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Élections Fédérales 2019 : qui soutient les animaux ?

Dernière mise à jour : 3 sept. 2019

Si les mentalités commencent à changer et les consciences à s’éveiller, les lois sont à la traîne. En octobre 2019 se tiendront les prochaines Élections Fédérales. Quelle est la position des candidates et candidats sur la question animale ? Comment la législation évolue-t-elle ? Animaux-Parlement, plateforme web pour laquelle Athénaïs Python est journaliste, regorge d’informations pour tout savoir sur l’engagement de nos (futur-e-s) élu-e-s.


Parle-nous d’Animaux-Parlement. Comment est né ce projet ?

Athénaïs Python : Le projet est né du constat que bien trop d’objets visant une meilleure défense des droits des animaux sont régulièrement rejetés. En Suisse, la protection des animaux se décide à Berne, et nous avons besoin d’élu-e-s à même de s’engager pour cette cause. C’est ainsi que la plateforme web Animaux-Parlement a été lancée en Suisse romande début 2015, sur l’impulsion de plusieurs particuliers et organisations, avec l’objectif de suivre les élections fédérales d’octobre. Un questionnaire a alors été élaboré et envoyé à environ 3’000 candidats à l’élection. La LSCV (Ligue suisse contre l’expérimentation animale) a soutenu le projet à ses débuts, en prenant à sa charge le coût de la création du site internet et de sa base de données. Elle est également propriétaire des noms de domaine et centralise le secrétariat.

En Suisse, bien trop d’objets visant une meilleure défense des droits des animaux sont régulièrement rejetés.

Apolitique, Animaux-Parlement renseigne les citoyen-ne-s sur les activités et prises de positions des élu-e-s sous la Coupole pour toutes les questions qui touchent aux animaux et à leur protection, mais aussi des personnes qui se portent candidates à l’élection, indépendamment des idées et objectifs des partis qu’elles représentent.

En dehors des Élections Fédérales, la plateforme est mise à jour en permanence, lors du départ ou de l’arrivée d’élu-e-s en cours de législature, de prises de positions et de votes liés aux animaux. Nous mettons également en ligne articles, interviews et vidéos, selon l’actualité.

Quel regard portent les politiques sur vos interventions ?

Certain-e-s nous soutiennent vivement, comme la conseillère nationale Verts Maya Graf (Bâle-Campagne), les Romandes Lisa Mazzone et Adèle Thorens ou encore Daniel Brélaz. La Vert’Libérale Isabelle Chevalley est particulièrement sensible au travail d’Animaux-Parlement, notamment sur les questions liées à l’expérimentation animale et la fourrure. Sont également très attentifs à la cause animale les socialistes Martina Munz (Schaffouse) et Matthias Aebischer (Berne). Ce dernier avait d’ailleurs déposé une motion en 2017 demandant l’interdiction d’importer en Suisse des produits issus de mauvais traitements envers les animaux. La Conseillère aux États argovienne Pascale Bruderer Wyss est aussi une alliée de poids, et l’une des rares au Conseil des États à se soucier du bien-être animal. La conseillère nationale libérale radicale Doris Fiala ou le démocrate du centre Alfred Heer, tous deux zurichois, font quant à eux partie des quelques élu-e-s de partis de droite à voter favorablement sur les sujets liés aux animaux.

Les candidats constatent que la question du bien-être animal est toujours plus importante pour la population et qu’ils ont la responsabilité de se positionner.

Lors des élections fédérales de 2015, vous avez envoyé un questionnaire à tous les candidats, afin de connaître leur position sur la question animale. Comment ont-ils accueilli cette initiative ?

L’initiative avait été bien accueillie, avec près de 1’000 réponses reçues. Certain-e-s nous ont même remerciés pour ce questionnaire riche en informations, qui leur a permis de mieux connaître le sujet et d’être sensibilisés aux nombreuses formes d’exploitation des animaux. Les candidat-e-s reçoivent pourtant de nombreux questionnaires d’associations ou d’organisations leur demandant de se positionner sur différents thèmes. Ils constatent certainement aussi que la question du bien-être animal est toujours plus importante pour la population et qu’ils ont la responsabilité de se positionner.

Des portraits des candidat-e-s et élu-e-les plus engagé-e-s ont par ailleurs été réalisés au cours des deux dernières années.


Un clivage gauche-droite est-il apparu dans les réponses ?

Il est clair que les partis de gauche comportent plus d’élu-e-s sensibles à la cause animale. Lors des votes sur des motions, par exemple, les Verts sont clairement ceux qui penchent le plus en faveur des animaux, ainsi que les Socialistes, les Verts-Libéraux et quelques élu-e-s de droite, assez rares. Cette sensibilité s’est également ressentie dans les réponses au questionnaire. Certains candidats nous disent parfois qu’ils ne répondront pas à nos questions car le sujet ne les intéresse pas ou qu’ils ne se sentent pas concernés.

Les prochaines élections fédérales auront lieu le 20 octobre 2019. Comment allez-vous sonder les candidats ?

Nous allons sonder les candidats de la même manière qu’en 2015. Le questionnaire a été quelque peu modifié, des questions améliorées ou ajoutées, notamment sur la protection des lanceurs d’alerte en lien avec les enquêtes réalisées en caméra cachée dans les élevages ou abattoirs. Les réponses ont déjà commencé à arriver et, une fois analysés, les profils des nouvelles et nouveaux candidat-e-s sont mis en ligne.

Les réponses des candidat-e-s aux EF 2019 sur la question animale pourront bientôt être consultées. Ici, la position de Maya Garf, candidate aux EF 2015.


De quelle manière intervenez-vous lors de votations qui touchent à la question animale ? De quelle marge de manœuvre disposez-vous ?

En fonction de l’actualité, des actions de rue sont régulièrement menées avec des associations actives dans la défense des droits des animaux. Animaux-Parlement peut par ailleurs entrer au Palais Fédéral pour discuter de la cause animale avec les élu-e-s lors des sessions parlementaires, leur donner des informations, leur suggérer de déposer des motions ou une interpellation sur les thèmes de l’expérimentation animale, la fourrure ou les conditions d’élevage, par exemple, interventions qui permettent d’influencer la législation en faveur des animaux.

C’est également le rôle de la Coalition Animaliste, à orientation antispéciste et abolitionniste, créée voici quelques mois. Elle a notamment pour objectifs de démarcher le monde politique et les décideurs et de faire évoluer les politiques publiques, les lois et les pratiques. Sa première action dans ce domaine, actuellement en cours, consiste à présenter le mouvement de libération animale aux gouvernements et parlements des cantons romands.

Quels sont les projets futurs d’Animaux Parlement ?

L’objectif premier d’Animaux-Parlement sera de travailler avec les politicien-ne-s élu-e-s et nous espérons vivement que le 20 octobre prochain, la nouvelle répartition des sièges sera plus favorable à la cause animale que depuis 2015. Il nous faudra ensuite trouver les ressources nécessaires pour étendre le travail de la plateforme aux élections cantonales, notamment alémaniques. Animaux-Parlement a déjà couvert les élections cantonales genevoises en avril 2018 et réalisé de nombreuses interviews vidéo, comme lors de l’élection complémentaire au Conseil d’État dans le canton de Fribourg l’année dernière, puis du canton de Vaud en mars 2019.

Peu importe pour quel parti l’on vote, il est possible de choisir les élu-e-s qui agiront le plus en faveur des animaux. Les animaux ont besoin de notre voix.

Quel message souhaitez-vous faire passer aux citoyens, notamment à ceux qui ne se rendent pas forcément aux urnes ?

Nous avons besoin d’élus qui protègent les animaux. Il y en a dans chaque parti et chaque canton. Peu importe pour quel parti l’on vote, il est possible de choisir celle ou celui qui agira le plus en faveur des animaux. Les animaux ont besoin de notre voix.

Depuis juin 2019, les résultats basés sur les réponses obtenues suite à l’envoi du questionnaire aux élu-e-s et candidat-e-s, ainsi que sur une recherche effectuée sur leurs prises de positions et objets déposés au Parlement fédéral ou aux Parlements cantonaux sont mis en ligne ici.

Pour en savoir plus : le site internet et la page Facebook (aussi en allemand et italien) d’Animaux-Parlement, que soutiennent toutes ces associations

- propos recueillis par CL -

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