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De boucher à militant (partie 3)

Dernière mise à jour : 3 sept. 2019

Cette troisième et dernière partie de l’interview de Rémi Thomas, le boucher végane, retrace la fin de sa transition. Aujourd’hui militant antispéciste, il a à cœur que son expérience puisse aider d’autres professionnels de la filière viande, mais aussi les consommateurs, à prendre conscience de la réalité de l’élevage, en participant à de nombreuses actions de sensibilisation.

Rémi Thomas distribue des tracts de l’Association L214 à Angers (F) le 31 octobre 2018 dans le cadre d’une action nationale intitulée Pour les animaux, Halloween c’est tous les jours.


Rémi Thomas : Tout en cherchant un nouveau travail, je continuais à me renseigner sur la cause animale. Au détour d’une vidéo, j’ai découvert un discours poignant. Cette vidéo a constitué le déclic qui allait me mener à mon engagement militant. L’oratrice n’était autre que Tiphaine Lagarde, co-présidente de l’association 269 Libération Animale. Son discours était à la fois une déclaration de respect envers les animaux et d’opposition face au système spéciste. Pour moi, tout était dit. La France allait entrer dans une nouvelle ère. Son discours m’avait ému aux larmes, réveillant le militaire qui était en moi. Depuis cet instant, je savais qu’être végane et antispéciste ne suffisait pas, il fallait que je devienne militant. Je comprenais maintenant l’engagement des activistes qui bloquaient les abattoirs, ça n’avait rien de ridicule, au contraire !

Être végane et antispéciste ne suffisait pas, il fallait que je devienne militant.

J’ai logiquement renoncé à mon projet de réengagement à l’armée. Non pas que j’aie abandonné les humains aux profits des autres animaux, mais je ne pouvais plus fermer les yeux sur les injustices qui me profitaient. Si j’avais pu être militaire en étant 100% en accord avec mes nouvelles valeurs, je l’aurais été et je le serais aujourd’hui encore, mais dans l’état actuel de l’armée française, c’est tout simplement impossible. J’ai donc choisi d’être militant plutôt que militaire.

Le jour fatidique où j’ai avoué mon véganisme à mes collègues et à ma hiérarchie (mais pas mon militantisme naissant) est arrivé. À ma grande surprise, la chose a été acceptée sereinement. La seule remarque un peu incisive que j’ai reçue a été qu’il faut de tout pour faire un monde. Mes collègues tenaient le même discours que moi avant : je respecte ton choix d’être végane, alors respecte le mien de ne pas l’être. Mon responsable de boucherie allait peut-être pouvoir me faire changer de rayon pour les fruits et légumes. J’évitais de trop m’exprimer sur le devoir moral de ne plus participer à l’exploitation animale, le spécisme ou le militantisme, pour que les choses se passent bien jusqu’à mon changement d’affectation. C’est juste une question de quelques semaines, pensais-je. En parallèle, j’ai commencé à militer lors de différentes actions.

Mes collègues tenaient le même discours que moi avant : je respecte ton choix d’être végane, alors respecte le mien de ne pas l’être.

J’ai participé à la marche pour la fermeture des abattoirs en 2017 à Paris, organisée par L214. Alors que jusque-là, seule mon amie Alexia m’avait soutenue durant les différentes étapes de mon parcours et qu’hormis elle, je ne connaissais aucun militant ni même végane, j’étais ce jour-là entouré de plus de 4000 personnes engagées pour la cause animale. Cette marche a constitué une véritable délivrance pour moi, je n’étais plus seul ! Certainement n’étaient-ils et elles pas tous véganes, comme moi à ce moment-là d’ailleurs, toujours en transition, mais cette présence massive pour les animaux m’a fait tellement de bien ! Ça a rechargé mes batteries.

Une after soirée/concert était programmée après cette journée dédiée aux animaux. J’y ai participé mais, travaillant toujours en boucherie, je n’osais pas venir parler aux militants et militantes, par peur d’être perçu comme un traître. L’un d’eux, qui m’a vu en retrait, a tenté de me mettre à l’aise mais je suis volontairement resté en retrait jusqu’au moment où j’ai croisé Sébastien Arsac, co-président de L214. Je l’ai remercié pour son travail et plus globalement pour le travail des membres de l’association. Je lui confié que le travail de L214 avait été un élément important dans mon parcours, sans lui avouer que ma prise de conscience s’était opérée alors que je travaillais en boucherie. Les quelques minutes qu’a duré notre échange m’ont fait beaucoup de bien, comme si que mon fardeau s’allégeait. J’ai découvert un homme très gentil et bienveillant et ai quitté la soirée sur cette note positive. C’était une bonne journée.

Quand je rentrais dans les frigos, à la vue de tous ces corps sans vie suspendus, je ne me sentais pas vraiment différent d’un nazi. Mon estime de moi-même était au plus bas. Je participais à la chose qui me répugnait.

Les semaines passaient et mon changement de poste n’avait toujours pas eu lieu. J’ai dû abandonner cette piste et commencé à chercher un autre travail. L’exploitation animale étant tout aussi arbitraire que l’esclavage ou l’extermination des juifs, mon estime de moi-même était au plus bas. Quand je rentrais dans les frigos, à la vue de tous ces corps sans vie suspendus, je ne me sentais pas vraiment différent d’un nazi, sinon un équivalent envers les animaux. Entre le nazisme et le spécisme, il y a certes des différences, mais il y a aussi de nombreux parallèles et j’étais un acteur de ce fascisme. Car oui, l’exploitation animale est un fascisme. On peut même dire un fascisme sans égal !

Je participais à la chose qui me répugnait. C’était vraiment difficile à supporter. Pour moins réfléchir, je buvais beaucoup de café durant le travail. Six, sept ou même huit cafés bien corsés durant les deux premières heures. Cela me rendait speed, mais à partir d’un certain nombre, ma vision s’obscurcissait et se réduisait (un peu à la manière de l’alcool), ce qui me forçait à me concentrer dans mon travail. C’était la seule manière que j’avais trouvée de supporter ces journées. Alexia est devenue végane peu de temps après moi, ce qui m’a été d’une grande aide pour supporter mon quotidien, sinon j’aurais déjà envoyé bouler mon travail… Ce que j’aurais dû faire !

Les clients me dégoûtaient ! Ils voyaient les animaux comme je les voyais avant ma prise de conscience, comme de vulgaires produits. Parfois, certains hésitaient entre plusieurs viandes et me demandaient mon avis. Je leur répondais que je n’en choisirais aucune à leur place.

Parfois, des clients commandais des choses très particulières : des pieds ou des oreilles de cochons, des testicules d’ânes, des cerveaux de veaux et j’en passe... Les clients me dégoûtaient ! Ils voyaient les animaux comme je les voyais avant ma prise de conscience, comme de vulgaires produits. Parfois, certains hésitaient entre plusieurs viandes et me demandaient mon avis. Je leur répondais que je n’en choisirais aucune à leur place car je ne mangeais plus de viande. Très surpris, on me demandait pourquoi et je leur expliquais mon point de vue, dans une communication douce pour ne pas qu’ils et elles préviennent ma hiérarchie. La majorité des clients qui étaient au courant se montraient surpris mais admiratifs, mais cela ne les empêchait pas d’acheter quelques animaux morts présents sur l’étalage. J’étais surnommé le boucher végane.

Rémi Thomas participe à plusieurs Cubes of Truth (Anonymous for the Voiceless) en 2019.

Les semaines passaient et aucun autre travail ne se profilait à l’horizon. Cela va bientôt arriver, pensais-je, mais cela ne venait pas, ce qui me rendait de plus en plus mal à l’aise lors des actions militantes auxquelles je participais. Je craignais d’être rejeté par les militants et les militantes que je côtoyais s’ils connaissaient mon travail, que j’ai ainsi gardé secret pendant un temps. J’ai participé à plusieurs actions, notamment contre la corrida, contre la présence des animaux non-humains dans les cirques, contre l’industrie des œufs et de la viande et plus globalement contre le spécisme. Un jour, j’ai parlé de ma vie professionnelle à l’équipe militante dont je faisais partie. Bien que travaillant toujours en boucherie, ils et elles voyaient bien que mon engagement envers les animaux était (et est toujours) sincère et m’ont exprimé leur soutien, ce qui m’a beaucoup touché et rassuré.

Il m’est arrivé plusieurs fois d’avoir comme client quelqu’un que j’avais tenté de sensibiliser lors d’actions de rue. Cela me mettait mal à l’aise mais avait le mérite de susciter davantage l’interrogation de ces personnes, ce qui était positif. Mais ce conflit intérieur (participer à ce que je dénonçais) était devenu trop important.

Il m’est arrivé plusieurs fois d’avoir comme client quelqu’un que j’avais tenté de sensibiliser lors d’actions de rue. Cela me mettait mal à l’aise mais avait le mérite de susciter davantage l’interrogation de ces personnes, ce qui était positif. Mais ce conflit intérieur (participer à ce que je dénonçais) était devenu trop important. J’ai alors pris la décision, à contre cœur, de ne plus militer jusqu’au jour où je quitterais la boucherie. J’aurais dû abandonner mon poste, mais cela m’était financièrement impossible. Bloqué dans le système spéciste et sans autre opportunité professionnelle, je me bourrais de café entre les corps et les têtes coupés de ces individus innocents assassinés. Tel un robot, je m’efforçais de faire ce pourquoi j’étais là sans réfléchir, en attendant le jour de ma libération personnelle.

Je me rappelle d’un matin où, en remplissant le rayon, j’ai reçu une notification de direct sur mon téléphone : le collectif 269 Libération Animale était en train de s’introduire dans un abattoir pour bloquer ce couloir de la mort. J’ai pris ma pause pour pouvoir visionner ce direct. J’étais partagé entre l’admiration pour ce qu’ils faisaient et la honte de ma situation. Ma place n’était pas en boucherie, je me voyais plutôt auprès d’elles et eux.

J’ai pris ma pause pour pouvoir visionner une action directe de 269 Libération Animale. J’étais partagé entre l’admiration pour ce qu’ils faisaient et la honte de ma situation. Ma place n’était pas en boucherie, je me voyais plutôt auprès d’elles et eux.

Les semaines passaient et toujours aucune autre opportunité professionnelle ne se présentait. Je n’avais plus le choix : j’ai démissionné. Cela n’avait que trop duré ! Qu’importe les soucis financiers qui m’attendaient, je devais partir. J’ai effectué mon dernier jour de travail en boucherie le 28 avril 2018. Cet interview arrive pile un an après cette libération et c’est avec émotion que je vous partage aujourd’hui mon parcours…

Je n’ai pas retrouvé d’emploi fixe tout de suite après mon départ, mais ce n’était pas important. J’avais quitté la boucherie, voilà tout ce qui comptait.

Quel est ton quotidien à présent ?

Depuis que j’ai quitté la boucherie, j’ai eu différents emplois : vendeur primeur, employé de libre-service au rayon fruits et légumes et vendeur de jouets pour enfants. Depuis mon départ, j’ai enchaîné, à ma petite échelle, les actions pour les animaux et je suis devenu comme ceux que je critiquais auparavant, martelant à mon tour JUSTICE POUR LES ANIMAUX ! J’ai quitté Angers et je vis actuellement dans le sud de la France, à Perpignan, où je prépare une reconversion professionnelle et un projet qui me tient à cœur et que je garde secret pour le moment, qui bien sûr est en accord avec mes valeurs envers tous les animaux et la planète et que je dévoilerai prochainement s’il voit le jour. Si j’ai pensé pendant un moment à devenir cuisinier dans un restaurant végane, cela m’aurait laissé peu de temps pour militer et lutter contre le spécisme. J’y reviendrai peut-être plus tard. Pour le moment, j’ai pour ambition principale de devenir un véritable acteur de la lutte antispéciste en plus d’être militant.

Je suis devenu comme ceux que je critiquais auparavant, martelant à mon tour JUSTICE POUR LES ANIMAUX !

Depuis, certains membres de ma famille ont davantage compris mes choix. Il y a eu quelques progrès, vraiment minimes, mais à défaut d’avoir mieux, je fais avec. Un de mes proches, qui allait autrefois voir ces spectacles, est aujourd’hui contre la corrida. Un autre a diminué sa consommation de viande et teste régulièrement des alternatives végétariennes à la viande. Un autre encore, en qui j’ai de grands espoirs, a reconnu que l’alimentation végétalienne pouvait être un régal et m’a dit plusieurs fois je ne veux pas voir les vidéos que tu veux me montrer, sinon je sais que vais finir comme toi. Cette personne nous rejoindra un jour, j’en suis sûr, ce n’est qu’une question de temps.

Depuis mon départ de la boucherie, j’essaie de mettre mon parcours au service d’une prise de conscience collective. Les gens ont tendance à moins se braquer quand leur interlocuteur, qui prend à présent la défense des animaux, a travaillé en boucherie deux ans durant. Depuis ma première médiatisation, j’ai reçu un message d’un autre boucher devenu végane. Après vingt ans de métier, il a vendu sa boucherie et prépare actuellement l’ouverture de son prochain commerce, végane bien sûr ! Quand il sera prêt à publier son témoignage, il aura encore plus de poids que le mien. Vivement !

Depuis mon départ de la boucherie, j’essaie de mettre mon parcours au service d’une prise de conscience collective. Les gens ont tendance à moins se braquer quand leur interlocuteur, qui prend à présent la défense des animaux, a travaillé en boucherie deux ans durant.

Certaines personnes me conseillent de faire un livre pour raconter mon parcours (cette interview n’en est qu’une partie). Je garde cette idée en tête. Si cela peut être utile pour faire évoluer les consciences, alors je le ferai. Affaire à suivre…

J’ai à cœur de remercier quelques personnes. Anne-Sophie Lek (Anne So Fruits), pour m’avoir fait découvrir le véganisme et donné envie de m’intéresser à la cause animale. Le collectif L214, grâce à qui je suis devenu végétarien. Aymeric Caron, qui m’a fait découvrir le végétalisme et l’antispécisme. Le documentaire Earthlings, qui a permis ma transition vers l’antispécisme, en passant par le végétalisme puis le véganisme. Tiphaine Lagarde, pour son discours lors de la marche contre le spécisme à Genève en 2016 (merci Youtube), qui m’a donné envie de devenir militant. Et enfin Alexia, qui était la seule personne à m’avoir soutenu durant toutes ces étapes, parfois compliquées vu le contexte

Quel message souhaites-tu faire passer aux employés de boucherie ?

J’ai été à votre place, j’imagine donc aisément votre avis premier sur ce témoignage. Je connais vos rejets et vos dénis, pour les avoir vécus moi-même. Si j’ai pu évoluer vers plus de moralité et de justice, vous pouvez le faire aussi, je ne pense pas être meilleur que vous.

Avant qu’un consensus scientifique sérieux déclare et prouve que les produits animaux ne sont pas nécessaires, votre métier avait une certaine légitimité. De nos jours, nous savons (ou du moins vous le savez après m’avoir lu) que l’exploitation animale n’est pas une nécessité. Ce qui était acceptable hier ne l’est plus aujourd’hui. Rien ne légitime le meurtre arbitraire et les injustices arbitraires : la légitimité de votre profession (et d’autres) doit logiquement être remise en cause (comme d’autres par le passé suite à la disparation de certaines injustices).

De nos jours, nous savons que l’exploitation animale n’est pas une nécessité. Ce qui était acceptable hier ne l’est plus aujourd’hui. Rien ne légitime le meurtre arbitraire et les injustices arbitraires : la légitimité de votre profession (et d’autres) doit logiquement être remise en cause.

Dans nos pays développés, nous n’avons pas plus besoin de discriminer les animaux non-humains que de discriminer les femmes, les Noirs, les homosexuels... Est-ce donc juste de continuer à le faire ?

La vie d’un cochon, par exemple, ne vaut pas moins que la vie d’un humain. Simplement, l’on a tendance à accorder, par erreur ou par ignorance, plus d’importance à celle et ceux qui vous ressemblent qu’à celles et ceux qui vous sont plus différents, comme le font les racistes et les sexistes. Mais la différence ne justifie en aucun cas la discrimination. Aucune vie n’a plus d’importance qu’une autre. Le caractère injuste d’une discrimination ne varie pas en fonction de la victime, qu’importe sa couleur de peau, son sexe ou son espèce. Et les injustices arbitraires ne se réglementent pas, elles s’abolissent.

La différence ne justifie en aucun cas la discrimination. Aucune vie n’a plus d’importance qu’une autre. Le caractère injuste d’une discrimination ne varie pas en fonction de la victime, qu’importe sa couleur de peau, son sexe ou son espèce. Et les injustices arbitraires ne se réglementent pas, elles s’abolissent.

Les humains ne sont pas supérieurs aux autres animaux, ils et elles ont des capacités plus ou moins développées dans certaines domaines, mais dominer ne signifie pas être supérieur. Pour faire un parallèle avec le patriarcat (que je vomis), les hommes se plaisent à dominer les femmes sans aucune légitimité. En sont-ils supérieurs pour autant ? Non ! Il en est de même entre les espèces. L’espèce humaine domine les autres mais n’en est pas supérieure pour autant.

Contrairement à ce que pensent beaucoup d’entre vous, bouchers et bouchères, le véganisme n’est pas une idéologie mais une application concrète du respect envers la vie. Toutes les vies animales (humaines et non-humaines). De la même manière qu’il n’existe pas de mot pour définir une personne qui ne tue pas ou ne viole pas d’humains ou d’humaines, il ne devrait pas y avoir de mot pour définir celles et ceux qui ne créent pas d’injustice aux autres animaux, car le respect serait la norme.

De la même manière qu’il n’existe pas de mot pour définir une personne qui ne tue pas ou ne viole pas d’humains ou d’humaines, il ne devrait pas y avoir de mot pour définir celles et ceux qui ne créent pas d’injustice aux autres animaux, car le respect serait la norme.

Photo souvenir avec les activistes après un Cube of Truth en 2019.


Qualifier les antispécistes d’idéologistes extrémistes et dangereux est une méprise. L’antispécisme n’est pas une idéologie, c’est un mouvement philosophique et politique de justice morale et sociale basée sur le respect. Le spécisme, en revanche, est une idéologie, de la même manière que le racisme en est une, mais pas l’antiracisme. Diriez-vous que les antiracistes et les antisexistes sont des idéologues dangereux ? Certainement pas. Pas plus que les antispécistes. Les animalistes abolitionnistes ne sont pas plus extrêmes que les antiracistes qui luttaient pour que cesse l’oppression raciste. Au contraire, de la même manière, ils luttent contre des injustices arbitraires institutionnalisées (même si banalisées par le système et par celles et ceux qui en profitent).

Ma démarche en participant à cette interview n’est pas moralisatrice. Je souhaite partager mon expérience pour montrer par l’exemple qu’un changement est possible. L’information est, à mes yeux, la meilleure manière d’éveiller les consciences sur la réalité de la condition animale. La plupart des gens, comme moi avant, préfèrent ne pas voir la réalité par peur d’être bousculés. Mais cette réalité est bien là et mérite d’être connue. Si vous avez tendance, comme moi avant, à vous moquer des véganes et vouloir décrédibiliser la bienveillance qu’ils et elles prônent, je vous invite au moins à les écouter le cœur ouvert.

Ma démarche en participant à cette interview n’est pas moralisatrice. Je souhaite partager mon expérience pour montrer par l’exemple qu’un changement est possible. L’information est, à mes yeux, la meilleure manière d’éveiller les consciences sur la réalité de la condition animale. La plupart des gens, comme moi avant, préfèrent ne pas voir la réalité par peur d’être bousculés. Mais cette réalité est bien là et mérite d’être connue.

J’invite toutes les personnes envisageant de devenir boucher ou bouchère ou rejoindre tout autre secteur de l’exploitation animale à revoir vos choix et vous orienter dans une carrière plus respectueuse des animaux. J’invite toutes les personnes ayant commencé un apprentissage en boucherie ou dans un autre secteur de l’exploitation animale à reconsidérer votre décision et choisir une autre orientation. J’invite tous les bouchers et toutes les bouchères pensant réellement respecter les animaux à réfléchir à tout ce qui précède et à vous réorienter professionnellement.

Si quelque chose peut anoblir l’Humanité, la rendre grande et à juste titre fière d’elle, ce n’est pas par l’emprise qu’elle exerce sur les autres espèces ; ce serait, au contraire, de ne pas faire usage de son pouvoir de les soumettre. Bien au-dessus du dominant est celui qui renonce de plein gré à dominer parce qu’il a pleinement conscience du fait qu’il s’avilirait en utilisant la force. Rien ne dégrade davantage que d’accabler ceux qui sont à notre merci : c’est aussi glorieux que de régner par la terreur sur un peuple d’enfants.

Boris Tzaprenko

Je vais terminer sur cette citation que j’aime beaucoup, empreinte de bon sens, d’un écrivain et militant de notre époque. Je reste disponible à qui le souhaite pour d’éventuels rencontres ou débats privés ou publics.

- propos recueillis par CL -

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