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Swiss Expo : le discours de PEA

Dernière mise à jour : 3 sept. 2019

La 23e édition de Swiss Expo s’est tenue du 9 au 12 janvier 2019 à Lausanne. Avec 120 exposants, quelque 400 éleveurs et plus de 1’000 vaches et génisses inscrites, Swiss Expo demeure la plateforme de référence qui rassemble le secteur agricole, annonce-t-elle en toute légèreté, promettant que l’événement sera festif. De nombreux manifestants se sont eux aussi rassemblés, ayant à cœur de redonner à cette exposition un ton grave et solennel. Nous vous proposons l’intégralité du discours de Pia Shazar, porte-parole de l’Association PEA.


© AP


le Discours

« Aujourd’hui comme chaque année, l’Association PEA – Pour l’Égalité Animale manifeste devant cette exposition de la honte qui alimente une image idéalisée de l’élevage, très loin de la réalité. Swiss Expo, c’est le lieu où on essaie de nous faire croire qu’élevage et bien-être animal vont de pair. Pourtant, l’élevage, c’est faire naître des animaux dans le seul but de les mettre à mort. C’est souvent contraindre des individus à une vie d’enfermement. L’élevage, c’est inséminer des vaches, séparer les veaux de leur mère. Et les tuer, juste pour du lait. L’élevage, c’est entasser jusqu’à 18’000 poules dans un hangar. C’est raccourcir leur vie à 35 jours alors qu’elles auraient pu vivre huit ans. Juste pour leur chair. L’élevage, c’est faire gazer ou broyer vivants 2,3 millions de poussins mâles par an. Juste pour des œufs. L’élevage, ce sont des millions de cochons enfermés, entassés et tués. Juste pour manger leur corps.


On essaie de nous faire croire qu’élevage et bien-être animal vont de pair.

Bien loin de l’image bucolique qu’on essaie de nous vendre, l’élevage, c’est amener ces animaux à l’abattoir. Pour rien. Swiss Expo, c’est le lieu où l’on essaie de nous faire croire qu’aimer les animaux et les tuer est compatible. C’est le lieu où l’on banalise, où l’on valorise même, l’exploitation et la mise à mort de millions d’individus sensibles. Swiss Expo, c’est amener 1’000 vaches au Palais de Beaulieu, qui auraient sans doute préféré qu’on leur fiche la paix. C’est en couronner une pour la tuer ensuite. Swiss Expo, c’est le salon de l’absurde et de l’hypocrisie.

La propagande spéciste se moque de nous. Elle nous cache des vies de misère, des milliards de morts que cause la filière viande dans le monde. Et la question c’est : jusqu’à quand ? Jusqu’à quand va-t-on essayer de nous faire croire qu’élevage et abattage sont acceptables ? Jusqu’à quand va-t-on fermer les yeux sur ce que vivent les animaux ? Nous ne sommes pas là pour des petites contrariétés, des petits détails qui fâchent. Nous sommes là parce que le spécisme fait des milliards de victimes. Et qu’il est temps d’y mettre fin. Parce que l’exploitation animale n’est pas nécessaire et parce qu’elle cause des souffrances inouïes, il est urgent de prendre des mesures concrètes vers son abolition.

Jusqu’à quand va-t-on fermer les yeux sur ce que vivent les animaux ?

L’entreprise est révolutionnaire, nous le savons, et ne se fera malheureusement pas du jour au lendemain. C’est pour ça que nous n’avons pas une minute à perdre. Il est urgent de mettre en place un plan de transition vers une agriculture exempte d’exploitation animale comme humaine. Pour mettre fin à l’élevage. Pour fermer les abattoirs. Le plus vite possible. Nous sommes des égalitaristes. Nous ne sommes pas là pour la mort des éleveurs et des bouchers. Nous ne visons pas des individus mais un système qui opprime et qui tue. On nous dit souvent que nous sommes des utopistes. Ou pire, des extrémistes. Mais notre revendication est simple. Elle n’est presque rien. Ce qui est extrême, ce qui est violent, ce sont les abattoirs. Une société entière qui ferme les yeux et qui fait semblant de ne pas savoir. Chaque année, 77 millions d’animaux sont tués dans les abattoirs suisses. Par habitude, par caprice, pour rien. C’est ça, la violence.

Il est urgent de mettre en place un plan de transition vers une agriculture exempte d’exploitation animale comme humaine.

Nous, nous sommes les modérés. Nous sommes presque mous. Nous demandons seulement la fin de l’exploitation. Nous demandons seulement de ne pas tuer des individus qui, comme nous, tiennent à leur vie. Nos valeurs sont celles de tout le monde. Elles ne sont ni inédites, ni plus exigeantes. Comme tout le monde, nous voulons d’un monde sans exploitation. Comme tout le monde, nous trouvons injuste de mettre à mort sans nécessité. Comme tout le monde, nous refusons des souffrances inutiles. Nous voulons un monde de justice et de paix, où la loi du plus fort est bannie, où tous les individus sont pris en compte, et nous nous battrons pour que ce monde advienne. Nous sommes de plus en plus nombreux, de plus en plus déterminés. Les plus grands progrès sociaux sont dus à des militant.e.s qui ont su pointer du doigt ce que personne ne voulait voir. Nous sommes de ceux-là et nous lutterons encore et encore contre l’exploitation et jusqu’à l’abolition. »


© TDX


Pancartes et revendications

Je demande au Conseil Fédéral d’interdire le gazage/broyage des poussins mâles. // Je demande au Parlement de supprimer les subventions à l’élevage. // Je demande au gouvernement d’établir un plan d’urgence pour mettre fin à l’exploitation animale. // Je demande aux abattoirs de faire des journées portes ouvertes. // Je demande aux consommateurs et consommatrices d’aller voir comment vivent et meurent les animaux. // Je demande aux publicitaires de ne pas diffuser d’images mensongères sur la vie des animaux d’élevage. // Je demande au vétérinaire cantonal de faire uniquement des visites non annoncées dans les élevages. // Je demande au Conseil National de retirer les subventions à Proviande. // Je demande à l’Union Suisse des Paysans de travailler à la reconversion des éleveurs-euses. // Je demande aux écoles de ne pas soutenir la propagande de Swissmilk. // Je demande à la population suisse de signer l’initiative contre l’élevage intensif. // Je demande à l’Union Suisse des Paysans de débattre publiquement avec nous. // Je demande aux personnalités médiatiques de prendre parti contre les massacres en cours. // Je demande aux gymnases de proposer des cours sur l’éthique animale. // Je demande au gouvernement de fermer les abattoirs. // Je demande à la RTS de montrer ce qui se passe dans les abattoirs suisses. // Je demande à Prométerre de travailler à un plan de reconversion pour les éleveurs-euses. // Je demande au Parlement d'interdire l'élevage. // Je demande aux médias de permettre un vrai débat de fond sur le spécisme. // Je demande au Parlement de subventionner une transition vers l’agriculture végétale. // Je demande à la Migros d’arrêter de vendre le produit du gavage des canards. // Je demande aux citoyens & citoyennes d’œuvrer pour que notre civilisation devienne éthique. // Je demande aux écoles de sensibiliser à la condition des animaux. // Je demande aux partis d’intégrer la question animale à leurs programmes politiques.


Retrouvez la vidéo complète ici.

- CL -

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