ils sont également capables de tromperie. »
Safran, 2010, p.86
« Les animaux sociaux (moutons, poules, vaches, pigeons, éléphants, poissons…) reconnaissent leurs congénères individuellement (…). Les moutons peuvent reconnaître et mémoriser le visage de plusieurs dizaines d’entre eux (et d’au moins 10 humains) pendant plus de deux ans. Les poules peuvent reconnaître leurs congénères à des âges différents et sont même capables de les identifier à partir de la photographie d’une partie de leur corps seulement ! »
Les Désobéissants, 2014, p.9
Chèvres : « (…) Une vieille chèvre qui, chaque jour, quand elle voulait être tranquille (…), allait dans un des box et fermait la porte à loquet derrière elle. Ainsi, elle pouvait se reposer en paix sans que les chèvres plus jeunes et plus dominantes qu’elle la dérangent. (…) une autre chèvre, qui chaque soir, à l’heure de rentrer dans l’étable pour la nuit, rejoignait son box et fermait la porte, jusqu’à ce que son compagnon arrive. Là, elle lui ouvrait la porte puis la refermait avec son loquet. »
Briefer, 2016, dans Révolutions Animales, p.55
Solidarité et empathie
« (…) au-delà de la loi de la jungle, face aux comportements agressifs et compétitifs, l’évolution n’a cessé de mettre en œuvre, les déséquilibrant du même coup, des mécanismes et des comportements coopératifs, créant des symbioses élaborées et d’étroites solidarités entre individus et espèces. À chaque étape de l’évolution des êtres vivants, dans tous les écosystèmes (…), ces solidarités apparaissent en fait comme le vrai moteur de la vie. »
Pelt, 2004, p.8
« Les porcs sont capables de porter secours à d’autres porcs en détresse (…) et lorsqu’ils parviennent à sortir de leur cage, ils vont parfois libérer les autres. »
Safran, 2010, p.86
« (…) beaucoup d’animaux font preuve d’empathie. Ceci est bien documenté dans le cas des singes, des éléphants et des cétacés, ainsi que chez les rats et cela vaut aussi sans doute pour tous les mammifères sociaux. »
Christen, 2016, dans Révolutions Animales, p. 92
« Certains oiseaux voyagent mentalement, c’est-à-dire qu’ils peuvent se représenter un passé et un futur. (…) Certains singes et certains dauphins expriment même une conscience de leur savoir, la métacognition. (Yves Christen) Les éléphants se parlent grâce à des sons que l’oreille humaine ne peut pas toujours percevoir. C’est ainsi qu’ils s’identifient et se reconnaissent. Ils peuvent garder en mémoire une centaine de voix donc ils connaissent le propriétaire. Ils se souviennent même de la voix d’un éléphant mort deux ans plus tôt. Les éléphants gardent également en mémoire le mal qu’on a pu leur faire, et ils sont capables de se venger bien plus tard, lorsque le cas on se présente. Ils développent des liens familiaux très forts, et les relations entre groupes sont faites de respect et de politesse. Les chimpanzés rient quand ils jouent. (…) le rire a aussi été identifié chez des animaux beaucoup moins proches de nous, comme les rats. Quant à l’amour, il existe bien aussi chez les animaux. (…) Chez les baleines, des cas d’amour passionnel ont été observés. (…) les moutons manifestent des préférences (…) règlent les conflits de manière pacifique en se frottant mutuellement les joues. (Thelma Rowell) une vache peut répondre à son prénom, obéir à des ordres et communiquer avec les hommes. (…) On sait depuis longtemps que les baleines communiquent avec un réseau de sons très complet et qu’elles ont une organisation sociale poussée. Mais on sait aussi désormais qu’elles ressentent le même type d’émotions que les grands singes ou… les humains. »
Caron, 2013
« (…) ici-bas, la loi n’est pas toujours régie par la loi du plus fort. Les animaux aussi se serrent les coudes. »
Giesbert, 2016, p.95
• Attachement mère-enfant
« Les poussins sont serrés en groupe, endormis sous les lampes à chaleur installées pour remplacer celle que leur aurait procuré leurs mères. D’ailleurs, où sont-elles, les mères ? »
Safran, 2010, p.116
« Lorsque, accidentellement ou expérimentalement, un animal est privé de sécurité maternelle au cours des premiers jours et des premiers mois de sa vie, les voies nociceptives vont être plus faciles à alerter, c’est-à-dire qu’une simple stimulation va faire souffrir intensément l’animal. Si, au contraire, il a été bien enveloppé par sa mère ou un substitut de mère, on constate que les mêmes voies de la douleur transportent une information de manière beaucoup moins intense. Des études canadiennes ont ainsi montré la détresse et le traumatisme des vaches séparées de leur veau et menées dans des salles de traite le lendemain même de la naissance de leur petit. En procédant de la sorte, on vide le monde de la mère et du tout jeune animal, et l’on provoque une souffrance très intense, un vrai désespoir. Ce ne sont pas les voies nociceptives qui sont cette fois stimulées, mais bien la représentation. Tous deux sont privés de ce qui faisait sens pour eux. »
Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.245
« (…) l’altruisme des mères qui transcendent les limites de leur espèce pour sauver et élever d’autres petits, la solidarité de troupeaux entiers envers l’un de leurs estropiés, le rôle de sage-femme endossé par une chauve-souris, la compassion d’une femelle gorille qui sauve un petit garçon, le Jack Russel devenu guide pour son ami aveugle (…) l’histoire de cette ’mère courage’ qui a affronté les brûlures des flammes et sauvé ses petits. »
Hélayel, 2015, p. 99
« (…) l’ensemble des animaux que nous mangeons, meurent très jeunes. Elles auraient pu vivre plusieurs années de plus avant de rencontrer une autre forme de mort, des années où elles auraient mûri, vécu des relations sexuelles et (pour les femelles), pris soin de leurs enfants. »
Singer & Mason, 2015, p.482
• Souffrance animale
« Nous créons la souffrance animale et nous la banalisons, nous n’avons même plus de sensibilité (…) Ce que je trouve effrayant, c’est la banalisation de cette souffrance. Au nom de la rentabilité, on fabrique de véritables camps de concentration, on enferme par exemple des veaux dans des cadres pour que leur viande soit blanche et je ne parle pas du sort que nous faisons subir aux malheureuses poules pondeuses (…) Nous nous donnons le droit de les brutaliser, de les faire souffrir de mille et mille façons. Je trouve cela lâche, car nous avons affaire à l’innocence. Face à l’Homme, les animaux sont des innocents persécutés. »
Pierre Rahbi
« Il est devenu tellement banal de consommer des aliments d’origine animale que beaucoup d’entre nous ont simplement oubliée d’où ils proviennent. Mais chaque morceau de viande, chaque œuf, chaque verre de lait, ou morceau de fromage est issu d’une vie d’exploitation, et dans la majeure partie des cas, de souffrances pour un animal. »
Kate Amiguet
« Si un animal souffre, sa douleur importe autant que si elle était ressentie par un humain. (…) la douleur ressentie par un bébé est un mal, même si ce bébé n’a pas plus de conscience de soi que, disons, un cochon, et n’a pas davantage de mémoire ou de capacité d’anticipation que lui. (…) l’expérience de la douleur est un mal, et qu’à niveau de douleur similaire, cette expérience est également indésirable, quelle que soit l’appartenance d’espèce de l’individu qui la vit. »
Singer & Mason, 2015, p.474
« L’homme n’a malheureusement pas le monopole de la vulnérabilité et de la souffrance. »
Gibert, 2015, p.30
« Les animaux peuvent aussi souffrir de stress, de confusion mentale après un choc émotif, comme la perte d’un être d’attachement. (…) les oiseaux et les mammifères supérieurs témoignent d’une différence de perception entre un être vivant et son cadavre, et ils sont capables de souffrir de l’absence de l’individu auquel ils étaient attachés alors même que le corps est encore là. Ils se représentent la mort et souffrent de ce manque. Certains recouvrent les corps avec des herbes et des branchages comme les éléphants, les grands singes et les corvidés. Dans un groupe social, la mort d’un individu ne passe pas inaperçue, elle provoque une désorganisation longue à apaiser. »
Cyrulnik, Fontenay & Singer, 2013, p.245
« Notre tolérance des petites souffrances du quotidien est parfois proche du zéro absolu. Cette exigence ne s’étend malheureusement pas plus loin qu’aux contours de notre corps, de notre famille, de nos petites possessions. »
Hélayel, 2015, p.219
«Les cages des poules pondeuses au Japon peuvent être empilées sur 18 niveaux, dans des hangars dépourvus de fenêtres. On y est si serré que parfois vos pieds ne touchent pas le sol. Ce qui est une sorte de bénédiction, car le plancher incliné des cages est fait d’un grillage métallique qui entaille les pattes. Au bout de quelque temps, les individus confinés dans cet ascenseur vont perdre la capacité à oeuvrer dans l’intérêt du groupe. Certains vont devenir violents, d’autres fous. Quelques-uns, faute de nourriture et d’espoir, deviendront cannibales. Il n’y a aucun répit, aucun soulagement. »
Safran, 2010, p.64
« (…) le sentiment que la souffrance animale est tout simplement d’un ordre différent, et par conséquent n’est pas vraiment importante (même si elle est regrettable). »
Safran, 2010, p.101
« Pas une dinde de supermarché ne serait capable de marcher correctement, encore moins de courir ou de voler. Vous le saviez ? Elles n’ont même pas le droit d’avoir des rapports sexuels entre elles. Elles sont toutes le même code génétique absurde et leur organisme n’est plus capable de faire tout ça. Toutes les dindes vendues dans le commerce ou servies à une table de restaurant ont été obtenues par insémination artificielle. (…) C’est parce que ces animaux ne peuvent tout simplement plus se reproduire de façon naturelle. »
Safran, 2010, p.147
« (…) tous les oiseaux proviennent de manipulation génétique à la Frankenstein ; tous sont confinés ; aucun ne profite de la brise ou de la chaleur du soleil ; aucun n’est capable d’adopter l’ensemble (voire un seul) des comportements spécifiques à son espèce tel que construire un nid, se percher, explorer les alentours et former des unités sociales stables ; la maladie est généralisée ; la souffrance est toujours la règle ; les animaux ne sont jamais plus qu’un item, un poids ; leur mort est invariablement cruelle. »
Safran, 2010, p.190
« Il est fréquent que les producteurs élèvent des animaux qui souffrent plus par ce que leurs organismes présentent également des traits qui conviennent à l’industrie et aux consommateurs. (…) Presque tous les animaux d’élevage (…) sont voués à souffrir du fait de leur conception. L’élevage industriel (…) a engendré de nouvelles créatures, parfois monstrueuses. »
Safran, 2010, p.217
« Les races de cochon de l’élevage industriel ont subi tant de modifications génétiques que, la plupart du temps, ceux-ci doivent être élevés dans des bâtiments où la température est contrôlée, à l’abri du soleil et des changements de saison. Nous élevons des créatures incapables de vivre ailleurs que dans les environnements les plus artificiels. Nous avons concentré la formidable puissance de la génétique moderne pour créer des animaux qui souffrent plus. »
Safran, 2010, p.219
« Prenons le cas d’une truie en gestation. Son incroyable fertilité est la source de l’enfer qu’elle vit. »
Safran, 2010, p.245
« Autrefois, vous avez été vivante, vous avez souffert, et maintenant, vous êtes au-delà du mal. Il ne reste aucune trace, nulle part, des tortures qu’on vous a infligées, de vos contorsions pour y échapper. Y a-t-il une pierre tombale quelque part dans le cosmos sur laquelle est écrit qu’une vache nommée Kvyatule s’est laissé traire pendant 11 ans ? »
Patterson, 2008, p.242
« J’ai compris ce jour-là, à travers ses yeux fatigués et implorants, que le regard d’un animal parle autant que celui d’un humain. »
Caron, 2013, p.55
« Les chercheurs ont déjà trouvé le moyen de créer des hublots dans le flanc de certaines vaches pour accéder directement à la panse de l'animal en y plongeant le bras, ce qui permet d'observer la digestion des aliments et ainsi d'améliorer la production de lait. »
Caron, 2013
« Comme les consommateurs préfèrent la viande rosée, presque blanche, les éleveurs évitent de nourrir les veaux avec du foin, car celui-ci contient du fer qui fait rougir la viande. La viande rosée est en fait une viande anémiée. »
Caron, 2013, p.105
La souffrance, même si elle est la même chez l’Homme que chez l’animal, peut ne pas être partagée de la même manière : on trouve deux différences essentielles. « D’une part, la connaissance humaine peut être source de souffrance. Le veau ne souffre pas de savoir qu’il va mourir dans deux jours, car il ne le sait pas. Un homme à sa place en souffrirait – de sorte que le couloir de la mort constitue en soi une peine préalable, et la peine capitale s’en trouve doublée. D’autre part, l’ignorance animale peut elle aussi être source de souffrance. L’animal sauvage, contrairement à l’homme, ne peut pas distinguer entre une tentative de le capturer pour le détenir et une tentative de le tuer. Sa terreur sera aussi grande, quel que soit le cas. »
Vilmer, 2008, p.53
« (…) sont des animaux sociaux qui ne sont pas faits pour être isolés. Alors, sous l’effet du stress, ils passent une partie de leur temps à mâchonner leurs barreaux et ont parfois des gestes nerveux répétitifs. Le nombre moyen de portée par ans est de 2,5. Il y a au moins 20% de pertes parmi les porcelets. Beaucoup d’entre eux meurent écrasés par leur mère, qui n’a pas assez de place pour bouger. Les truies sont souvent sous-alimentées, pour faire des économies. Elles sont réformées au bout de trois années de mise bas, et finissent dans des saucisses ou du pâté. La plupart d’entre elles sont littéralement traînées à l’abattoir, avec des treuils par exemple, parce qu’elles n’ont plus la force de marcher. Les porcelets, quant à eux, ont une existence qui commence dans la souffrance. Leur queue est coupée, leurs testicules enlevés, leurs dents limées, le tout sans aucune anesthésie évidemment. Les opérations se font dans les hurlements : la douleur des petits s’ajoute à la colère des mères. Au bout de quatre semaines (en principe, le sevrage naturel se fait progressivement en trois ou quatre mois), les porcelets partent à l’engraissement. (…) l’odeur nauséabonde, irritante, et l’air irrespirable. Et le manque de lumière. Et l’ennui toute la journée. Qui rend agressif. Chaque jour des porcs meurent à cause de leurs conditions de ’détention’, avant le délai des six mois au bout desquels ils sont envoyés à l’abattoir. »
Caron, 2013, p.107
« N’oublions pas qu’il y a quelques dizaines d’années seulement, on pensait sérieusement que les bébés ne ressentaient pas la douleur (…). Comme les animaux, les bébés ne peuvent nous dire ce qu’ils ressentent avec notre langage. »
Caron, 2013, p.257
« Les animaux peuvent souffrir autant que les humains. Leurs émotions et leur sensibilité sont souvent plus fortes que celles des êtres humains. »
Patterson, 2008, p.276
« Privés de liens sociaux, ils manifestent les signes de la dépression (léthargie, pâleur, nageoire flasque…). Enfermés, ils souffrent d’ennui. »
Les Désobéissants, 2014, p.11
« Une pierre n’a pas d’intérêts, parce qu’elle ne peut pas souffrir. Rien de ce que nous pouvons faire ne peut avoir de conséquences pour son bien-être. Une souris, au contraire, à un intérêt à ne pas être tourmentée, parce que si on la tourmente, elle souffrira. »
Singer, 2011, p.17
« La douleur et la souffrance sont des choses mauvaises, qui doivent être prévenues ou minimisées, quels que soient la race, le sexe ou l’espèce de l’être qui les ressent. »
Singer, 2011, p.24
« La douleur est de la douleur, quelles que soient les capacités de I’être qui la ressent, dès lors qu’il possède la capacité à la ressentir (…). »
Singer, 2011, p.24
« La grande majorité des animaux destinés à la consommation sont aujourd’hui maltraités. Pour eux, l’inconfort est la règle et la douleur routinière ; leur croissance est anormale et leur alimentation contre nature. La maladie est fréquente et le stress presque constant. »
Hugh Fearnley-Whittingstall, The River Cottage Meat Book, Hodder and Stoughton, Londres, 2004, p.24, cité dans Singer & Mason, 2015, p.464
« Notre nourriture est produite dans la douleur. Nous savons que si quelqu’un nous propose de nous montrer un film sur la façon dont notre viande est produite, ce sera un film d’horreur. Nous en savons peut-être plus que ce que nous sommes prêts à admettre, repoussant cela dans quelque recoin sombre de notre mémoire – le reniant. Lorsque nous mangeons de la viande issue de l’élevage industriel, nous nous nourrissons littéralement de