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Pro Natura met le ver luisant en lumière

Dernière mise à jour : 3 sept. 2019

L’animal à l’honneur en 2019 vient d’être dévoilé par Pro Natura : le ver luisant (lampyre de son vrai nom) a pour mission de porter la cause des insectes dans notre pays et sensibiliser à la dégradation de la biodiversité. C’est également l’occasion pour nous de rappeler que ces petites bêtes sont des animaux à part entière, dont les intérêts doivent être pris en compte.



La Suisse compte pas moins de 36’000 espèces animales, dont 30’000 espèces d’insectes. Parfois mal aimées, ces petites bêtes sont pourtant indispensables à notre écosystème. Rencontre avec le lampyre, petite luciole dont on nous contait les histoires lorsque nous étions enfants.

UN VER QUI N’EN EST PAS UN

Malgré son nom trompeur, le ver luisant appartient à la famille des coléoptères. Il passe les deux premières années de sa vie sous forme de larve. Prédateur vorace d’escargots et de limaces, peu impressionné par la différence de taille, il tue ses proies en leur injectant son venin avant de les liquéfier d’enzymes digestives pour finalement les ingurgiter en un jour à peine. Doté d’un poison défensif, il n’est lui-même pas comestible. Les points luminescents de son abdomen mettent en garde ceux qui tenteraient de s’en approcher.

Les larves s’enterrent pour la saison froide et ressortent au printemps. Après deux à trois hivers, elles se mettent en cocon. Celui-ci éclot une semaine plus tard pour donner naissance à un lampyre. Les femelles conservent un aspect vermiculaire, d’où le ver luisant tire son petit nom.



Elles allument littéralement les mâles afin de provoquer l’accouplement. Ce phénomène, appelé bioluminescence, résulte d’une réaction chimique ayant pour but de signaler leur présence à ces messieurs, plus mobiles. Une fois les couples formés, les lumières sont tamisées et la reproduction a lieu dans l’intimité. 60 à 80 œufs, déposés sur le sol ou sur une plante, naîtront du fruit de leurs amours, fatals à la femelle. Le mâle, lui, mourra deux semaines plus tard. Les larves écloront et le cycle recommencera.


Là où les insectes vont bien, la nature se porte bien.

Pro Natura


DES CONDITIONS DE VIE DE MOINS EN MOINS FAVORABLES

Comme de nombreux autres animaux, les lampyres sont menacés par les activités humaines. Les pesticides déversés sur une bonne partie de la flore et la pollution lumineuse ont drastiquement réduit leur espace de vie. Les lumières allumées sans répit sur les villes et les parcs empêchent les mâles de repérer les femelles, et donc l’accouplement d’avoir lieu. Le manque d’obscurité est problématique pour d’autres espèces également, parmi lesquelles les chauves-souris ou les papillons de nuit, mais aussi les humains, dont la qualité du repos se trouve diminuée.

Pro Natura compte 700 réserves naturelles en Suisse, dont les conditions sont réunies pour permettre aux vers luisants d’y vivre. L’organisation incite les promeneurs des nuits d’été à s’y aventurer pour apercevoir ces petites créatures lumineuses. En les désignant Animal de l’année 2019, elle espère sensibiliser la population à l’importance de la diversification des paysages ruraux, l’une des missions de la Politique Agricole 22+.

les insectes, des êtres à part entière

Au même titre que tous les autres êtres sentients (capables d’éprouver des choses subjectives comme ressentir la douleur, notamment), les insectes doivent être pris en considération d’un point de vue moral. Au-delà des questions écologiques, il est donc fondamentalement de notre devoir d’éviter les actes qui pourraient aller contre leurs intérêts.

- CL -

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